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La vague française de 1954:

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8 septembre 1954, Estrées-Deniécourt, Somme:

Référence pour ce cas: 8-sept-54-Estrées-Deniecourt.
Merci de citer cette référence dans toute correspondance avec moi en rapport avec ce cas.

Résumé:

Le journal régional Le Courrier Picard du 9 septembre 1954 rapportait en page 2 que des habitants de la région de Péronne auraient aperçu au sol, dans la soirée du 7 septembre 1954, une soucoupe volante entre Estrées-Deniécourt et Foucaucourt-en-Santerre, à proximité du bois de Foucaucourt-en-Santerre.

Le journal expliquait que la rumeur s'était répandue comme une traînée de poudre le 8 septembre au soir soir dans plusieurs communes voisines, de l'arrondissement de Péronne, mais qu'à l'heure où la nouvelle leur était parvenue, il ne leur a pas été possible de se livrer à une enquête même rapide pour entendre quelques-uns des témoins alléguée; le journal exprime alors une prudente réserve sur le crédit qu'il faudrait accorder à l'affaire.

Le lendemain 10 septembre 1954, Le Courrier Picard précise que la rumeur avait dit que la soucoupe avait été vue par une foule de personnes, dans un bois sur le chemin de Soyécourt entre les localités d'Estrées-Deniécourt et de Foucausourt-en-Santerre.

La rumeur avait commencé "sous le manteau", était devenue publique, se répandant jusqu'à Aubervillers où un habitant, ouvrier agricole à la briquetterie de Villers-Carbonnel, avait même prétendu avoir touché la soucoupe du doigt.

Mais l'enquête officielle provoquée par la rumeur publique d'abord, et ensuite leur article de la veille avait paralysé la langue des soi-disant témoins, qui comprenait une équipe de monteurs en électricité d'Amiens qui travaillait à proximité du lieu d'atterrissage allégué. Tous les témoins oculaires n'avaient "conservé de l'engin martien qu'une vision très fugitive et sont incapables de donner à défaut de dimensions, même approximatives, une idée très vague de ce 'vaisseau aérien fantôme'."

Le journal Var-Matin - République, de Toulon, le 18 septembre 1954, rapportait que le 8 septembre 1954, le village d'Estrées-Deniecourt dans la Somme avait été en émoi: plusieurs ouvriers électriciens employés à Amiens, avaient déclaré qu'en rentrant du travail, ils avaient vu une soucoupe volante se poser à l'orée du bois, à quelques 60 mètres de la route nationale.

Ils avaient donné "maints détails techniques sur l'engin", et affirmé que "pas mal d'automobilistes s'étaient arrêtés pour l'admirer"; ils invitaient öles gens à venir avec eux constater que c'était vrai. "Mais la plupart de leurs compatriotes, pris de panique, préférèrent se terrer chez eux. Il n'y eut que quelques braves qui se risquèrent sur les lieux. Là, il n'y avait pas plus de soucoupe que d'iceberg au Sénégal. Alors les 'témoins' dirent que l'oiseau métallique s'était envolé."

Les gendarmes ont été prévenus, et ont relevé plus d'une invraisemblance dans les racontars des électriciens. Soumis à un interrogatoire serré, ils avaient reconnu qu'ils avaient inventé l'histoire de toutes pièces. Ils ne pensaient pas que l'affaire puisse prendre une telle importance et regrettaient d'avoir lancé le bobard.

Les gendarmes ont tout de même établi un procès verbal, qui a été transmis au parquet d'Amiens, dressé contre Serge Grimbert, 20 ans, d'Amiens, instigateur du bobard, et de ses camarades, Christian Coulevara, 24 ans, d'Amiens, Roland Gourguechon, 22 ans, de Doublens et René Cleret, 20 ans, d'Albert.

Aimé Michel citera l'affaire plus tard comme exemple de ce que les gendarmes ne se laissaient pas facilement berner, et dans les années 2000, un ufologue "sceptique" Britannique utilisera mon dossier en présentant l'explication de l'époque comme si c'était son "évaluation" personnelle.

L'affaire avait donné lieu à des "doublons", y compris dans le présent catalogue, parce que Jimmy Guieu, en 1954, la plaçait à "Faucancourt" (Foucaucourt-en-Santerre).

Les gendarmes mentionnaient qu'il s'agissait d'une invention, dans leur rapport d'époque déclassifié dans les années 2010, sur l'atterrissage du 7 septembre 1954 entre Harponville et Contay.

Quand à l'ufologue "sceptique" Dominique Caudron, il donnait en 2018 copie de deux articles sur l'affaire parus dans Le Courrier Picard, et un article dans La Voix du Nord à l'époque, expliquant le canular.

Rapports:

[Ref. cpd1:] JOURNAL "LE COURRIER PICARD":

Scan.

NOUVEAU MYSTERE
dans le ciel picard?

Des habitants de la région de Péronne auraient aperçu au sol, dans la soirée d'hier, une soucoupe volante entre Estrées-Deniécourt et Foucaucourt-en-Santerre. Telle une fumée de poudre, le bruit courait hier soir dans plusieurs communes voisines, de l'arrondissement de Péronne, qu'une soucoupe volante aurait été aperçue dans la soirée, par des habitants à proximité du bois de Foucaucourt-en-Santerre.

Quel crédit faut-il accorder à ces nouvelles affirmations?

A l'heure où la nouvelle nous est parvenue, il ne nous a pas été possible de nous livrer à une enquête même rapide pour entendre quelques-uns des témoins de cette nouvelle et étrange apparition.

Quoi qu'il en soit, le scepticisme que pouvaient faire naître les déclarations des deux ouvriers d'Acheux-en-Amiénois se trouvera peut-être atténué par le fait que cette fois, bien nombreux seraient ceux qui pourraient donner une description plus détaillée du curieux engin.

Avant plus amples informations, nous nous en voudrions de trop insister sur ce nouveau "mystère".

[Légende photo:] Voici les deux habitants d'Acheux-en-Amiénois qui, mardi matin, aperçurent, entre Harponville et Contay, la soucoupe volante dont nous avons parlé hier. On reconnait, à gauche, M. RENARD et, à droite, M. de GILLABOZ.

[Ref. ppe1:] JOURNAL "PARIS-PRESSE":

Scan.

"A 200 m.
de nous: une
soucoupe volante"

...mais "la chose"
disparut quand
les deux hommes
s'en approchèrent

LILLE, 9 sep. (Dép. part.)

Une soucoupe volante auraient atterri mardi matin dans les environs d'Amiens, entre Harponville et Contay. C'est ce qu'affirment deux maçons d'Acheux-en-Amiénois, M. Emile Renard, 27 ans, et son ouvrier Yves de Gillaboz, 23 ans.

