ALSACAT-1800-00-00-KIRRWILLER-1
A l'instar de Frédéric Dumerchat, Bertrand Méheust, ou Jacques Vallée, dans son chapitre consacré aux légendes et prodiges célestes d'avant l'ère des soucoupes volantes en Alsace, Christian Valentin signalait que l'on trouve des histoires du folklore alsacien du milieu du 19e siècle recueillies et publiées par le folkloriste Auguste Stoeber, concernant des "diligences fantômes" et "coches volants", avec ou sans cocher, avec quelques variantes, dont une à Kirrwiller.
Date: | Dans les années 1800 |
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Heure: | Soir ou nuit. |
Durée: | ? |
Date du premier rapport connu: | 1896 |
Délai de rapport: | Années, décennies. |
Département: | Bas-Rhin |
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Commune: | Kirrwiller |
Lieu: | Le petit pont de l'Oie. |
Latitude: | 48.808 |
Longitude: | 7.522 |
Rayon d'incertitude: | 1 km. |
Nombre de témoins allégués: | 1 |
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Nombre de témoins connus: | 0 |
Nombre de témoins nommés: | 0 |
Ages des témoins: | Adulte. |
Types de témoins: | Homme de la région. |
Témoignage apporté via: | Légende recueillie par Auguste Stoeber. |
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Type de lieu: | Campagne. |
Conditions d'éclairage: | Nuit. |
OVNI observé: | Non. |
Arrivée OVNI observée: | N/A |
Départ OVNI observé: | N/A |
Entité(s): | Non. |
Photographies: | Non. |
Dessins par témoins: | Non. |
Dessins approuvé par témoins: | Non. |
Sentiments des témoins: | ? |
Interprétations des témoins: | ? |
Hynek: | N/A |
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ALSACAT: | Sans rapport avec la question OVNI. |
[Ref. asr1:] AUGUSTE STOEBER:
Zwischen Bosselshausen und Kirrweiler führt ein Fußweg über ein Brückchen, welches von den Umwohnern das Gänsbrückel genannt wird, weil man daselbst eine große weiße Gans, nach Einigen eine Schneegans, sehen will, welche den Leute nachgeht und die zur Nachtzeit irre führt. Manche sind hier schon irre gegangen, selbst ohne, das die Gans ihnen erschienen wäre.
Ein Mann von Kirrweiler hatte eine kranke Frau in Bosselshausen besucht und wollte gegen Abend wieder zurückkehren. Es war im Winter, und gerade frischer Schnee gefallen. Er war zu Pferde gekommen, und als man ihm dasselbe vorführte, begann die Kranke unruhig zu werden in ihrem Bette und fragte ihn endlich beim Abschied, welchen Weg er denn einschlagen wolle. "Ei, den nächsten," entgegnete er, "über's Gänzbruckel, den es ist schon spät!" - "Ach, sagte du Frau, "thut mit doch den Gefallen und reitet der Straße nach, Ihr wisst ja, das es dort nicht geheur ist und die Leute oft die ganze Nacht in der Irre herumgeführt werden." Sie hielt so inständig und so lange an, bis der Freund es ihr versprach und davon ritt. Als er an eine Stelle kam, wo es sich zu entscheiden hatte, welchen Weg er nehmen wolle, dachte er: ich habe mich nun länger aufgehalten als ich sollte; meine Leute daheim sind vielleicht in Angst über mein Ausbleiben.
Er gab dem Pferde die Sporen und ritt unangefochten über das Gänsbrückel. Obgleich die Nacht finster war, so geleitete ihn doch das Schneelicht eine Strecke weit auf dem wohlbekannten Pfade hin. Plöglich aber kam er an einen Graben, den er noch nie daselbst wahrgenommen hatte. Er seßte hinüber; es kam ein zweiter Graben; er sprengte auch über diesen; es kam ein dritter, ein vierter und noch mehrere, so daß der einsame Ritter zu stugen begann und sein Pferd über une über mit Schweiss bedeckt war.
Es kam ihm vor, als ritte er immer im Kreise herum, von einem Graben zum andern. Endlich trieb er das Pferd stärker an, so daß es geradeaus lief. Er sah bald Häuser vor sich liegen; Alles war aber bereits stille, und kein Licht brannte mehr. Er klopfte ans Fenster des ersten Hauses, und auf seine Frage, wo er sei, antwortete man ihm, in Bosselshausen. Er war aber oben von Prinzheirn oder vorn Riegerschen Garten, also in ganz entgegengeseßter Richtung hergekommen.
