Encore une fois, des agences de nouvelles sont parvenues à éditer de gros titres donnant l'impression qu'il n'y a aucun fossile bactérien dans les météorites de Mars, alors qu'il n'y a en réalité aucune raison nouvelle de le penser.
Peter R. Buseck de l'Université de l' Etat de l'Arizona a affirmé que les preuves des fossiles bactériens dans la météorite Martienne ALH84001 sont inadéquates.
Mais Peter R. Buseck n'indique pas pourquoi. Il n'a pas du tout étudié la météorite, en réalité. Il n'a jamais même vu le matériel. Il a juste dit qu'avec un microscope perfectionné, il pourrait l'étudier, et qu'il projette de l'étudier.
Quand il s'agit de la perspective d'une vie sur d'autres planètes, exactement comme pour le phénomène OVNI, curieusement, certains scientifiques oublient toujours et encore que la science ne consiste pas à publier à l'avance des conclusions sur des recherches que l'on n'a pas faites, avant de les faire. Peter R. Buseck aurait du d'abord mener son étude de microscopie avançée, et ensuite seulement en communiquer les résultats. Il a plutôt choisi d'alerter les médias qui ont rapidement publié le rapport simpliste et non fondé à l'intention du grand public. Heureusement, certains médias ont été assez corrects pour fournir l'ensemble du contexte, et pas simplement un gros titre sans fondement, de sorte que les lecteurs intéressés puissent avoir une perspective juste de la portée insignifiante de cette annonce biaisée.
Depuis que la météorite ALH84001 a été étudiée la première fois en 1996, 5 ans d'examens minutieux et intenses par plusieurs équipes scientifiques ont eu lieu. Les indications qu'elle contient des fossiles bactériens ont crû en nombre et pertinence au point que les principales équipes de recherches qui en ont fait l'étude savent que c'est seulement une question de temps pour que la communauté scientifique soit d'accord avec leurs résultats. Ils savent également qu'il y aura des démentis et des dénis non argumentés.
Notez également l'insistance étrange à vouloir présenter les scientifiques des projets d'études de la météorite de la NASA comme "la NASA", suggérant qu'il y a d'un côté les scientifiques qui n'ont pas trouvé de preuves et de l'autre "la NASA" qui a trouvé des preuves. Non, un scientifique ne perd pas sa qualité de scientifique simplement parce qu'il travaille sur un sujet proposé par la NASA. Et il ne faut pas oublier que des scientifiques qui n'ont pas de lien direct avec la NASA ont contribué à toutes ces études, lesquelles ne concernent pas seulement l'indication d'activité biologique de par les traces de magnétites, mais par encore d'autres aspect.
Voir aussi cette page pour un aperçu général sur le thème de la vie Martienne, et cette page à propos de la découverte des magnétites mise en cause ici, et cette page pour constater que cette controverse n'a rien de neuf.
Voici le communiqué de presse original de l'Associated Press à ce propos:
Par Paul Recer
Associated Press
publié: 09:00 am ET
20 novembre 2001
WASHINGTON (AP) Un groupe de chercheurs disent que les scientifiques de la NASA n'ont pas de preuves pour leur affirmation qu'une météorite de Mars contient des traces d'une vie microbienne ancienne sur la planète rouge.
Un groupe a mené par Peter R. Buseck de l'université de l'Etat de l'Arizona dit que les chercheurs de la NASA n'ont pas de preuves satisfaisante pour dire que des structures cristallines minuscules dans la météorite ALH84001 de Mars ont été constituées par des bactéries il y a des milliards d'années pendant que la roche reposait sur la surface de Martienne.
Une étude avec Buseck en tant que premier auteur paraît mardi dans les Proceedings of the National Academy of Sciences.
Buseck a indiqué que des chercheurs soutenus par la NASA ont affirmé en février que des cristaux trouvés dans la météorite sont identiques à des cristaux formé sur Terre par des bactéries. Le matériel, appelé magnétite, est constitué par quelques bactéries qui vivent sur le fond des lacs. Les cristaux magnétiques agissent comme une sorte de boussole pour permettre aux bactéries de s'orienter pendant qu'elles se déplacent le long du fond de lac.
Buseck dit que la similitude est insatisfaisante entre la magnétite terrestre et celle trouvée dans la météorite de Mars à montrer que le matériel a été constitué par un organisme vivant.
"Nous constatons qu'il y a beaucoup plus d'incertitude qu'ils semblent le croire," a dit Buseck, se référant aux chercheurs de la NASA.
Le chercheur de d'état de l'Arizona dit qu'il y a des techniques de microscope électronique pilotées par ordinateur qui peuvent être employées pour déterminer si les chercheurs de la NASA ont raison. Il a dit qu'il projette de faire une telle étude.
Everett Gibson, un chercheur de la NASA qui était parmi le groupe qui a proposé la première fois qu'ALH840001 contienne les preuves de la vie, dit que Buseck n'a pas même regardé la météorite de Mars.
"Comment peut-il tirer cette conclusion sans avoir vu le matériel?" a demandé Gibson. Il dit que d'autres chercheurs ont trouvé les preuves de ce que soutient le groupe de la NASA.
En 1996, Gibson et quelques autres chercheurs sponsorisés par la NASA ont annoncé qu'ils avaient trouvé des indications de la vie dans ALH84001 - des fossiles microscopiques qui pourraient avoir été des bactéries, et des produits chimiques carbonés qui sont liés aux processus de la vie.
Ils ont proposé que les bactéries aient vécu il y a des milliards d'années sur la planète rouge, quand Mars avait des températures permettant la présence d'eau liquide, et que ces microbes ont laissé des traces à l'intérieur de la roche de Mars.
On pense que ALH84001 s'est formée sur Mars il y a environ 4,6 milliards d'années et est le plus vieux de 16 météorites trouvées sur Terre qui ont été identifiées chimiquement comme venant de Mars.
Les scientifiques pensent qu'un astéroïde s'est écrasé contre Mars il y a 13 million à 16 millions d'années et a catapulté dans l'espace un gros morceau de Mars qui a contenu ALH84001. La roche de Mars a erré dans l'espace pendant des millions d'années et est finalement tombée sur la Terre il y a environ 13.000 ans. On l'a trouvé sur le gisement de glace des collines Allen en Antarctique en 1984 et elle a été intensément étudiée depuis.
Gibson a indiqué que d'autres scientifiques ont trouvé des preuves qui soutiennent les résultats de son équipe de la NASA.
"Notre groupe se sent bien plus fort au sujet de notre hypothèse maintenant que nous nous ne l'étions en 1996," a-t-il dit.