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Référence pour ce cas: Oct-54-Louvroil.
Merci de citer cette référence dans toute correspondance avec moi en rapport avec ce cas.
Durant la vague de rapports d'observations de "soucoupe volantes" en France de l'automne 1954, la presse ne dédaignait pas de publier, voir d'inventer, des "histoires édifiantes".
Ainsi dans le journal local Liberté, édition d'Avesnes et Maubeuge, dans le Nord, du 31 octobre 1954, on racontait que "une fois", un sympathique travailleur de Louvroil "haut comme trois pommes" qui voulait faire rire les grandes personnes a voulu jouer au "Martien", ce nouveau jeu qu'il avait appris dans les journaux.
Avec "les quelques accessoires indispensables", il s'était habillé à la mode "martienne" et s'était mit en tête de faire la tournée des cafés:
"Imperturbable, la tenancière de l'estaminet auquel il avait réservé sa première visite, lui a demandé: 'Qu'est-ce que tu bois?' 'Un rouge', s'entendit-elle répondre. Stupeur, le Martien connaissait notre langue et nos vins?! Qu'à cela ne tienne, il continua sa tournée; plus Martien que jamais notre héros exécuta un numéro de sa composition devant le monument aux Morts; un grincheux prit fort mal la chose et décocha un coup de poing à la mâchoire du fantaisiste. Notre Martien qui en connaissaient un bout sur notre mode d'existence, alla se plaindre en... français au commissariat de police. Les plus belles farces sur notre terre, se terminent parfois tragiquement."
On retrouvait à peu près la même histoire dans le journal régional La Voix du Nord, édition locale d'Avesnes du 31 octobre 1954.
[Ref. lib1:] JOURNAL "LIBERTE":
L'heure est à la planète Mars et à ses soucoupes et autres cigares volants et fumants: rien de tel pour créer la diversion; regardez en l'air, nous dit-on et oubliez la terre, Londres et ses accords, l'Allemagne et sa remilitarisation, les salaires de famine et la misère.
A la vérité, les soucoupes nous permettent parfois de rire un peu: elles permettent les plus folles fantaisies dont ne se privent pas quelques joyeux lurons héros d'histoires semblables à celle que nous allons vous compter.
Il était une fois un sympathique travailleur de Louvroil qui voulait faire rire les grandes personnes; se prenait-t-il au sérieux? Nul ne le sait: haut comme trois pommes, il voulut jouer au "Martien", ce nouveau jeu qu'il avait appris dans les journaux, il prit les quelques accessoires indispensables, s'habilla à la mode "martienne" et se mit en tête de "faire les cafés".
Imperturbable, la tenancière de l'estaminet auquel il avait réservé sa première visite, lui demanda: "Qu'est-ce que tu bois". "Un rouge", s'entendit-elle répondre. Stupeur, le Martien connaissait notre langues et nos vins?! Qu'à cela ne tienne, il continua sa tournée; plus Martien que jamais notre héros exécuta un numéro de sa composition devant le monument aux Morts; un grincheux prit fort mal la chose et décocha un coup de poing à la mâchoire du fantaisiste. Notre Martien qui en connaissaient un bout sur notre mode d'existence, alla se plaindre en... français au commissariat de police. Les plus belles farces sur notre terre, se terminent parfois tragiquement.
Retenez cette histoire qui a fait rire une ville et ne jouez pas au Martien...
[Ref. vdn1:] JOURNAL "LA VOIX DU NORD":
Nous avons réservé, pour le dimanche de nos lecteurs, cette histoire du Martien de Louvroil. Et elle amusera beaucoup ceux "qui n'y croient pas", elle rassurera les autres.
Un soir récent, "quelque chose" entra dans le café de la commune où trône, imperturbablement réjoui, un imposant conseiller municipal. Cette apparition, de taille petite, causa un temps de surprise chez les consommateurs que la tenancière pourtant rasséréna bientôt avec un: "Tiens! Voilà un Martien!"
Chacun, depuis quelques semaines, ayant du Martien une image toute personnelle, aucun client n'infirma ces péremptoires déclarations. Le visiteur avait d'ailleurs les caractéristiques supposées d'un être surnaturel et supraterrestre, avec sa cape serrante, ses grosses lunettes, ses pieds long d'une demie-lieue, sans oublier un ventre d'une proéminence inaccoutumée. Son langage était inconnu. A peine pouvait-on dire s'il tenait de l'onomatopée ou du soupir profond qui trahit les coeurs meurtriers.
Tout revint pourtant à des proportions nettement humaines lorsqu'on demanda au Martien s'il "buvait un coup". La phrase-clé du vocabulaire français fut très bien comprise de cet être jusque-là indéterminé, qui trinqua généreusement au comptoir. On avait maintenant reconnu Dupont, ce farceur de Dupont, qui avait l'air de bien s'amuser en amusant la galerie après l'avoir un tantinet inquiété.
La suite fut moins gaie pour le "planétaire" qui voulut un peu plus tard engager la conversation avec un promeneur. C'était un Nord-Africain que toutes ces histoires de soucoupes, cigares et autres melons volants n'avaient pas effrayé. La réaction fut immédiate et imprévue: Dupont le Martien encaissa au coin de ses lunettes un uppercut qui lui fit voir toutes les étoiles du ciel.
Et voilà ou mène une simple idée d'amuser ses concitoyens. Il s'en trouvent toujours qui n'aiment pas la plaisanterie et qui le font sentir.
J.B.
Farce ou invention journalistique.
(Ces mots clés sont uniquement destinés à aider les recherches et ne préjugent pas des faits.)
Louvroil, Nord, ouvrier, farce, invention, Martien, petit
[----] indique des sources que je n'ai pas encore pu consulter.
Version: | Créé/changé par: | Date: | Description: |
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1.0 | Patrick Gross | 30 octobre 2020 | Première publication. |
1.1 | Patrick Gross | 26 octobre 2021 | Addition [vdn1]. Dans le Résumé, addition du paragraphe "On retrouvait à peu près la même histoire..." |