"L'appareil, de couleur grise, était à deux cent mètres de nous, ont-ils dit. Il ressemblait à une meule de paille non terminés, dont le dessus arrondie était comme une assiette retournée. Il pouvait avoir 10 mètres de diamètre.

M. Renard, le premier, couru vers la "soucoupe", mais celle-ci ne l'attendit pas.

"Je vis soudain l'appareil s'élever sans bruit tandis qu'une fumée s'échappait d'une tuyère à sa partie basse. L'engin partit en diagonale, puis à la verticale et disparut rapidement.

Interrogés séparément par les gendarmes, les deux hommes ont fait exactement le même récit et donné les mêmes détails, mais sur place on n'a pu repérer aucune trace de la "soucoupe".

Toutefois, de nombreux habitants de l'arrondissement de Péronne ont signalé qu'ils avaient aperçu l'engin au-dessus du bois de Foucaucourt-en-Santerre.

[Ref. cpd2:] JOURNAL "LE COURRIER PICARD":

Scan.

Des "soucoupes volantes" dans le ciel picard?

L'enquête ouverte à Estrées-Deniécourt se heurte à la "loi du silence"

Ainsi que nous le relations hier, la charmante commune d'Estrées-Deniécourt, à la suite de "déclarations dignes de foi, selon l'expression consacrée, se trouvait en émoi, dans la soirée de mercredi car, parait-il, une foule de personnes avait remarqué, dans un bois, sur le chemin de Soyécourt, entre les localités d'Estrées-Deniécourt et de Foucausourt-en-Santerre, la présence d'une soucoupe volante.

Sous le manteau d'abord, publiquement ensuite, les affirmations des uns et des autres s'étaient rapidement répandues, même jusque dans la commune d'Aubervillers où un habitant du lieu, ouvrier agricole à la briquetterie de Villers-Carbonnel avait "poussé l'audace" jusqu'à toucher du doigt le curieux engin.

L'enquête officielle provoquée par la rumeur publique d'abord, et notre article ensuite, semble avoir momentanément paralysé la langue de la plupart des "privilégiés" qui approchèrent "l'étrange corps lumineux".

En effet, y compris une équipe amiénoise de monteurs en électricité, travaillant à proximité de "l'aire d'atterrissage", tous les témoins oculaires de l'étrange phénomène n'ont conservé de l'engin martien qu'une vision très fugitive et sont incapables de donner à défaut de dimensions, même approximatives, une idée très vague de ce "vaisseau aérien fantôme".

Tout cela ne fait vraiment pas sérieux et il nous faut déplorer la facilité avec laquelle facétieux et... convaincus font admettre par le grand public, des arguments vraisemblablement imaginaires qu'ils enjolivent et argumentent encore pour les besoins de la cause.

Bien sûr, il n'est pas nécessaire d'avoir vu une soucoupe volante pour croire aux soucoupes volantes. De même qu'il n'est pas nécessaire d'avoir vu New York pour croire à l'existence de l'Amérique. Mais tout de même...

Le moindre aérolithe sera-t-il débaptisé? Le moindre ballon sonde sera-t-il métamorphosé dans l'esprit des gens? Peut-on imaginer aussi que cette psychose des soucoupes volantes qui existe présentement, fera bientôt prendre des nuées de corbeaux pour ces étranges corps célestes? [*]

Conservons les pieds sur terre et évitons "d'enguirlander" les journalistes, même téléphoniquement, lorsque ceux-ci de prennent pas la chose au sérieux.

[*] Note: ceci se produira effectivement, juste 6 jours plus tard.

[Ref. nnm1:] JOURNAL "LE NOUVEAU NORD MARITIME":

Scan.

NOUVEAU MYSTERE DANS LE CIEL PICARD

On lisait ce matin, dans le "Courrier Picard":

Des habitants de la région de Péronne auraient aperçu, au sol, dans la soirée d'hier, une soucoupe volante entre Estrées-Deniécourt et Foucaucourt-en-Santerre. Telle une fusée de poudre, le bruit courait hier soir dans plusieurs communes voisines de l'arrondissement de Péronne qu'une soucoupe volante aurait été aperçue dans la soirée, par des habitants à proximité du bois de Foucaucourt-en-Santerre.

Quel crédit faut-il apporter à ces nouvelles affirmations?

A l'heure où la nouvelle nous est parvenue, il ne nous a pas été possible de nous livrer à une enquête même rapide pour entendre quelques-uns des témoins de cette nouvelle et étrange apparition.

Quoi qu'il en soit, le scepticisme que pourrait faire naître les déclarations des deux ouvriers d'Acheux-en-Amiénois se trouvera peut-être atténué par le fait que cette fois, bien nombreux seraient ceux qui pourraient donner une description plus détaillée du curieux engin.

Avant plus amples informations, nous nous en voudrions de trop insister sur ce nouveau "mystère".

[Ref. ppe2:] JOURNAL "PARIS-PRESSE":

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Un cultivateur de Corrèze:

"J'ai embrassé un Martien casqué qui descendait d'un cigare volant"

USSEL, 14 septembre. Si un Amiénois a "vu" les passagers d'une soucoupe volante, un cultivateur de Bugeat (Corrèze) a "conversé" avec le pilote d'un "cigare volant".

M. Antoine Mazaud raconte que vendredi soir en rentrant de son travail, il a rencontré dans un sentier un inconnu coiffé d'un casque. Ce personnage lui a adressé la parole dans un langage inintelligible après lui avoir amicalement serré la main et lui avoir donné l'accolade... L'inconnu monta ensuite dans un engin en forme de cigare, d'une longueur de trois à quatre mètres qui, décollant à la verticale, partit en direction de l'ouest, sans faire plus de bruit qu'une abeille.

- L'engin n'était pas éclairé, déclare M. Mazaud.

Le "Martien", selon lui, était de taille normale.

Le cultivateur n'avait, dit-il, raconté l'histoire qu'à sa femme. Mais celle-ci en fit part à une voisine qui le répéta aux commerçants du village. "Et c'est ainsi que tout le pays l'a su". Le lieutenant de gendarmerie a interrogé le cultivateur et s'est rendu ensuite sur les lieux pour y chercher des traces de la soucoupe... ou du cigare.

Il n'a rien trouvé. Mais l'aventure de M. Mazaud rappelle singulièrement celle des deux Canadiennes qui voilà un mois environ firent la conversation avec un aimable Martien qui les quitta au bout de dix minutes pour s'envoler à bord de sa soucoupe. On apprenait trois jours après que la soucoupe était un hélicoptère américain dont le pilote avait voulu s'amuser aux dépens des deux promeneuses.

Toutefois on se demande si cette éclosion de soucoupes à travers toute la France ne relève pas de l'hallucination collective.

