ALSACAT-1161-06-30-THANN-1
L'ufologue français Jacques Vallée, repris par d'autres ensuite, a raconté en 1965, qu'à Thann, en Alsace, "une chapelle a été construite en 1160 après que trois lumières avaient été observés au-dessus d'un sapin", en 1160.
En 2009, il revient sur l'histoire, qu'il date maintenant de 1161, indiquant que trois lumières "ou objets lumineux" avaient été observés par "le Seigneur d'Engelburg" sur "le village de Thann", en Alsace.
Il dit qu'un serviteur d'Ubald, évêque de l'Ombrie, avait volé une relique du corps du saint, le cachant dans son bâton de marche, qu'il a planté dans le sol à côté d'un pin, que trois lumières aériennes ont été vues arrivant sur le haut de l'arbre, que le lendemain matin, le serviteur a trouvé son bâton immobilisé et a été incapable de le ramasser, et que cela avait tellement impressionné les gens qu'ils ont construit une chapelle pour célébrer le "miracle."
Il ajoute que chaque année le 30 juin à Thann et encore de nos jours, on brûle trois sapins en référence aux trois lumières, en face de l'église principale dans la célébration de cette légende de la fondation de la ville.
Sa version est une version assez déformée d'une légende locale fort douteuse, il n'y avait guère lieu de donner à penser qu'il y avait eu là trois "OVNIS". Le serviteur n'avait rien volé, il avait hérité d'une bague de son évêque. Il n'y a pas de "seigneur d'Engelburg", il s'agissait du compte de Ferrette, qui aurait vu, de loin de toute évidence, les lumières en direction de l'ancien Vieux-Thann depuis son manoir d'Engelbourg qui se trouvait à l'emplacement du fameux "Oeil de la Sorcière" sur une hauteur surplombant l'actuelle ville de Thann. Certaines versions disent que les lumières avaient jailli du bâton enraciné du serviteur de l'évêque.
Quant à moi, pour des questions de date, de sapins et de coutumes locales, je me suis demandé sur le comte de Ferrette n'avait pas simplement vu des feux de la Saint-Jean.
Date: | 30 juin 1161? |
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Heure: | Soir? |
Durée: | ? |
Date du premier rapport connu: | 1161? 1628? |
Délai de rapport: | Minutes? Années? Siècles? |
Département: | Haut-Rhin |
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Commune: | Thann |
Lieu: | Manoir du comte de Ferrette, ou château d'Engelbourg, colline au-dessus de Thann. |
Latitude: | 47.819 |
Longitude: | 7.101 |
Rayon d'incertitude: | 100 m |
Nombre de témoins allégués: | 1 |
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Nombre de témoins connus: | 0 |
Nombre de témoins nommés: | 1 |
Ages des témoins: | ? |
Types de témoins: | Comte de Ferrette. |
Témoignage apporté via: | Légende locale. |
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Type de lieu: | Collines près des Vosges. |
Conditions d'éclairage: | Nuit? |
OVNI observé: | Oui |
Arrivée OVNI observée: | ? |
Départ OVNI observé: | ? |
Entité(s): | Non |
Photographies: | Non. |
Dessins par témoins: | Non. |
Dessins approuvé par témoins: | Non. |
Sentiments des témoins: | ? |
Interprétations des témoins: | ? |
Hynek: | ? |
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ALSACAT: | Possibles feux de la Saint-Jean, possible non-événement. |
[Ref. jbl1:] JACQUES BAQUOL:
Longtemps avant l'existence de cette ville, le château d'Engelbourg dominait la contrée alors couverte d'épaisses forêts de sapins. Son origine est entourée de ténèbres, et un acte de loi, qui en fait mention, lui donne déjà la qualification d'antique. Avant cette époque, Thann avait pris naissance autour d'une chapelle construite à l'occasion d'un miracle, que la chronique raconte ainsi: Saint Thiébaud, évêque d'Eugubium (1) en Ombrie, étant sur le point e mourir sans pouvoir payer un fidèle serviteur, l'autorise à prendre, après sa mort, l'anneau d'or qu'il porte au doigt, mais le serviteur n'est pas peu étonné, lorsqu'en voulant se mettre en possession de son héritage, il voit le doigt suivre l'anneau. La volonté divine ne pouvait se man if ester plus ouvertement, aussi le pieux légataire s'empresse-t-il de renfermer, dans la pomme de sa canne, la précieuse relique qu'il veut porter dans sa patrie. Cependant le voyageur arrive, au mois de juin t t6t, en vue du château d'Engelbourg; accablé par la chaleur, il s'assied sous un arbre et s'endort bientôt d'un profond sommeil. Mais, ô prodige! lorsqu'il se réveille et qu'il veut continuer sa route, le bâton, qu'il avait enfoncé dans la terre au pied de l'arbre sous lequel il s'était endormi, résiste à tous les efforts qu'il fait pour l'enlever; c'est en vain que les habitants du voisinage viennent à son secours, leurs forces sont impuissantes à vaincre cette mystérieuse résistance. En même temps le seigneur de Ferrette, à qui appartenait cette contrée, voit, du haut de son château d'Engelbourg, trois flammes s'élancer de la cime du sapin sous lequel se trouve le bâton miraculeux; il accourt avec toute sa suite, les assistants écoutent le récit du pèlerin, s'agenouillent, prient et, sur l'emplacement même on construit une chapelle, autour de laquelle des habitations viennent bientôt se grouper et former un village là où auparavant régnaient de sombres forêts.