Er ließ sich nun von einem Manne mit einer Laterne auf die rechte Straße vorleuchten. Als er gegen Kirrweiler kam, schlug es auf der Kirche Zwei, und es kamen ihm, ebenfalls mit Laternen versehen, Leute entgegen, welche seine Frau ausgeschickt hatte, um ihn zu suchen.
En Français:
Entre Bosselshausen et Kirrweiler, un sentier mène sur un petit pont, que les habitants appellent le Gänsbrückel [le pont des oies], car là on veut voir une grande oie blanche, selon certains une oie des neiges, qui suit les gens et qui les égare dans la nuit. Certains se sont égarés ici sans même voir l'oie.
Un homme de Kirrweiler avait rendu visite à une femme malade à Bosselshausen et voulait revenir le soir. C'était l'hiver et la neige fraîche venait de tomber. Il était venu à cheval, et quand on lui montra la même chose, la malade commença à s'agiter dans son lit, et enfin, en se quittant, lui demanda quelle direction il voulait prendre. "Oh, au plus court," répondit-il, "au-dessus du Gänzbruckel, il est déjà tard!" "Oh", a dit la femme, "faites-moi une faveur et descendez la rue, vous savez que ce n'est pas sûr là-bas et les gens sont souvent induits en erreur toute la nuit." Elle était si sérieuse et si insistante, jusqu'à ce que son ami lui promette et chevauche. Arrivé à un point où il devait décider quelle direction prendre, il pensa: je suis resté plus longtemps que je n'aurais dû, mes gens sont chez eux peut-être inquiet de mon absence.
Il a éperonné le cheval et est monté sans plus tergiverser sur le Gänsbrückel. Bien que la nuit fût sombre, la lumière de la neige le conduisit à une distance le long du chemin bien connu. Cependant, tout à coup, il arriva à un fossé qu'il n'y avait jamais vu. Il s'est assis; il y eut un deuxième fossé; il a sauté sur celui-ci aussi; un troisième vint, un quatrième et plus, de sorte que le cavalier solitaire se mit à monter et que son cheval fut tout couvert de sueur.
Il lui semblait qu'il tournait toujours en rond, d'un fossé à l'autre. Enfin il poussa plus fort le cheval pour qu'il coure droit devant. Il vit bientôt des maisons devant lui; mais tout était déjà calme et aucune lumière n'était allumée. Il frappa à la fenêtre de la première maison, et quand il demanda où il était, on lui répondit que c'était à Bosselshausen. Mais il était venu de là-haut, du Prinzheirn ou du Riegerschen Garten, c'est-à-dire en sens inverse.
Il laissa maintenant un homme avec une lanterne l'éclairer dans la rue à droite. Quand il est arrivé vers Kirrweiler, deux carillons ont sonné dans l'église, et des gens, portant également des lanternes, sont venus vers lui, sa femme les ayant envoyé à sa recherche.
[Ref. grh1:] GEORGES RUCH:
Eine ähnliche Geschichte erzählt Stöber auch von einem Mann aus Kirweiler, der nach einem Besuch in Bosselshausen, zu Pferd, am "Gänsbrückel" den Weg verlor und stundenlang umherirrte. Lange nach Mitternacht kam er an ein Dorf und erfuhr, dass er wieder nach Bosselshausen gekommen war, von der entgegengesetzten Seite!
Soit:
Stöber raconte une histoire similaire à propos d'un homme de Kirweiler qui, après une visite à Bosselshausen, à cheval, s'est égaré au "Gänsbrückel" et a erré pendant des heures. Longtemps après minuit, il arriva dans un village et apprit qu'il était revenu à Bosselshausen, de l'autre côté!
[Ref. cvn1:] CHRISTIAN VALENTIN:
Dans son 1er chapitre consacré aux légendes et prodiges célestes d'avant l'ère des soucoupes volantes en Alsace, Christian Valentin signale que l'on trouve des histoires du folklore alsacien du milieu du 19e siècle recueillies et publiées par le folkloriste Auguste Stoeber, concernant des "diligences fantômes" et "coches volants", avec ou sans cocher, avec quelques variantes, à Kirrwiller, Bouxwiller, Ribeauvillé, Grussenheim et Biesheim.
Ces coches s'élèvent dans les airs et causent grande frayeur aux passagers, et lorsque ceux-ci ne réussissent pas à sauter avant que le coche ne prenne de la hauteur, ils se retrouvent, soit en un rien de temps à leur destination, soit ils se réveillent des heures plus tard en un lieu inconnu et éloigné.