[Ref. nll1:] JOURNAL "NORD LITTORAL":

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Soucoupes
volantes
et plaisantins...

Amiens, 16 septembre. -- La soucoupe volante d'Estrées-Deniécourt, près d'Amiens, n'était qu'une plaisanterie de quelques électriciens d'une compagnie de la ville qui ont reconnu avoir voulu s'amuser aux dépens de la presse et de la gendarmerie.

Procès-verbal leur a été dressé pour outrages à magistrat et un rapport a été transmis au procureur de la République d'Amiens.

[Ref. cpd3:] JOURNAL "LE COURRIER PICARD":

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L'actualité en écho

Des "soucoupes volantes" à St-Phocas

Non, bien sûr, nous n'allons pas "remettre ça" avec les "soucoupes volantes".

Toutefois, nous devons convenir que cette "affaire" régionale d'apparitions célestes sur la terre de l'arrondissement de Péronne, ne fut qu'une vaste escroquerie à la réalité, mais que, néanmoins, elle a laissé dans l'esprit de certaines gens des doutes sérieux.

C'est ainsi que, mardi soir, au bal de Flemicourt, une charmante dame nous demanda le plus sérieusement du monde:

"Vous ne cachez pas la vérité dans votre journal?"

***

Depuis dimanche soir, l'agglomération péronnaise possède son géant en la personne de Phocas, patron des jardiniers. Et ceci grâce au dévouement des membres du Comité du Vélo-Club du Santerre, de leurs charmantes épouses et, aussi, d'une foule d'amis qui contribuèrent largement à cette résurrection.

Nous avons suggéré que Phocas illustrât chacun des importantes manifestations régionales. Aussi, pensera-t-on, peut-être, à le présenter en public lors de la prochaine foire de Saint-Michel.

La traditionnelle foire de la St-Michel, s'annonce encore plus brillante que nos devancières, mais malgré l'importance de la fête foraine, la Municipalité cherche à mettre sur pied une attraction susceptible de faire déplacer les curieux.

Il est trop tôt pour dévoiler ce projet, mais nous serons probablement fixés dans quelques jours.

***

[Ref. non1:] JOURNAL "NORD-MATIN":

Scan.

UNE SOUCOUPE BRUYANTE
APERCUE PAR
DEUX CHASSEURS
EN ITALIE

GROSSETO. -- Deux chasseurs, MM. Becherini et Fromiconi, tous deux habitants de Pitigliano, près de Grosseto, ont déclaré à la police avoir aperçu, mardi dernier, dans un ciel sans nuage, "un objet rond et blanc qui volait avec un bruit étrange".

Les deux chasseurs se trouvaient près de Cadtelfranco quand ils entendirent "un bruit étrange et très violent, différent de celui des avions à moteur classique et à réaction".

Cela ressemblait au tonnerre quand il gronde à haute altitude, ont-ils ajouté, mais le ciel était sans nuages.

"Plusieurs minutes après nous vîmes un objet rond et blanc qui se déplaçait très lentement sur une ligne parfaitement horizontale. Il s'arrêta soudain quelques secondes, puis disparut dans la direction opposée à celle d'où il venait. Peu après, l'objet reparut, fit lentement un déplaement selon et demi-cercle, s'arrêta encore, puis disparut à grande vitesse. Cette fois, définitivement."

A.C.P.

Une "marmite volante"
à Abbeville

A Abbeville, Mme Vve. Bonnard, âgée de 73 ans, a déclaré avoir vu une "marmite volante" illuminée qui glissait sans bruit en direction de la mer. Elle se défend énergiquement d'avoir été victime d'une hallucination.

Les plaisantins seront punis

La soucoupe volante d'Estrées-Deniecourt, près d'Amiens, n'Ltait qu'une plaisanterie de quelques électriciens d'une compagnie de la ville qui ont reconnu avoir voulu s'amuser aux dépens de la presse et de la gendarmerie.

Procès-verbal leur a été dressé pour outrages à magistrat et un rapport a été transmis au Procureur de la république d'Amiens.

[Ref. cdn1:] JOURNAL "LA CROIX DU NORD":

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La soucoupe volante
d'Estrées-Deniecourt
n'était qu'une plaisanterie

La soucoupe volante d'Estrées-Deniecourt, près d'Amiens, n'était qu'une plaisanterie de quelques électriciens d'une compagnie de la ville qui ont reconnu avoir voulu s'amuser aux dépens de la presse et de la gendarmerie.

Procès-verbal leur a été dressé pour outrage à magistrat et un rapport a été transmis au Procureur de la République d'Amiens.

[Ref. vdn1:] JOURNAL "LA VOIX DU NORD":

Scan.

Batterie de cuisine
dans le ciel

APRES
LES SOUCOUPES...
LES BASSINES

Abbeville se met au goût du jour. Une lacune est comblée: la ville possède sa soucoupe ou plutôt sa bassine volante.

Une respectable veuve de 79 ans déclare en effet, avoir vu, une de ces dernières nuits, dans le ciel de Ponthieu, "une machine volante, en forme de bassine, allumée de partout, glissant sans bruit de moteur entre le faubourg de la Portelette et celui de Rouvroy, c'est-à-dire en direction de la mer".

Le témoin insiste particulièrement sur la beauté majestueuse de l'engin illuminé et se défend énergiquement d'avoir été la victime d'une hallucination.

On veut bien croire à sa bassine, mais nous craignons fort que toutes ces histoires finissent quelque jour par "bassiner" nos lecteurs.

***

Par ailleurs deux jeunes électriciens d'Amiens qui avaient, le 8 septembre, mis en émoi le village d'Estrées-Deniécourt, en affirmant avoir vu une soucoupe volante se poser près de la Route Nationale, viennent d'avouer qu'il ne s'agissait que d'une aimable plaisanterie.

Ils vont peut-être payer cher leur mystification. Car les gendarmes s'y sont laissés prendre. Après tout, puisqu'il sagit de soucoupe, rien de plus normal qu'ils payent l'addition.

[Ref. vdn2:] JOURNAL "LA VOIX DU NORD":

Scan.

LA SOUCOUPE VOLANTE
D'ESTREES-DENIECOURT

Le 8 septembre dernier, le village d'Estrèes-Deniècourt était mis en émoi: plusieurs électriciens d'une compagnie amiénoise assuraient qu'une soucoupe s'était posée près d'un bois, à 600 mètres à peine de la route Paris - Saint-Quentin.

La plupart des habitants demeurèrent sagement chez eux. Les plus hardis et les plus curieux se rendirent au lieu indiqué ; la gendarmerie même fut alertée, et ne remarqua aucune trace de la fameuse soucoupe, mais des invraisemblances dans les assertions des électriciens.