Cette origine de Thann donnait lieu annuellement à une cérémonie assez bizarre: le soir du jour de la fête patronale on mettait le feu à trois troncs d'arbres, en mémoire des trois flammes aperçues par le comte de Ferrette; les gens crédules s'acharnaient après les brandons qui en tombaient, et s'en arrachaient les morceaux, qui passaient pour guérir une foule de maux, car le tout avait été préalablement béni par le curé; aussi ne manquait-il pas d'individus qui en faisaient un commerce assez lucratif. C'était sans doute pour augmenter le comique de cette scène, que l'on dirigeait, au moyen de pompes, des colonnes d'eau sur cette foule compacte, au grand divertissement des spectateurs.
(1) Eugbium, Aguvium, Iguvium ou Inginium, aujourd'hui EUGUBIO ou GUBBIO, ville épiscopale des Etat de l'Eglise, délégation d'Urbioet-Pesaro, au pied des Apennins. Elle a environ 5000 habitants.
[Ref. jve1:] JACQUES VALLEE:
Un événement similaire a eu lieu à Thann, en Alsace, où une chapelle a été construite en 1160 après que trois lumières eurent été observées au-dessus d'un sapin.
[Ref. ldl1:] MAGAZINE D'UFOLOGIE "LUMIERES DANS LA NUIT":
[...] en 1160, trois curieuses lumières furent observées à Thann, en Alsace; puis une croix lumineuse.
[Ref. fle1:] FERNAND LAGARDE - GROUPE LUMIERES DANS LA NUIT:
La ville de Thann a sa légende de lumières.
A la mort de Théobaldus ou Ubaldus, appelé aussi Dieboldus, pieux évêque qui vécut en Ombrie jusqu'en 1161, son loyal serviteur voulut prendre l'anneau de son pouce droit, cadeau de son maître. Il tira dessus, mais avec effroi il s'aperçut que la phalange du doigt lui restait dans la main.
Considérant que c'était la volonté de Dieu, il prit le chemin de son pays après avoir enfermé l'objet sacré dans le pommeau de sa canne. Se dirigeant vers les Pays-Bas, il fut surpris par la nuit au pied du château d'Engelburg; accablé de fatigue, il s'endormit après avoir posé son bâton contre un sapin. Voulant reprendre sa route, il chercha de la main son bâton, mais, ô miracle il lui fut impossible de faire bouger ce bâton qui ne faisait plus qu'un avec l'arbre et la terre. Vainement, il essaya de dévisser la pomme pour en retirer le précieux objet; il prit peur et parcourut les alentours pour appeler à son aide les paysans et bûcherons. Ceux-ci accoururent en grand nombre pour voir le miracle.
Le seigneur d'Engelburg, le comte Engelhard ou Frédéric le Jeune de Pfirt, aperçut, de la fenêtre du château, trois grandes lumières qui s'élevaient au-dessus d'un grand sapin de la forêt. Se doutant qu'il se passait quelque chose de tout à fait insolite, il courut avec tous ses serviteurs et trouva là une foule de gens accourus de loin.
Il fit voeu d'élever à cette place une chapelle à la gloire de Dieu; il prit alors le bâton (dont le pommeau se laissa dévisser) et put l'emporter.