Il remarque que ces récits à la frontière du monde des vivants et de l'imagination sont souvent teintés de fantasmagories et de visions étranges, qu'ils sont repris de génération en génération. Il remarque qu'il est tentant de faire un parallèle entre ces récits et les récits d'enlèvements par les extraterrestres, et de "missing time", des temps modernes.
Il se demande si les "soucoupes volantes" à venir ne seraient pas une adaptation moderne d'un phénomène plus large et plus complexe, présent à toutes les époques, opinion qui sera développée à la fin des années 1960 par Jacques Vallée dans son livre "chronique des apparitions extraterrestres", Denoël 1972, qui opérait un rapprochement entre les croayances populaires de la tradition orale et le phénomène des soucoupes volantes.
Kirrwiller est le nom alsacien et français du village. Au cours des périodes allemandes de l'Alsace, le village était nommé "Kirrweiler" ou "Kirweiller".
De Kirrweiler à Bosselshausen, il y a environ 1500 mètres, et la rivière que l'on traverse est l'Emsbaechel.
Le petit pont de l'Oie, sur une carte ancienne:
Certains ufologues ou chercheurs fortéens s'attachent, pour des motifs divers, à rechercher dans les textes bien anciens, d'avant "l'ère des soucoupes volantes", des récits qui se rattacheraient à cette thématique.
Parmi leurs raisons, il y en a de contradictoires. Certains cherchent ainsi à démontrer que les "soucoupes volantes" ne peuvent pas être une "mode moderne" puisque des récits anciens d'avant cette prétendue mode en faisaient déjà état. D'autres veulent montrer que les "soucoupes volantes" sont la version moderne de fariboles anciennes telles qu'apparitions de la vierge ou histoires de "coches volant diabolique par exemple", dont le seul rapport avec la question des OVNIS est que les fariboles ont toujours existé.
Certains de ces chercheurs sont devenus de spécialistes de tels récits anciens, écumant les bibliothèques pour trouver dans d'anciens journaux ou livres ou contes et légendes des textes relatant des faits allégués faisant penser de manière plus ou moins évidente aux "soucoupes volantes". On pourra penser à Jacques Vallée, Jean Sider, Chris Aubeck et bien d'autres, y compris l'alsacien Christian Valentin qui a listé quelques récits de cette sorte de notre région - avec prudence comme je le fais.
Soyons clairs: je ne pense pas que la moindre thèse puisse être sérieusement tenue à partir de tels documents. Ce ne sont pas des "faits" qui seraient établis, il n'y a presque jamais eu la moindre recherche ou vérification contemporaines, il est le plus souvent bien trop tard pour tenter d'établir la "vérité". Parfois, on peut toutefois montrer que le "cas" n'était qu'une méprise, quelquefois un canular, le plus souvent on ne pourra que subodorer qu'il n'y a pas à prendre le récit au pied de la lettre, que rien ne vient démontrer qu'il soit un récit factuel.
Je ne serais donc alors pas tenu de mentionner des cas comme celui qui fait l'objet de ce dossier.
Mais cela m'exposerait à une critique faite régulièrement à des ufologues par ceux qui pensent que rejeter à priori de tels récits revient à être "aveugle" ou à nier ceci ou cela.
Donc, ne prêtant pas le flanc à cette sorte de critique, je documente ce cas; j'en donne le compte rendu documenté et référencé, et mon commentaire.
Dans le cas présent, la source primaire qui est le texte d'Auguste Stoeber, ne mentionne finalement ni coche volant, ni enlèvement, ni aucun être étrange - même l'oie blanche n'a rien d'étrange, ni vraiment de temps manquant.
L'histoire est juste celle d'un homme qui se perd à un endroit ou les légendes locales disent que l'on se perd souvent.
Maitenant, il faut noter qu'il y a eu plusieurs légendes que l'on pourrait situer à Kirrwiller, et on ne sait pas trop bien de laquelle il était question ici; je documente également les autres légendes "de Kirrwiller", certaines ayant effectivement plus d'étrangeté que celle-ci.
Sans rapport avec la question OVNI.
* = Source dont je dispose.
? = Source dont l'existence m'est signalée mais dont je ne dispose pas. Aide appréciée.
Auteur principal: | Patrick Gross |
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Contributeurs: | Aucun |
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Editeur: | Patrick Gross |
Version: | Créé/changé par: | Date: | Description: |
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0.1 | Patrick Gross | 23 février 2023 | Création, [cvn1]. |
1.0 | Patrick Gross | 23 février 2023 | Première publication. |