Finalement, l'un de ceux-ci convenait:

- Tout ceci n'est pas vrai: il n'y a pas eu de soucoupe volante à Estrèes-Deniècourt. Nous avons inventé cette histoire pour faire marcher la population mais nous n’avons pas cru que l’affaire prendrait tant d'importance.

ll fut alors établi que c'est Serge Grimbert, 20 ans, 43, rue Rembault, à Amiens, qui avait lancé le "bobard": il le reconnut volontiers. Avec lui passèrent des aveux ses camarades Christian Coulevern, 24 ans, demeurant 29, rue de Job, à Amiens, Roland Gourguechon, 22 ans, 31, rue Bazin, à Doullens et René Cléret. 20 ans, 40, rue de l'Abreuvoir, à Albert.

En pareille circonstance, les gendarmes ont cru devoir dresser un procès-verbal qui a été transmis au Parquet du procureur de la Republique a Amiens. Les magistrats décideront-ils de poursuivre les jeunes gens qui « firent marcher » tout le monde ? Nous le saurons bientôt. Mais un fait est certain: aucune soucoupe volante ne n'est posée à Estrèes-Deniècourt, mais une soucoupe même imaginaire peut coùter cher.

[Ref. jps1:] JOURNAL "LE JOURNAL DU PAS-DE-CALAIS ET DE LA SOMME":

Scan.

AMIENS

Soucoupe volantes
et plaisantins

La soucoupe volante d'Estrées-Deniécourt, près d'Amiens, n'était qu'une plaisanterie de quelques électriciens d'une compagnie de la ville qui ont reconnu avoir voulu s'amuser aux dépens de la presse et de la gendarmerie.

Procès-verbal a été dressé pour outrage à magistrat et un rapport a été transmis au Procureur de la République d'Amiens.

[Ref. nnm2:] JOURNAL "LE NOUVEAU NORD MARITIME":

Scan.

SOUCOUPES VOLANTES
ET PLAISANTINS

Amiens, 17. -- La soucoupe volante d'Estrées-Deniécourt, près d'Amiens, n'était qu'une plaisanterie de quelques électriciens d'une compagnie de la ville qui ont reconnu avoir voulu s'amuser aux dépens de la presse et de la gendarmerie.

Procès-verbal leur a été dressé pour outrage à magistrat et un rapport a été transmis au procureur de la République d'Amiens.

[Ref. ner1:] JOURNAL "NORD-ECLAIR":

Scan.

Soucoupes...
et
plaisanteries

Il fallait s'y attendre. L'affaire des soucoupes volantes devait susciter des plaisanteries. Certaines d'un goût quelque peu déplacé. Jeudi, en fin de soirée, un prétendu M. Leroy, de Bois-Grenier, nous avisait par téléphone qu'une soucoupe volante avait atterri dans la prairie Dufour. Il déclarait en avoir avisé la gendarmerie. Dans sa candeur naïve, ce correspondant bénévole croyait qu'immédiatement nous allions bondir sur les lieux. Peut-être nous a-t-il attendu derrière la haie de la prairie pour s'esbaudir de notre déconvenue. Il en a été pour ses frais... de téléphone. Un coup de fil à la gendarmerie dont le planton n'avait pas l'air saitisfait du dérangement, révéla la supercherie.

Une histoire semblable est arrivée près d'Amiens:

La soucoupe volante d'Estrées-Deniécourt n'était, en effet, qu'une plaisanterie de quelques électriciens d'une compagnie de la vaille qui ont reconnu avoir voulu s'amuser auc dépens de la presse et de la gendarmerie.

Procès-Verbal leur a été dressé pour outrage à magistrat et un rapport a été transmis au procureur de la République d'Amiens.

[Ref. lle1:] JOURNAL "LIBERTE":

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Encore une soucoupe...
... qui n'était qu'un Knular

Soucoupe par ci, cigare par là, marmite volante ailleurs: la comédie continue.

Chaque jour apporte ses nouvelles apparitions, toujours plus fantastiques.

Les engins venus de Mars, de Vénus, de Saturne..., ou de la plus proche station météorologique prennent au fil des jours toutes les formes imaginables: rondes, ovales, oblongue, cubiques, pyramidales, coniques, rectangulaires, triangulaires, hexagonales... l'une ressemble à une soucoupe, l'autre à une marmite; la dernière en date offre l'aspect d'une bassine.

Si cela continue, toute la gamme des ustensiles ménagers va y passer.

Dans notre région, la dernière soucoupe - bassine a été vu à Abbeville par une vieille dame de 79 ans (l'âge où l'on distingue, dans la nuit la plus noire, la forme et les contours du plus petit objet!)

Le hic, c'est qu'à chaque nouvelle apparition correspond à un nouvel aveu des "visionnaires".

Ainsi, hier, deux jeunes électriciens d'Amiens ont avoué que la soucoupe qu'ils avaient vu... ça n'était qu'un canular.

Bien sûr, on ne doit pas plaisanter avec des choses aussi... sérieuses. Mais enfin, lorsqu'ils déclarent qu'ils ont voulu mettre en boîte la police et certains journalistes, on ne peut s'empêcher de penser à l'envoyé spécial de "Nord-Eclair" et aux "Sherlock Holmes" de la police de l'air qui, à Quarouble, ont méthodiquement relevé les traces de griffes, sur les traverses de la voie de chemin de fer, et mesuré minutieusement l'intervalle entre deux traces afin d'être bien persuadé qu'il ne s'agit pas d'un chat sauvage!

[Ref. vmr1:] NEWSPAPER "VAR-MATIN REPUBLIQUE":

Alerte dans la Somme

La "soucoupe volante" n'était qu'un canard et les plaisantins qui avaient mis le village en émoi seront poursuivis

Amiens, 17 septembre. -- Le 8 septembre dernier, le village d'Estrées-Deniecourt (Somme) était en émoi. En rentrant du travail, plusieurs ouvriers électriciens employés à Amiens, avaient déclaré qu'ils venaient de voir une soucoupe volante se poser à l'orée du bois, à quelques soixante mètres de la route nationale.

Et de donner maints détails techniques sur l'engin, et de préciser que pas mal d'automobilistes s'étaient arrêtés pour l'admirer.

"Venez avec nous, dirent-ils aux villageois, vous verrez si ce n'est pas vrai".

Mais la plupart de leurs compatriotes, pris de panique, préférèrent se terrer chez eux. Il n'y eut que quelques braves qui se risquèrent sur les lieux. Là, il n'y avait pas plus de soucoupe que d'iceberg au Sénégal. Alors les "témoins" dirent que l'oiseau métallique s'était envolé.

Les gendarmes furent prévenus, qui relevèrent plus d'une invraisemblance dans les racontars des électriciens. Soumis à un interrogatoire serré, ceux-ci durent reconnaître qu'ils avaient inventé l'histoire de toutes pièces.