En souvenir de cet événement mémorable, la ville de Thann porte un sapin dans ses armoiries, et il y avait un sapin sur les monnaies frappées de 1418 à 1628.
Cette légende figure dans beaucoup d'ouvrages. Nous citerons le guide Joanne de 1868, des guides divers, Légendes de l'Alsace mystérieuse aux éditions Tchou, etc.
Il n'est pas sans intérêt de signaler que la ligne orthoténique de BAVIC définie par A. Michel passe par la ville de Thann.
[... Autres cas...]
Nous n'avons bien entendu aucune position personnelle à prendre sur ces coïncidences, peut-être fortuites. Notre seul souci a été de faire un inventaire des faits, regrettant qu'ils soient aussi peu nombreux. Cette démarche pouvant intéresser des chercheurs, nous avons voulu la signaler.
[Ref. mbd1:] MICHEL BOUGARD:
C'est en 1160 qu'apparurent trois étranges lumières au-dessus de la ville de Thann (Alsace); une chapelle fut construite à l'endroit de l'apparition pour commémorer le "miracle".
[Ref. jsx1:] JACQUES SCORNAUX:
Enfin, reculant loin dans le temps, on peut relever une observation moyenâgeuse, connue sous le nom de "Miracle des Trois Lumières de Thann" (50): en l'an 1161, un serviteur du défunt évêque Théobaldus d'Ombrie cheminait vers les Pays-Bas avec, enfermé dans le pommeau de sa canne, le pouce droit de son maître. Un soir il s'endormit au pied du château d'Engelburg. en Alsace, sa canne posée contre un sapin. A son réveil, il lui fut impossible de faire bouger le bâton, qui semblait faire corps avec l'arbre, non plus de dévisser le précieux pommeau. II prit peur et appela à son aide paysans et bûcherons qui vinrent en grand nombre contempler le prodige. Le seigneur d'Engeiburg aperçut de la fenêtre du château trois grandes lumières qui s'élevaient au-dessus d'un haut sapin de la forêt. Se rendant compte qu'il se passait quelque chose d'insolite, il accourut avec ses serviteurs constater lui aussi le miracle. Il fit le voeu d'élever une chapelle en ce lieu, après quoi le bâton se laissa emporter. Autour de cette chapelle grandit la ville de Thann, qui porte un sapin sur ses armoiries en souvenir de cet événement.
Il indique comme source "50", Fernand Lagarde et le Groupement "Lumières Dans La Nuit" dans "Mystérieuses Soucoupes Volantes", éditions Albatros, 1973, pp 283-284.
Note: l'auteur signale ce cas pour contester la pertinence de "l'orthothénie", la théorie qui voudrait que les observations d'OVNIS constitueraient des "alignements".
[Ref. cps1:] CHRISTIANE PIENS:
En l'année 1160 un miracle se produisit à Thann (Haut-Rhin). Un serviteur du défunt Théobaldus d'Ombrie cheminait vers les Pays-Bas avec, enfermé dans un pommeau de sa canne, le pouce droit de son maître. Un soir, il s'endormit au pied du château d'Engelburg, en Alsace. A son réveil, il lui fut impossible de reprendre le bâton, qui semblait faire corps avec l'arbre, ni davantage de défaire le précieux pommeau. Il prit peur et appela à son aide des paysans et des bûcherons qui contemplèrent le prodige. Le seigneur d'Engelburg aperçut de la fenêtre du château trois grandes lumières qui s'élevaient au-dessus d'un haut sapin de la forêt. Se rendant compte qu'il se passait là quelque chose d'insolite, il accourut avec ses serviteurs pour constater lui aussi le miracle. Il fit le voeu d'élever une chapelle, après quoi le bâton se laissa emporter. Autour de cette chapelle, grandit la ville de Thann qui porte un sapin dans ses armoiries en souvenir de cet événement.
L'auteur indique en fin de chapitre que la source est F. Lagarde et le groupement Lumières Dans La Nuit, "Mystérieuses Soucoupes Volantes", Albatros, 1973, pp. 283-284.
[Ref. mbd2:] MICHEL BOUGARD:
L'auteur indique que c'est en 1160 que sont apparues "trois étranges lumières au-dessus de la ville de Thann (Alsace)" et qu'une chapelle a été construite à l'endroit de l'apparition pour commémorer le "miracle".
[Ref. fru1:] MICHEL FIGUET ET JEAN-LOUIS RUCHON:
En 1160, trois curieuses lumières furent observées au-dessus de la ville de Thann (Alsace).
