L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, Brest, France, page 5, le 29 septembre 1954.
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Les soucoupes volantes et autres engins volants non identifiés sont plus que jamais à l'ordre du jour! Michèle Morgan elle-même s'ajoute à la déjà longue liste de "ceux qui ont vu!"
Désormais quand tombe la nuit partout on scrute le ciel dans l'espoir d'apercevoir à son tour une de ces fameuses soucoupes. En même temps, en son for intérieur, on souhaite le plus ardemment du monde la voir atterrir à ses pieds pour que l'on puisse sauter illico à la gorge d'un des passagers de l'engin et ainsi décrocher les 10 millions offerts pour la capture.
Mais faut-il, pour avoir droit à cette belle prime que le passager en question soit Martien? s'inquiète auprès de M. Rouaud, notre confrère de Quimperlé, un éventuel chasseur de soucoupes.
Pour pouvoir tranquilliser ce lecteur du "Télégramme", nous nous sommes rendus à Locronan cueillir à la source même, les renseignements demandés.
Le généreux donateur en question est M. Pré, le très sympathique propriétaire du célèbre "Vieil Hôtel de St-Ronan", qui est une des parures de l'antique bourg de Locronan.
Nous l'abordons en ces termes:
- Nous venons vous annoncer la capture d'un Martien!
Mais "ça" ne prend pas! M. Pré part d'un éclat de rire! Nous ne sommes pas, d'ailleurs, les premiers à lui annoncer une nouvelle de la sorte! Mais il attend toujours qu'on lui apporte le "Martien" demandé!
- Il faut absolument que ce soit un habitant de la planète Mars? interrogeons-nous alors.
- Pas obligatoirement, nous répond M. Pré, qu'il vienne d'une autre planète que la Terre, qu'il soit passager d'une soucoupe volante sont les seules conditions requises pour avoir le droit aux 10 millions offerts!
Donc que celui qui a un Neptunien un Saturnien ou tout simplement un Lunard sous la main l'apporte à Locronan! Et à lui les 10 millions! Mais qu'il se dépêche car les candidats à la prime sont nombreux!
A commencer par un groupe de marins douarnenistes qui a adressé à M. Pré, par l'intermédiaire de l'un d'entre eux, le petit mot suivant:
"J'ai lu l'annonce sur le "Télégramme". Je peux vous trouver ce que vous cherchez.
"Je peux vous avoir un beau... marsouin vivant. Mais pour le transporter à Locronan c'est assez difficile, mais on peut le faire!
"Mais toucherons-nous la somme qui paraît très forte? s'inquiètent-ils.
Une autre lettre est parvenu à M. Pré, venant du Havre.
Un habitant de cette ville annonce qu'il détient un Martien. Voici en quels termes il s'exprime:
"En réponse à votre annonce, j'ai le plaisir de vous annoncer que je détiens un Martien que j'ai surnommé "Godefroy de Bouillon" vu qu'il a toujours froid et qu'il se nourrit simplement de bouillon (sic). Il est en ma possession depuis le 4 septembre 1954.
"Je pense que nous pourrons conclure une affaire mais votre offre au sujet du prix, ne me convient pas car j'ai déjà dépensé une certaine somme afin de le civiliser et les progrès sont très satisfaisants. Chaque jour il m'apprend des choses extraordinaires et qui valent plus que 10 millions".
Michèle Morgan n'est pas la seule à Paris à avoir vu une soucoupe. Qu'on ces quelques lignes adressées de la capitale à M. Pré pour s'en convaincre!
"En ouvrant une caisses de thé venant de Darjeeling, province près du Thibet, nous y avons trouvé, soigneusement entouré de bandelettes brillantes et radioactives, une "Chose" bizarre, laquelle nous avons fait déballer par un savant de l'Institut, assisté de ses aides. A cette opération très métoculeuse, un petit être bizarre, poilu, 4 mains, 6 pieds, 1 œil, nous a parlé dans une langue intraduisible.
"Ne comprenant pas, nous avons immédiatement donné à boire une tasse de thé de Ceylan pur de la maison. La "Chose" s'est alors mis à danser une sarabande effrénée pour nous extérioriser sa joie. A ce moment même, une soucoupe volante, sans aucun bruit, s'est alors posé dans la cour. La "Chose", que nous sommes maintenant tous certains d'être un Martien de la 1ère hiérarchie a sauté comme un éclair dans la soucoupe, laquelle en 3 bonds successifs a disparu dans les airs, entouré d'une gerbe de feu arc-en-ciel, où tous ici présents avons lu très distinctement: "Je vais à Locronan".
Hélas! La pauvre soucoupe a dû s'égarer en route avec son petit Martien.
A moins qu'il n'ait pris le temps de folâtrer en route!
Attendons-nous toujours aller voir atterrir un de ses soir sur la place de Locronan.
R. L.