Ils ne pensaient pas que l'affaire puisse prendre une telle importance et regrettaient d'avoir lancé un tel bobard.

Ils le regrettent d'autant plus qu'aujourd'hui, les gendarmes viennent d'établir un procès verbal, qui a été transmis au parquet d'Amiens et qui est dressé contre Serge Grimbert, 20 ans d'Amiens et qui est l'instigateur du bobard, et de ses camarades, Christian Coulevara, 24 ans d'Amiens, Roland Gourguechon, 22 ans de Doublens et René Cleret, 20 ans, d'Albert.

[Ref. din1:] JOURNAL "LE DIMANCHE DU NORD":

Scan.

UNE SOUCOUPE VOLANTE

a-t-elle atterri à Quarouble?

Un habitant de Quarouble, M. Marius Dewilde, a affirmé à la police d'Onnaing avoir vu, l'autre soir, une soucoupe volante atterrir à proximité de chez lui. Il était environ 22 h. 30 lorsque son chien se mit à aboyer d'une façon anormale. Croyant à un vol dans sa basse-cour, M. Dewilde sortit et aperçut, à moins de six mètres, un engin que regagnaient précipitamment deux hommes d'un mètre de haut, casqués de verre. M. Dewilde les aperçut dans le faisceau de sa lampe électrique et fut même ébloui, dit-il, par les reflets que renvoyaient la tête de verre des pilotes de la soucoupe. La police de l'air a effectué son enquête qui a permis de retrouver des traces sur l'une des traverses de la voie ferrée à proximité de laquelle M. Dewilde a fait son étrange découverte...

La soucoupe volante
d'Estrées-Deniécourt
n'était qu'une plaisanterie

La soucoupe volante d'Estrées-Deniécourt, près d'Amiens, n'était qu'une plaisanterie de quelques électriciens d'une compagnie de la ville qui ont reconnu avoir voulu s'amuser au dépens de la presse et de la gendarmerie.

Procès verbal leur a été dressé pour outrages à magistrats et un rapport a été transmis au Procureur de la République à Amiens.

[Ref. ler1:] JOURNAL "L'EST REPUBLICAIN":

Une vague "d'objets" étranges déferle sur la France

Des Martiens amateurs d'obscurité jouent les passe-murailles.

Mais tous ceux qui ont vu des "soucoupes" ne sont pas des rêveurs.

Une invasion de "soucoupes volantes" et autres engins mystérieux déferle sur l'Europe, et le nombre des témoignages enregistrés montre que la France semble être particulièrement visée. Il n'est guère de jours, depuis des semaines, que plusieurs de ces manifestations ne soient signalées de la Vendée à la Moselle et du Quiévrain à la Bidassoa.

Dans le Limousin, notamment, où un cultivateur fut embrassé, le 10 septembre, par un inconnu pourtant bien pacifique, la terreur s'est installée, surtout dans la région de Roches (Creuse), où les enfants n'osent plus aller seuls à l'école et où les bergères ne veulent plus garder leurs troupeaux depuis qu'une ombre inquiétante a été signalée se cachant dans les fourrées. On redoute que le Martien aimable ne se soit rembarqué en laissant sur la terre un de ses compagnons.

A Diges (Yonne), deux femmes ont vu, chacune de leur côté, un cigare posé dans une prairie et son pilote penché, peut-être sur son moteur. L'"être" était de taille normale, vêtu de kaki et coiffé d'un calot, mais elles eurent si peur que, par un réflexe identique, elles s'enfuirent et s'enfermèrent.

Eisenhower et Malenkov se serrant la main autour d'une "soucoupe"

Un pseudo-littérateur, au contraire, tout heureux que ces êtres fantastiques viennent rejoindre ses divagations philosophiques, assimile, les "anti soucoupistes" à des trublions et des fauteurs de guerre. Il écrit sans sourire: "Ces cigares et soucoupes pourraient bien nous mettre tous d'accord. C'est peut-être pour cela que d'aucuns n'en veulent pas entendre parler. Pensez-donc! Eisenhover et Malenkov se donnant la main autour d'une soucoupe! A-t-on idée!"

Que faut-il penser de cette nouvelle poussée de fièvre? Devons-nous suivre dans leur réprobation dédaigneuse ceux qui estiment sans vérification, qu'il s'agit d'hallucinations - parfois collectives - ou croire avec les autres à la visite d'engins réels issus du génie humain ou plus romantiquement venus d'un autre monde?

Sans doute vaut-il mieux examiner les choses de plus près. L'affaire prend maintenant un tour trop sérieux pour qu'on la traite en baliverne ou qu'on admette tous les romans. Il est temps de reprendre le problème et de raisonner sainement sur la somme d'éléments accumulés depuis plus de sept ans.

La première victime...

Car c'est le 24 juin 1947 que les premières "soucoupes" furent signalées dans les formes décrites des milliers de fois depuis.

C'est un homme d'affaires américain, Kenneth Arnold, qui aperçut ce jour là "neuf disques lumineux en formation de vol à très haute altitude" alors qu'il venait de décoller lui-même de Chehalis (Washington) sur un avion personnel. Il put constater que ces "engins" étaient "plats comme des poêles à frire ou des soucoupes" avant leur disparition et, si l'affaire ne fit guère de bruit, le terme "flying saucers" (soucoupes volantes) étaient déjà lancé.

Il fallut attendre six mois pour qu'une nouvelle apparition fut signalée à nouveau en Amérique, mais celle-là devait se terminer dans le drame, commençant à inquiéter l'opinion publique. C'est le 7 janvier 1948 que la police de Fort Knox (Kentucky) avertit l'aérodrome militaire de Godman qu'"un énorme objet ardent, environné d'une lueur rougeâtre" volait dans sa direction. Trois pilotes de chasse réservistes étaient précisément en vol, à ce moment, sur des "Mustang" à l'hélice, et la tour de contrôle les alerta. Le capitaine Mantell, leader de l'escadrille, aperçut aussitôt l'"objet" et mettant les gaz, se lança à sa poursuite bien que ses deux camarades et lui-même, partis pour un vol à basse altitude, fussent démunis d'inhalateurs. Les deux équipiers ne dépassèrent pas 4.000 mètres. Seul Mantell monta jusqu'à près de 7.000 mètres avant de confier à la radio, dans un souffle:

- C'est effrayant...

Ces paroles furent les dernières et nul ne sut jamais ce qu'elles signifiaient. L'avion se brisa en vol et le corps du malheureux pilote fut retrouvé affreusement désarticulé. La première réaction des amis de Mantell fut naturellement de penser qu'il avait été "descendu" par l'engin mystérieux. Son exclamation parut signifier que ce qu'il avait vu était affreux et que des monstres avaient tirés sur lui.

