Dans sa conclusion, le COMETA affirme que la réalité physique des OVNIS, sous le contrôle d'êtres intelligents, est "quasi-certaine." Seule une hypothèse tient compte des données disponibles: l'hypothèse des visiteurs extraterrestres. Cette hypothèse est naturellement improuvée, mais a des conséquences de grande envergure. Les buts de ces visiteurs allégués demeurent inconnus mais doivent être le sujet de nos préoccupations.
La préface du rapport est signée par le Général Bernard Norlain de l'Armée de l'Air, ancien directeur de l'IHEDN, et il commence par un préambule par André Lebeau, ancien président du centre national pour les études de l'espace , le CNES, l'équivalent français de la NASA. Le groupe lui-même, auteur collectif du rapport, est une association d'experts, dont beaucoup sont ou ont été des auditeurs de l'IHEDN, et ils sont de plus présidés par le Général Denis Letty de l'Armée de l'Air, l'ancien auditeur à l'IHEDN.
Le sigle "COMETA" se veut signifier "COMité pour des ETudes Approfondies." Une liste non-exhaustive de ses membres est donnée au début, elle est tout à fait impressionnante. Elle inclut:
Le comité exprime également sa gratitude aux contribuants extérieurs comprenant Jean-Jacques Vélasco, dirigeant le SEPRA du CNES, François Louange, président de Fleximage, spécialiste en analyse de photo, et Général Joseph Domange, de l'Armée de l'Air, délégué général de l'association des auditeurs à IHEDN.
Note:
Certains adversaires de COMETA ont affirmé que l'association ne serait "qu'un quarteron de retraités." Ce n'est pas exact. Au moment de la publication de leur rapport, la situation des membres du COMETA était:
Général Letty: en activité, PDG d'une société qu'il avait créée.
Michel Algrin: avocat en activité.
Pierre Bescond: Directeur général d'entreprise en activité.
Dennis Blancher: commissaire principal, puis divisionnaire en activité.
Jean Dunglas: consultant en activité.
Général Bruno Le Moine: directeur technique de société en activité.
Françoise Lépine: en activité.
Amiral Marc Merlo: membre de la Fondation pour les études de Défense, en activité.
Christian Marchal: directeur de recherches à l'ONERA en activité.
Alain Orszag: consultant en activité.
Le Général Norlain explique dans une courte préface comment ce comité a été créé. Le Général Letty est venu le voir en Mars 1995, quand il était directeur de l'IHEDN, pour discuter son idée d'un comité sur les OVNIS. Norlain l'a assuré de son intérêt et l'a renvoyé vers l'association des auditeurs de l'IHEDN, qui lui a à son tour donné son appui. En conséquence, plusieurs membres du comité viennent de l'association des auditeurs de l'IHEDN, rejoints par d'autres experts.
Il est intéressant de rappeler ici que, il y a vingt ans, c'était un rapport de cette même association qui a mené à la création du GEPAN, la première unité pour l'étude des OVNIS au CNES.
La majeure partie des membres du comité ont ou ont tenu des fonctions importantes dans la Défense, l'industrie, l'enseignement, la recherche, ou diverses administrations centrales. Le Général Norlain exprime l'espoir que ce rapport aidera à développer de nouveaux efforts en France et à mener à l'indispensable coopération internationale.
Le Général Letty, en tant que président de COMETA, met en exergue le principal thème du rapport, qui est que l'accumulation des observations bien documentées nous contraint maintenant à considérer toutes les hypothèses quant à l'origine des OVNIS, particulièrement les hypothèses extraterrestres. Le comité présente alors le contenu de l'étude. La première partie comprend la présentation de quelques cas remarquables de France et d'autres pays.
Dans une deuxième partie, ils décrivent l'organisation actuelle de la recherche, en France et à l'étranger, et des études effectuées par les scientifiques mondiaux qui peuvent fournir des explications partielles du phénomène des OVNIS, selon des lois connues de la physique. Les explications globales principales sont alors passées en revue, des avions secrets jusqu'aux manifestations extraterrestres.
Dans une troisième partie, on considère des mesures à prendre concernant la Défense, basées sur l'information des pilotes civils et militaires. Des conséquences stratégiques, politiques et religieuses, si l'hypothèse extraterrestre est confirmée, sont alors discutées.
Plusieurs des cas choisis sont bien connues par la plupart des chercheurs, et doivent seulement être mentionnées ici. (Quand des liens sont fournis, ils pointent vers la pages de mon site concernant l'observation.) Ce sont:
La deuxième partie commence par un aperçu de l'organisation de la recherche officielle sur les OVNIS en France, des premières instructions fournies à la Gendarmerie en 1974 pour l'enregistrement des rapports, à la création du GEPAN en 1977, de son organisation et de ses résultats, y compris la collection de plus de 3.000 rapports de la Gendarmerie, des études de cas, et des analyses statistiques.