[Ref. goe1:] GODELIEVE VAN OVERMEIRE:
1160 ou 1161
FRANCE, Thann (Alsace)
Trois étranges lumières apparurent au-dessus de la ville de Thann, une chapelle fut construite à l'endroit de l'apparition pour commémorer le miracle. (Christiane PIENS: "Les Ovni du passé" - Marabout 1977 - p.47)
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[Ref. lse1:] "LEON SUDJOYQUE":
1160 ou 1161 - Thann (Alsace).
Trois étranges lumières apparurent au-dessus de la ville de Thann, une chapelle fut construite à l'endroit de l'apparition pour commémorer le miracle.
[Ref. rie1:] ROBERT ITURRALDE:
Une croix lumineuse a été observée dans en 1118 entre Gisors et Neautles-San-Martin. Un événement semblable a eu lieu à Thaun [sic] Alsace, où une chapelle a été construite en 1160 après que trois lumières avaient été observés au-dessus d'un sapin. Comme on le voit, la présence des OVNIS crée tout de suite un sentiment religieux avec un sens de l'émerveillement, et notre conscience est soigneusement manipulé à voir une réalité qui n'est pas réelle, seulement une projection d'une intelligence supérieure.
[Ref. vak1:] JACQUES VALLEE ET CHRIS AUBECK:
1161, Thann, Alsace, France
Trois lumières dans le ciel
Trois lumières ou objets lumineux ont été observés par le Seigneur d'Engelburg sur le village de Thann, en Alsace, en 1161. Un serviteur d'Ubald, évêque de l'Ombrie, avait volé une relique du corps du saint, le cachant dans son bâton de marche, qu'il a planté dans le sol à côté d'un pin. Trois lumières aériennes ont été vues arrivant sur le haut de l'arbre. Le lendemain matin, le serviteur a trouvé son bâton immobilisé et a été incapable de le ramasser. Cela a tellement impressionné les gens qu'ils ont construit une chapelle pour célébrer le "miracle."
Chaque année, à Thann, le 30 juin, trois sapins (en référence aux trois lumières) sont incinérés en face de l'église principale dans la célébration de cette légende de la fondation. La célébration est connue comme la "crémation des Trois Sapins" et se produit encore aujourd'hui.
Source: Johannes Andreas Schenck, Sanctus Theobaldus (Fribourg, 1628).
[Ref. uda1:] SITE WEB "UFODNA":
En 1160:
Thann, Alsace, France
Classification Hynek: DD
Les sources sont indiquées comme: "Vallee, Jacques, Anatomy of a Phenomenon, Henry Regnery, Chicago, 1965."
[Ref. ruo1:] SITE WEB "RENCONTRE UFO":
Trois lumières 1 160 |
Trois étranges lumières apparurent au-dessus de la ville de Thann, une chapelle fut construite à l'endroit de l'apparition pour commémorer le miracle. |
Skynet et Ufologie |
[Ref. tai1:] SITE WEB "THINK ABOUT IT":
Date: 1161
Lieu: Thann, Alsace, France
Heure:
Résumé: Trois lumières ou objets lumineux ont été observés par le Seigneur d'Engelburg sur le village de Thann, en Alsace, en 1161. Un serviteur d'Ubald, évêque de l'Ombrie, avait volé une relique du corps du saint, le cachant dans son bâton de marche, qu'il a planté dans le sol à côté d'un pin. Trois lumières aériennes ont été vues arrivant sur le haut de l'arbre. Le lendemain matin, le serviteur a trouvé son bâton immobilisé et a été incapable de le ramasser. Cela a tellement impressionné les gens qu'ils ont construit une chapelle pour célébrer le "miracle." Chaque année, à Thann, le 30 juin, trois sapins (en référence aux trois lumières) sont incinérés en face de l'église principale dans la célébration de cette légende de la fondation. La célébration est connue comme la "crémation des Trois Sapins" et se produit encore aujourd'hui.
Source: Johannes Andreas Schenck, Sanctus Theobaldus (Freiburg, 1628)
A Thann, les 30 juin, près de la Collégiale Saint Thiebault, a lieu la fête traditionnelle de "La crémation des trois sapins".
Les trois sapins que l'on brûle sont censés rappeler trois lumières qui ont brillé dans la nuit du 30 juin 1161.