C'est cette première victime - ce premier - "martyr" - qui marque tragiquement la véritable arrivée "des soucoupes" sur la terre.

Une commission d'enquête fut nommée, mais son travail fut long et difficile à cette époque où les phénomènes de compressibilité à grande vitesse étaient encore mal connus. Lorsqu'elle remit son rapport sur l'accident, elle expliquait enfin que le pilote était monté trop haut, sans doute à la poursuite d'un phénomène atmosphérique. Privé d'oxygène, il avait probablement poussé l'exclamation en constatant qu'il perdait connaissance. L'avion, livré à lui-même, s'était vraisemblablement disloqué en piquant à une vitesse proche du "mur du son".

Mais la psychose faisait déjà son chemin. Que peuvent les suppositions honnêtement prudentes des techniciens contre le goût du merveilleux et du surnaturel?

...et le premier "canular"

Il est en tout cas étrange de constater que les apparitions de "soucoupes volantes" se multiplièrent aussitôt en Amérique où 1.192 cas furent signalés, par vagues, de 1947 à 1952. Et il n'est pas moins étonnant d'observer que, petit à petit, des vagues parallèles se manifestèrent en France avec trois à cinq semaines de retard sur celles enregistrées aux U.S.A.

Bien sûr, les "pro-soucoupistes" interprètent cette régularité à leur avantage: - Nous faisons partie de la même humanité que les Américains et les "soucoupes" n'ont aucune raison de nous dédaigner lorsqu'elles visitent la terre. Leurs pilotes d'où qu'ils viennent peuvent s'intéresser autant à la France qu'aux Etats-Unis et si nous en voyons moins, c'est que notre territoire est dix-sept fois plus petit que celui des U.S.A.

C'est assurément flatteur pour notre orgueil national. Mais les "anti-soucoupistes" plus cartésiens que sentimentaux, s'inquiètent de ce décalage régulier:

Juste le temps nécessaire aux journaux pour vous communiquer le virus, répliquent-ils. Après l'accident de Mantell en tout cas; l'Amérique fut si bien en proie à la peur des soucoupes meurtrières qu'elle accepta toutes les fables.

L'histoire la plus sensationnelle fut publiée par un certain Franck Scully de Denver, qui raconta dans un hebdomadaire, puis dans un livre comment un engin circulaire, venu d'une autre planète, s'était écrasé aux Etats-Unis, décrivit l'autopsie par un célèbre praticien, des seize petits êtres trouvés à bord et affirma qu'un débris métallique de la machine, chauffé à 10.000 degrés, n'avait pas fondu. Cette "soucoupe" enfin palpable et ces petits hommes aux vêtements de toile bleue firent tant de bruit qu'une commission d'enquête - encore une - s'en mêla. Franck Scully, interrogé, dut avouer le "canular". Son morceau de métal fondit à 637 degrés et l'affaire se termina par deux condamnations pour escroquerie.

Mais une fois de plus, l'explication arrivait trop tard. Le livre s'était magnifiquement vendu et l'auteur avait gagné beaucoup de dollars.

1953 n'a pas été une année à "soucoupes".

En France, la première "soucoupe" connue fut signalée à Antibes, en août 1949, mais les suivantes vinrent par vagues parallèles, répétons-le, aux crises américaines. On note une poussée de fièvre en 1950, deux en 1951 et une autre particulièrement importante en 1952. Cette année-là, on compte chez nous, onze apparitions en mai, seize en juin, six en juillet, deux en août et deux autres en septembre, huit enfin en octobre.

C'est précisément l'époque où l'Amérique voit aussi le plus d'"objets volants" et nous fait connaître son anxiété. Nous verrons comment le calme revint ensuite Outre-Atlantique. Chez nous, l'année 1953 fut également calme. Les soucoupes disparurent de notre ciel jusqu'au mois d'août dernier où une nouvelle vague s'amorça discrètement en Norvège avec la rencontre d'un hélicoptère par deux jeunes qui cueillaient des myrtilles.

Cette fois l'Europe avait l'exclusivité. L'affaire grossit lentement, rappelant le monstre du Loch Ness qui revenait naguère au coeur de l'été meubler les trous de l'actualité. Mais le serpent écossais était prisonnier de son lac alors que les "soucoupes" ne connaissent de frontières ni aux pays ni aux rêves et les faits réels sont maintenant mêlés aux dérèglement.

Hallucinations éveillées

Il nous faut bien rejeter dès l'abord cinq témoignages récents - les plus sensationnels hélas! - vraiment trop sujets à caution.

A Vernon, le jeune témoin jouit d'une solide imagination bien connue dans la région.

A Quarouble, près de Valenciennes, le garde-barrière qui vit des "petits êtres" a été victime, il y a un an, d'un traumatisme crânien et est sujet, depuis, à des troubles nerveux. Des marques apparaissent, sur les traverses de la voie de chemin de fer, mais elles peuvent donner lieu à une infinité d'interprétations.

Près d'Amiens, quatre farceurs ont dû avouer qu'ils avaient voulu se moquer de leur amis. A Bugeat (Corrèze), M. Mazaud a sans doute été embrassé par quelqu'un mais la police de l'air croit surtout à un avion léger venu, en cet endroit désert et à la tombée de la nuit, au rendez-vous d'un contrebandier.

A Craintilleux, enfin, près de St-Etienne, le géant, sosie de Hitler, à double face, (l'une grimaçante devant et l'autre, joviale, derrière) montant dans sa soucoupe sans ouvrir de porte, à la façon des fantômes passemurailles, semble vraiment d'un merveilleux trop enfantin. Les témoins, comédiens et auteurs, ont sans doute l'esprit romantique qui convient à ce genre d'apparition. Et le Martien qu'ils crurent voir aura au moins l'avantage de leur fournir un sujet de sketch ou de roman.

La médecine connaît bien ces hallucinations éveillées auxquelles peuvent être sujets des hommes tout à fait normaux. Qui n'a vu dans l'obscurité, des ombres bouger là où il n'y avait rien? Il faut bien noter à cette occasion que la quasi totalité des atterrissages de "soucoupes" signalés ont eu lieu la nuit et que personne n'a encore aperçu en plein jour des Martiens ayant une forme sensiblement différente de la notre.

Doit-on en conclure que tous les témoignages enregistrés sont le fait d'imaginations débridées?

Certainement pas.

Kenneth Arnold et Mantell n'étaient pas des rêveurs. La plupart des témoins français non plus.

[Ref. jgu2:] JIMMY GUIEU:

L'auteur indique que le 7 septembre 1954 dans la matinée une soucoupe volante a atterri dans un champ aux environs d'Amiens, entre Harponville et Contay.

Il ajoute que de nombreux habitants de l'arrondissement de Peronne ont signalé qu'ils avaient aperçu à la même heure que celle indiquée par les deux témoins un engin de signalement exactement identique au-dessus du bois de "Foucancourt-en-Santerre."