Il examine alors des accords passés par le GEPAN et, plus tard, le SEPRA, avec l'Armée de l'Air et l'Armée de Terre, l'aviation civile et d'autres organismes, tels que les laboratoires civils et militaires, pour l'analyse des échantillons et des photographies.
Concernant les méthodes et les résultats de SEPRA, on nous rappelle quelques cas célèbres (Trans-en-Provence, l’Amarante), et l'accent est mis sur des catalogues des cas, notamment des pilotes (le catalogue de Weinstein), et les observations conjointes radar/visuelles rapportées dans le monde entier.
Une note historique apparaît ici avec une citation de la lettre célèbre du Général Twining, de Septembre 1947, qui avait alors déjà affirmé la réalité des OVNIS.
Le chapitre suivant, titré "OVNIS: Hypothèses et essais de modélisation") discute de quelques modèles et hypothèses qui sont à l'étude dans plusieurs pays. Des simulations partielles ont été déjà faites pour la propulsion des OVNIS, basées sur des observations d'aspects tels que vitesse, mouvements et accélérations, pannes de moteur des véhicules voisins, et paralysie des témoins. Un modèle est la propulsion magnétohydrodynamique, déjà examinée avec succès dans l'eau, et qui pourrait être réalisé dans l'atmosphère avec les circuits supraconducteurs, dans quelques décennies. D'autres études sont brièvement mentionnées concernant la propulsion atmosphérique et spatiale, telle que des faisceaux de particules, l'anti-gravité, ou l'utilisation des impulsions gravitationelles planétaires et stellaires.
On suggère que les pannes de moteurs de véhicule puissent être expliqués par rayonnement micro-onde. En fait, des générateurs d'hyperfréquences de forte puissance sont à l'étude en France et d'autres pays. Une application en est les armes à micro-ondes. Les faisceaux de particules, tels que les faisceaux de protons, qui ionisent l'air et deviennent donc visibles, pourraient expliquer l'observation des faisceaux lumineux tronqués. Les micro-ondes pourraient expliquer la paralysie des témoins.
Dans le même chapitre les hypothèses explicatives globales sont ensuite étudiées. Les canulars sont rares et facilement détectés. Quelques théories non scientifiques sont rejetées, comme la conspiration et manipulation par des groupes occultes puissants. Également rejetés, les phénomènes parapsychologiques, et les hallucinations collectives. L'hypothèse des armes secrètes est également considérée comme très improbable, de même que "l'intoxication" ou l'hystérie à l'heure de la guerre froide, ainsi que les phénomènes naturels.
Nous sommes alors laissés avec diverses hypothèses extraterrestres. Une version a été développée en France par les astronomes Jean-Claude Ribes et Guy Monnet, basé sur le concept des "îles de l'espace" du physicien américain O’Neill, et elle est compatible avec la physique actuelle.
L'organisation de la recherche OVNIS aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Russie est rapidement examinée. Aux Etats-Unis, les médias et les sondages montrent un intérêt et un souci marqués du public, mais la position officielle, particulièrement de l'Armée de l'Air, est toujours celle du démenti, plus précisément l'affirmation qu'il n'y a aucune menace à la sécurité nationale. En fait, des documents déclassifiés, publiée sous le coup de la loi de la liberté de l'information FOIA, exposent une toute autre histoire, celle de la surveillance des installations nucléaires par des OVNIS, et celle de l'étude continue des OVNIS par les militaires et les agences de renseignement.
Le rapport souligne l'importance, aux Etats-Unis, des associations indépendantes privées. Il mentionne les preuves rendues disponible dans le document "Best Available Evidence" du CUFOS, introduit en 1995 à un milliers de personnalités dans le monde entier, et le groupe de travail du Professeur Sturrock en 1997, tous les deux commandités par Laurent Rockefeller. "Best Available Evidence" a été évidemment bien accueillie par les auteurs du rapport COMETA.
Le comité note également l'apparition publique d'officiels "initiés" allégués tels que colonel Philip Corso, et conclut que son témoignage pourrait partiellement donner des indications quant à la vraie situation aux États-Unis, en dépit de ses nombreux critiques.
Le rapport décrit brièvement la situation en Grande-Bretagne, avec une mention spéciale à Nick Pope, et pose la question de l'existence possible des études secrètes poursuivies en commun avec les services américains. Il mentionne aussi bien la recherche en Russie, et la publication de l'information, notamment par le KGB en 1991.
Dans la troisième partie le rapport déclare que s'il est vrai qu'aucune action hostile n'a pour le moment eu lieu, au moins quelques actes d'intimidation ont été enregistrés en France (le cas du Mirage IV, par exemple). Puisque l'origine extraterrestre des OVNIS ne peut pas être éliminée, il est donc nécessaire d'étudier les conséquences de cette hypothèse au niveau stratégique, mais également aux niveaux politiques, religieux et médiatique.
