La lettre ci-dessous a été publiée dans le courrier des lecteurs du magazine Paris-Match, France, le 23 octobre 1954.
De M. G. B..., de Marseille:
Il devient rare de n'avoir pas vu une soucoupe volante, mais il est encore peu courant d'avoir volé à bord d'un de ces engins.
En 1921, année très chaude, j'étais un jour en escapade le long des talus du canal du Nord. J'avais huit ans et j'adorais me perdre dans les paysages quasi lunaires créés à la fois par les déblais et par la guerre.
Brusquement, deux êtres revêtus d'une sorte de scaphandre souple jaillirent littéralement d'entre le robiniers. Sans autre forme de procès, ils m'entraînèrent vers ce que je crus être un tank de forme curieuse. Ils me hissèrent dans la machine sans que je puisse résister. Je devrais dire "sans que je puisse vouloir résister." Tout à coup, je me mis à pleurer et je ne sais s'ils furent touchés mais après quelques minutes, une ouverture apparut dans le plafond de la cabine et en quelques instants je me retrouvais sur le sol.
Je dus cependant marcher pendant toute une partie de l'après-midi avant de me retrouver près du chemin que j'avais quitté cinq minutes plus tôt.
Lorsque j'arrivais chez nous, à la nuit, mes parents me traitèrent de "sale petit menteur" et personne ne voulut jamais ajouter foi à mon histoire. Je ne puis guère donner de détails sur ce qu'était l'appareil et sa cabine. J'étais sans doute trop bouleversé. Je me souviens seulement de deux détails: il existait des hublots carrés ou du moins rectangulaires. La cabine possédait une sorte de divan souple sur lequel j'étais assis.
Je crois me souvenir que les "scaphandres" étaient d'aspect métallique. Je n'ai aucun souvenir anatomique particulier sinon que les deux êtres étaient très grands et très élancés.