[Ref. gqy1:] GUY QUINCY:

Scan.

7 septembre [1954]

07 h 16: Foucaucourt-en-Santerre (Somme): 1 disque.

[Ref. aml1:] AIME MICHEL:

Aimé Michel rapporte que peu de temps après l'atterrissage du 7 septembre 1954 entre Harponville et Contay, quatre jeunes de l'Amiénois avaient rapportée une observation totalement inventée à Estrées-Deniécourt. La police a fait son enquête à ce sujet, et ils ont été démasqués aprce qu'ils s'étaient directement inspirés du récit de l'atterrissage de Contay: les coincidences étaient trop parfaites, les contradictions étaient nombreuses. Après leux aveux, les farceurs ont été traduit en justice et condamnés pour outrage à magistrat.

Aimé Michel donne cet exemple pour montrer que la police ne prenait pas les enquêtes à la légère et que les canulars avaient des conséquences sévères pour leurs auteurs.

[Ref. aml3:] AIME MICHEL:

Aimé Michel rapport dans le contexte de l'affaire à Contay ce même jour, dont il dit que seule une dizaine de personne regroupées étaient au courant, des nombreux habitants dans plusieurs villages dans un rayon de 15 kilomètres autour de l'arrondissement de Péronne ont rapporté avoir vu, survolant le bois de Foucaucourt-en-Santerre, un objet dont le signalement a été exactement correspondant avec celui des témoins de Contay: même heure, mêmes détails, même dimensions, même couleur et ainsi de suite.

Il indique que la source est le livre de 1956 "Black-Out Sur Les Soucoupes Volantes" par Jimmy Guieu aux éditions Fleuve Noir.

[Ref. aml4:] AIME MICHEL:

Au cours de ce même jour, le 7 octobre, alors que les personnes qui étaient au courant de l'observation comptaient moins de 10 personnes, de nombreux habitants du quartier de Péronne dans plusieurs villages dispersés sur un rayon de 30 kilomètres, ont rapporté avoir vu un objet survolant les bois de Foucaucourt-en-Santerre. La description qu'ils ont donnée correspondait exactement à celle des deux maçons et correspondait à l'heure, aux détails, aux dimensions et à la couleur.

L'enquête qui a suivi n'a jamais été menée à un niveau plus élevé que celui de la police et rien n'en est sorti.

Nous avons le choix entre les interprétations suivantes:

1. Que la chose était un canular. Cependant, cette conclusion présuppose la participation de plusieurs villages situés à une certaine distance les uns des autres, et la participation de nombreuses personnes qui ne se connaissaient pas. Cela suppose aussi la participation de la police de chacun de ces villages car quiconque a vécu dans la campagne française se rend compte que le policier connaît tout le monde, joue aux cartes dans le café local et entend par conséquent tous les ragots. Au-delà de la présomption de coopération de la police d'un village avec les habitants de ce village, il aurait fallu que les policiers des différents villages coopèrent entre eux. Je ne sais pas quelle serait la probabilité d'une telle hypothèse en Amérique; en France elle n'en a pas.

2. Notons que la description de ce phénomène ressemble beaucoup à celle de la célèbre affaire de Marignane, le 26 octobre 1952, presque exactement deux ans auparavant. Par conséquent, une possibilité est que les deux maçons et les autres personnes impliquées aient vu exactement ce qu'ils ont dit avoir vu.

3. L'hallucination collective est une possibilité lointaine. Le moins que l'on puisse dire d'une telle hypothèse est que ce serait un très bel exemple, deux fois plus impressionnant en raison de la transmission de la pensée télépathique requise, car tant de personnes différentes dans tant d'endroits différents pensaient avoir vu la même chose.

[Ref. lgs1:] LOREN GROSS:

7 octobre. District de Peronne, France, (pas d'heure connue)

Un événement plutôt intéressant est décrit par Aime Michel, bien que brièvement, au sujet d'un objet rapporté volant au-dessus d'un secteur boisé dans le district de Peronne appelé Foucaucourt-en-Santerre. Les gens vivant dans un secteur couvrant 30 kilomètres ont eu un aperçu de l'UFO, divers témoins rapportant les mêmes détails quant à l'heure et à la taille. Michel a été frappé par le fait que l'OVNI, au corps en forme de cigare, a ressemblé à la chose rapportée à Marignane, France, le 26 octobre 1952. 70.

[Ref. lcn1:] LUC CHASTAN:

Luc Chastan indique dans sa base de données que dans la Somme à Foucaucourt en Santerre le 7 septembre 1954 à 07:15 heures "De nombreux témoins répartis dans plusieurs villages observent un objet survolant le bois de Foucaucourt en Sancerre. Il a une forme d'assiete renversée grise."

Les sources sont indiquées: "M.O.C. par Michel Aimé ** Arthaud 1958".

[Ref. uda1:] SITE WEB "UFODNA":

Le site web indique que le 7 septembre 1954 autour de 0700 dans "Foucaucourt.Santerre", France "A volé très bas." Et: "On a aperçu un objet qui a eu un aspect et une performance au-delà des possibilités des avions terrestres connus. Un objet a été observé par plusieurs témoins."

Les sources sont indiquées comme Guieu, Jimmy, Flying Saucers Come from Another World, Citadel, New York, 1956; Hall, Richard H., UFO Reports from the Files of the CIA, Fund for UFO Research, Washington.

[Ref. ubk1:] "UFO-DATENBANK":

N° de cas Nouveau N° de cas Enquêteur Date d'observation CP Lieu d'observation Pays d'observation Heure d'observation Classification Commentaires Identification
19540907 07.09.1954 Foucaucourt France 07.00

[Ref. prn2:] PETER ROGERSON - "INTCAT":

8 septembre 1954. Soir.

ESTREES-DENIECOURT (SOMME : FRANCE)

Rentrant chez eux depuis laur travail, un groupe d'électriciens a vu un objet non identifié atterrir à l'orée des bois à une centaine de mètres de la route. Un certain nombre d'automobilistes se sont arrêtés pour l'observer.

Evaluation - Les témoins présumés ont avoué que l'histoire était un canular et ont été poursuivis en justice..

Note: aucun lien n'est fourni vers ma page, ma page ne se limitait pas à une citation de Var Matin République, et "l'évaluation" n'est pas créditée, elle est de l'époque et non de Peter Rogerson.

[Ref. dcn2:] DOMINIQUE CAUDRON:

Dans le contexte de l'atterrissage entre Harponville et Contay, Dominique Caudron indique que l'événement a donné des idées à une poignée de plaisantins, et dès le 8 septembre 1954 au soir, la rumeur d'une autre observation courait dans le journal Le Courrier Picard du 9 septembre 1954, page 2:

NOUVEAU MYSTERE
dans le ciel Picard ?