Le premier chapitre de la partie III est consacré aux stratégies éventuelles et il commence par des questions fondamentales. Que faire si les OVNIS sont extraterrestres? Quelles intentions et quelle stratégie pouvons-nous déduire de leur comportement?
De telles questions ouvrent la partie la plus ouverte à la controverse du rapport. Des motivations possibles des visiteurs extraterrestres sont explorées ici, comme la protection de la planète Terre contre les dangers de la guerre nucléaire, suggéré par exemple par les survols répétés des emplacements de missile nucléaires. Le comité s'interroge sur les répercussions possible sur le comportement, officiel ou non, de différents nations et se concentre sur la possibilité de contacts secrets favorisés qui pourraient "être attribués aux Etats-Unis." L'attitude des États-Unis est vue comme "extrêmement étrange" depuis la vague de 1947 et l'événement de Roswell. Depuis cette époque, une politique du secret croissant semble avoir été appliquée, qui pourrait être expliquée par la protection à tout prix d'une supériorité technologique militaire à acquise par l'étude des OVNIS.
Ensuite, le rapport aborde la question "quelles mesures devons-nous prennent maintenant?" Au minimum, quelle que soit la nature des OVNIS, elles exigent "la vigilance critique," en particulier concernant le risque "de manipulations de déstabilisation." Une sorte de "veille cosmique" devrait être appliqué par les élites, au niveau de la nation et au niveau international, afin d'empêcher quelque surprise choquante, interprétation incorrecte et manipulation hostile.
Au plan national, le COMETA demande le renforcement du SEPRA, et recommande la création d'un comité au niveau le plus élevé du gouvernement, chargé du développement des hypothèses, de la stratégie, et de la préparation des accords coopératifs avec l'Europe et d'autres pays étrangers. Une autre étape serait que les états Européens et l'Union Européenne entreprennent une action diplomatique concertée envers les Etats-Unis dans le cadre des alliances politiques et stratégiques.
Une question principale de rapport est "pour quelles situations devons nous être préparés?" Il mentionne des scénarios tels qu'une prise de contact par les extraterrestres; la découverte d'une base extra-terrestre sur Terre; une invasion (considérée comme improbable) et des attaques localisées ou massives; des manipulations ou désinformations délibéré visant à déstabiliser d'autres états.
Le COMETA consacre une attention particulière "aux implications aéronautiques," avec des recommandations détaillées a visant divers personnels, tel que des personnels aériens, les contrôleurs radar, les météorologues et des ingénieurs. Il fait également des recommandations aux niveaux scientifiques et techniques, destinés à développer la recherche avec des avantages potentiels pour la défense et l'industrie. Le rapport explore aussi les implications politiques et religieuses liées aux OVNIS, en utilisant comme modèle la perspective de notre propre exploration de l'espace: Comment le ferions-nous, comment réaliserions nous des contacts avec des civilisations moins avançées?
Une telle approche n'est pas nouvelle pour les lecteurs bien informés de la littérature ufologique abondante, mais elle a une valeur spéciale ici, étant traité sérieusement à un tel niveau. Les implications pour les médias et l'opinion publique ne sont pas négligées, avec les problèmes de la désinformation, de la crainte du ridicule, et de la manipulation par certains groupes.
Dans sa conclusion, le COMETA affirme que la réalité physique des OVNIS, sous le contrôle d'êtres intelligents, est "quasi-certaine." Seule une hypothèse tient compte des données disponibles: l'hypothèse des visiteurs extraterrestres. Cette hypothèse est naturellement improuvée, mais a des conséquences de grande envergure. Les buts de ces visiteurs allégués demeurent inconnus mais doivent être le sujet de nos préoccupations.
Dans ses recommandations finales, le COMETA insiste encore une fois sur les nécessités suivantes:
Finalement le document est accompagné de sept annexes intéressantes qui valent la peine d'être lues même par des ufologues chevronnés:
Le texte de Cometa, association regroupant d'anciens auditeurs de l'Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (IHEDN) et présidée par Denis Letty, général de l'armée de l'air, reprend une série de témoignages accumulés sur l'apparition d'étranges phénomènes, tant dans le monde qu'en France.
"L'hypothèse extraterrestre, en déduisent les auteurs du rapport, est de loin la meilleure hypothèse scientifique; elle n'est certes pas prouvée de façon catégorique, mais il existe en sa faveur de fortes présomptions, et si elle est exacte, elle est grosse de conséquences."
Même si "aucun accident, et a fortiori aucun acte hostile, n'a eu pour origine certaine, du moins officiellement, un OVNI", la persistance du phénomène, estiment-ils, devrait donner lieu à une "réflexion sur les conséquences stratégiques, politiques et religieuses qu'entraînerait une éventuelle confirmation de cette hypothèse".
Le général Bernard Norlain, ancien directeur de l'IHEDN, souligne, dans sa contribution au dossier, que "des problèmes concrets se posent, qui appellent une réponse en termes d'action".