Selon la légende, la ville de Thann tient son origine d'un miracle attribué à "Saint Thiebault", évêque de Gubbio, en Ombrie en Italie. Ubaldo, ou Ubald (1085?-1160) a été le Doyen de Saint-Augustin de Gubbio, puis évêque, et a été canonisé en 1192. C'est lui qui est vénéré à Thann sous l'appellation "Saint Thiebault.)
La légende est la suivante. Le 16 mai 1160, Ubaldo décède à Gubbio, Ombrie, Italie. Il avait passé sa vie à servir Dieu par une piété exemplaire et une charité sans bornes. Sentant venir sa fin, le saint homme avait dit à son serviteur : "Quand je serai sur mon lit de mort, tu prendras l'anneau d'or de mon pouce droit et tu l'emporteras dans ton pays natal en récompense de tes fidèles services." Ubaldo avait distribué toute sa fortune aux pauvres et voulait ainsi tout de même dédommager son fidèle serviteur.
Le serviteur était originaire des Pays-Bas, ou de Lorraine, selon les versions. Il a fait ce que son maître lui avait commandé, mais a été stupéfait de voir qu'en voulant enlever l'anneau, tout le pouce de l'évêque s'est détaché. Il s'est dit que telle était la volonté de Dieu, a enfermé la précieuse relique dans la pomme de son bourdon et s'est mit en route sans tarder pour rentrer dans son pays.
Après un pénible voyage à travers les Alpes et le Sundgau (le sud du Haut-Rhin en Alsace), il est arrivé le 1er juillet 1160 à l'emplacement actuel de Thann. A bout de forces, il s'est étendu au pied d'un gros sapin contre lequel il avait appuyé son bâton (d'autres versions disent qu'il a planté son bâton dans le sol), et il s'est endormi.
Le soleil s'apprêtait à se coucher quand il s'est réveillé, et il s'est vite levé pour reprendre la route et traverser la montagne par le col près d'Urbès. Mais, prodige, il ne réussit pas à détacher le bourdon de l'arbre avec lequel celui-ci ne semblait plus faire qu'un. Troublé et tremblant, il alerta les habitants du hameau voisin qui accoururent en foule.
Le seigneur du proche château, "le comte Engelhardt de Ferrette", s'est joint à eux, car de sa fenêtre, il avait aperçu trois lumières scintillantes au-dessus du sapin qui retenait le bâton ou de trois sapins, ou "voyait du haut de son manoir une grande clarté jaillir à trois reprises", selon les versions. Estimant que c'était une intervention divine, il a fait le voeu d'élever à cet endroit une chapelle à la gloire de Dieu et de saint Thiebault.
Une autre version dit que le serviteur avait laissé son bâton à son côté, et au moment de reprendre sa route, il a constaté que le bâton s'était enraciné et qu'à son extrémité supérieure trois lumières avaient jailli. Elles ont alors été vues par le comte Engelhardt de Ferrette depuis son château d'Engelbourg.
Un second miracle s'est alors accompli: le bâton s'est laissé enlever sans difficulté et sa pomme s'est ouverte, ce qui a permis de déposer provisoirement la relique à l'église du hameau voisin de Vieux-Thann. Elle sera plus tard exposée à la chapelle que le comte, fidèle à sa promesse, avait fait construire sur les lieux du prodige.
Il y aura encore d'autres "miracles" attribués à Thiebault, ce qui a attiré des pèlerins de plus en plus nombreux. La chapelle devenue trop petite a alors été remplacée par une grande et belle église, qui peu à peu a été entourée d'habitations. Un hameau, puis un village, puis une ville se sont formés, qui constituent maintenant la ville de Thann. Laquelle est sans surprise, jumelée avec Gubbio.
La relique conservée à la collégiale dans un précieux ostensoir en cristal de roche a longtemps passé pour être le pouce de la légende mais des examens aux XIXe et XXe siècles ont prouvé qu'il s'agissait en réalité d'un fragment de peau durcie. En 1975, le corps de Saint Thiebault qui repose à Gubbio dans une châsse de verre a fait l'objet d'une vérification approfondie, et il a été établi que le fragment de peau avait été prélevé sur la face extérieure de l'auriculaire droit d'Ubaldo, à une époque sans doute très ancienne.
Plusieurs historiens cependant assurent que la relique n'est arrivée à Thann qu'entre 1303 et 1310, ou peut-être seulement entre 1307 et 1310. C'est seulement en 1310 qu'est construite la première église locale. Un historien autre montre que le "Saint Thiebault" de Thann n'a rien à voir avec l'évêque de Gubbio, c'est un archevêque de Vienne du même nom, et il y a eu confusion par la suite.