Des habitants de la région de Péronne auraient aperçu au sol, dans la soirée d'hier, une soucoupe volante entre Estrées-Deniécourt et Foucancourt-en-Santerre. Telle une fumée de poudre, le bruit courait hier soir dans plusieurs communes voisines, de l'arrondissement de Péronne, qu'une soucoupe volante aurait été aperçue dans la soirée, par des habitants à proximité du bois de Foucancourt-en-Santerre.

Quel crédit faut il accorder à ces nouvelles affirmations?

Il indique que le lendemain, dans Le Courrier Picard du 10 septembre 1954, page 2, cette soucoupe avait perdu son crédit:

Des "soucoupes volantes" dans le ciel picard?
L'enquête ouverte à Estrées-Deniécourt
se heurte à la "loi du silence"

Ainsi que nous le relations, hier, la charmante commune d'Estrées-Deniècourt, à la suite de « déclarations dignes de foi », selon l'expression consacrée, se trouvait en émoi, dans la soirée de mercredi car, parait-il, une foule de personnes avaient remarqué, dans un bois, sur le chemin de Soyécourt, entre les localités d'Estrées-Deniècourt et de Foucancourt-en-Santerre, la présence d'une soucoupe volante.

Sous le manteau d'abord, publiquement ensuite, les affirmations des uns et des autres s'étaient rapidement répandues, même jusque dans la commune d'Assevillers, où un habitant du lieu, ouvrier agricole à la briqueterie de Villers-Carbonnel avait « poussé l'audace » jusquà toucher du doigt le curieux engin.

L'enquête officielle provoquée par la rumeur publique d'abord et notre article ensuite, semble avoir momentanément paralysé la langue des « privilégiés » qui approchèrent « l'étrange corps lumineux ».

En effet, y compris une équipe amiénoise de monteurs en électricité, travaillant à proximité de « l'aire d'atterrissage », tous les témoins oculaires de l'étrange phénomène n'ont conservé de l'engin martien qu'une vision très fugitive et sont incapables de donner à défaut de dimensions, mêmes approximatives, une idée très vague de ce « vaisseau aérien... fantôme".

Il indique que de nouvelles informations sur la soucoupe du bois de Foucancourt-en-Santerre lui font boire définitivement la tasse, dans "LA VOIX DU NORD", édition Artois-Somme, 17 septembre 1954, page 5:

LA SOUCOUPE VOLANTE
D'ESTREES-DENIECOURT

Le 8 septembre dernier, le village d'Estrèes-Deniècourt était mis en émoi : plusieurs électriciens d'une compagnie amiénoise assuraient qu'une soucoupe s'était posée près d‘un bois, à 600 mètres à peine de la route Paris - Saint-Quentin.

La plupart des habitants demeurèrent sagement chez eux. Les plus hardis et les plus curieux se rendirent au lieu indiqué ; la gendarmerie même fut alertée, et ne remarqua aucune trace de la fameuse soucoupe, mais des invraisemblances dans les assertions des électriciens.

Finalement, l'un de ceux-ci convenait:

- Tout ceci n'est pas vrai : il n‘y a pas eu de soucoupe volante à Estrèes-Deniècourt. Nous avons inventé cette histoire pour faire marcher la population mais nous n’avons pas cru que l’affaire prendrait tant d'importance.

ll fut alors établi que c'est Serge Grimbert, 20 ans, 43, rue Rembault, à Amiens, qui avait lancé le « bobard » : il le reconnut volontiers. Avec lui passèrent des aveux ses camarades Christian Coulevern, 24 ans, demeurant 29, rue de Job, à Amiens, Roland Gourguechon, 22 ans, 31, rue Bazin, à Doullens et René Cléret. 20 ans, 40, rue de l'Abreuvoir, à Albert.

En pareille circonstance, les gendarmes ont cru devoir dresser un procès-verbal qui a été transmis au Parquet du procureur de la Republique a Amiens. Les magistrats décideront-ils de poursuivre les jeunes gens qui « firent marcher » tout le monde ? Nous le saurons bientôt. Mais un fait est certain : aucune soucoupe volante ne n'est posée à Estrèes-Deniècourt, mais une soucoupe même imaginaire peut coùter cher.

Explications:

Carte.

Canular.

(Il s'agit d'un "cas négatif", soit un cas pour lequel il n'a pas fallu d'intervention d'ufologue pour résoudre l'affaire. Mais dun autre côté, des ufologue ont "réssuscité" la soucoupe...)

Mots clés:

(Ces mots clés sont uniquement destinés à aider les recherches et ne préjugent pas des faits.)

Estrées-Deniecourt, Somme, canular

Sources:

[----] indique des sources que je n'ai pas encore pu consulter.

Historique du document:

Version: Créé/changé par: Date: Description:
0.1 Patrick Gross 3 décembre 2005 Première publication.
1.0 Patrick Gross 11 juin 2009 Conversion de HTML vers XHTML Strict. Première version formalisée.
1.1 Patrick Gross 23 novembre 2016 Addition [ler1].
1.2 Patrick Gross 3 septembre 2019 Additions [prn2], [dcn2]. Dans le Résumé, ajout de "L'affaire avait donné lieu à des doublons" et ce qui suit.
1.3 Patrick Gross 8 janvier 2020 Addition [ppe2].
1.4 Patrick Gross 26 janvier 2020 Additions [cpd1], [cpd2], [cpd3]. Dans le Résumé, addition des paragraphes "Le journal régional Le Courrier Picard du 9 septembre 1954..." et "Le journal expliquait que la rumeur..." et "Le lendemain 10 septembre 1954, Le Courrier Picard..." et "La rumeur avait commencé 'sous le manteau'..." et "Mais l'enquête officielle provoquée par la rumeur publique..."
1.5 Patrick Gross 13 février 2020 Additions [nnm1].
1.6 Patrick Gross 18 février 2020 Addition [nnm2].
1.7 Patrick Gross 22 mars 2020 Additions [ner1], [cdn1].
1.8 Patrick Gross 26 mars 2020 Addition [non1].
1.9 Patrick Gross 30 mars 2020 Addition [nll1].
2.0 Patrick Gross 19 avril 2020 Addition [vdn1].
2.1 Patrick Gross 24 avril 2020 Addition [jps1].
2.2 Patrick Gross 7 mai 2020 Addition [din1].
2.3 Patrick Gross 3 juin 2020 Addition [lle1].
2.4 Patrick Gross 3 février 2021 Addition [ppe1].
2.5 Patrick Gross 21 février 2021 Addition [gqy1].
2.6 Patrick Gross 1 octobre 2021 Addition [vdn2].

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Cette page a été mise à jour le 1 octobre 2021.