L'article ci-dessous a été publié par le journal Le Télégramme de Brest, France, le 30 octobre 2002.
Plusieurs témoins affirment avoir aperçu un Ovni, lundi, dans le ciel lorientais. Et comme toujours, en pareille circonstance, on s'interroge sur l'origine de ce phénomène.
Pour aider les enquêteurs dans leur travail d'investigation, on se permet de soulever une hypothèse: ne s'agirait-il pas d'un char d'assaut ? Certes, à première vue, la suggestion peut paraître farfelue. Mais elle l'est nettement moins quand on connaît l'épisode cocasse qui s'est déroulé dimanche au Pays de Galles.
Or donc, comme chacun le sait, l'Anglais est fourbe mais vaillant combattant. Et dimanche, malgré un temps à décorner un casque à pointe, l'armée britannique était en manoeuvre à Tredegar, un coin paumé sous souveraineté du prince de Galles, celui qui a toujours deux grandes oreillettes sur la tête. Pour donner tout son réalisme à cet exercice, l'armée avait sorti un accessoire de manoeuvre peu banal: un char d'assaut gonflable, fidèle reproduction plus vraie que nature, qui devait servir de point de repère durant cet exercice.
La suite, vous la devinez: avec des bourrasques atteignant 140 km/h, le char a fini par larguer les amarres et jouer les filles de l'air. Depuis, l'armée a lancé des recherches, y compris par hélico, mais en vain. Le char s'est fait la malle.
Avec la direction des vents, il se pourrait bien que le char gonflable ait survolé Lorient, guidé par cet atavisme qui pousse toujours les forteresses volantes britanniques au-dessus de nos bases navales. Mais il se pourrait aussi que l'engin retombe un de ces quatre dans votre jardin, comme une bouteille à la mer sur une plage de l'Atlantique.
De deux choses l'une: soit vous appelez d'urgence l'armée de Sa Très Gazeuse Majesté, soit vous le considérez comme prise de guerre en attendant l'été prochain. Car c'est sûr: en débarquant sur la plage avec votre char d'assaut gonflable, vous devriez avoir au moins autant de succès que Queen Elizabeth le jour de son jubilé.
René Perez
Copyright © Le Télégramme 30/10/2002