De 1125 à 1160, ou à 1168 selon les sources, le comte de Ferrette est Frédéric 1er, fils (ou frère, cela dépend des sources) de Thierry Ier de Montbéliard. De 1160 ou 1168 à 1191 c'est son fils Louis. Dans la légende, on parle du "comte Engelhardt de Ferrette", ce qui est faux; il a été suggéré que c'est probablement une déformation du "comte de Ferrette, en son château de l'Engelbourg", mais le château de l'Engelbourg, qui domine l'actuelle ville de Thann, n'a été édifié que vers 1224 par Frédéric II (Détruit par Turenne, il en reste ce que les Haut-Rhinois appellent l'oeil de la Sorcière). Il est donc possible que le comte avait là un manoir avant que le château ne soit édifié.
La crémation des sapins est une tradition très ancienne attestée déjà dans un document de 1458. Le terme de crémation est relativement récent. Au XIXe siècle, on parlait plus volontiers du brûlement ou de l'incinération des fagots. En allemand, le terme de "fackeln" (torches ou flambeaux) était d'usage, ce qui témoigne d'une parenté incontestable avec les feux de la Saint-Jean.
En 1582, le pape Grégoire XIII décida dans la bulle "Inter gravissimas" que le jeudi 4 octobre 1582 serait immédiatement suivi par le vendredi 15 octobre 1582, pour compenser le décalage d'environ 3 jours par 400 ans par rapport à l'année astronomique accumulé au fil des siècles. Il est donc possible que la crémation des sapins soit réellement une réinterprétation des feux de la Saint-Jean: ils sont allumés en principe le 21 juin, avec le changement de calendrier nous ne tombons pas loin du 30 juin. Le décalage avant 1700 est considéré avoir été de 10 jours (il augmente d'un jour tous les millénaires).
La fête de la Saint-Jean reprend des traditions préchrétiennes et est traditionnellement accompagnée de grands feux, c'est le cas dans encore de nos jours pratiquement toutes les communes du Pays de Thann, un pays où abondent bien entendu les forêts de sapins. La fête est pour les chrétiens la fête de Jean le Baptiste, le 24 juin, mais son origine païenne est liée au solstice d'été. Elle est proche du solstice d'été dans l'hémisphère nord, qui a lieu le plus fréquemment le 21 juin, mais exceptionnellement le 19 juin et rarement le 20 juin et le 22 juin.
Il est donc possible que le Comte de Ferrette ait tout simplement vu des jeux de la Saint-Jean.
Une seule chose semble assez certaine: il n'y a là absolument rien de fiable, et rien qui justifierait que l'on parle d'OVNI.
Ci-dessus: gravure représentant le château d'Engelbourg avant sa destruction.
Ci-dessus: le reste de donjon du château appelé "L'Oeil de la Sorcière".
Dans le guide Joanne de 1968 "Itinéraire général de la France: Vosges et Ardennes" [aje1], cité comme source par [fle1], je ne trouve aucune mention de la légende.
Possibles feux de la Saint-Jean, possible non-événement.
* = Source dont je dispose.
? = Source dont l'existence m'est signalée mais dont je ne dispose pas. Aide appréciée.
Auteur principal: | Patrick Gross |
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Editeur: | Patrick Gross |
Version: | Créé/changé par: | Date: | Description: |
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0.1 | Patrick Gross | 12 mars 2014 | Création, [jve1], [fru1], [lse1], [rie1], [vak1], [uda1]. |
1.0 | Patrick Gross | 12 mars 2014 | Première publication. |
1.1 | Patrick Gross | 23 mai 2014 | Additions [mbd2], [ruo1], [tai1]. |
1.2 | Patrick Gross | 18 août 2014 | Additions [fle1], [cps1]. Dans la Discussion, ajout du paragraphe "Dans le guide Joanne de 1968..." |
1.3 | Patrick Gross | 27 mai 2021 | Addition [ldl1]. |
1.4 | Patrick Gross | 10 janvier 2023 | Addition [goe1]. |
1.5 | Patrick Gross | 14 janvier 2023 | Additions [mbd1], [jsx1]. |
1.6 | Patrick Gross | 20 janvier 2023 | Addition [jbl1]. |