L'article ci-dessous est paru dans le quotidien L'Union, Reims, France, le 16 août 1998.
En s'intéressant au phénomène lumineux observé dans les Ardennes dans la nuit de lundi à mardi derniers et relaté dans nos éditions des mercredi 12 et jeudi 13 août, les médias nationaux ont également lancé des appels à témoins.
Le résultat a été immédiat. Jean-Luc Lemaire, responsable du centre d'études ovni France (CEOF) de Charleville-Mézières, a déjà recueilli 280 témoignages à priori crédibles (d'autres ont été écartés) et concentrés dans un axe traversant la France du sud au nord. "Le téléphone sonne toutes les trois minutes» reconnaît-il, surpris par l'ampleur des réactions dont beaucoup évoquent "un drôle d'avion".
Dans la même soirée donc, un semblable phénomène a été observé dans le Var, vers Dijon, vers Troyes, dans l'Aisne également (La ferté-Milon, Sains-Richaumont), dans les Ardennes bien sûr (secteur Sedan-Carignan), voire en Belgique et au Luxembourg.
Les événements survenus dans le ciel de Prauthoy près de Langres en Haute-Marne (nos éditions du dimanche 16 août) ne seraient peut-être pas de même nature: l'heure d'observation ne correspond pas (le maire de la commune Philippe Badet cite 23 heures alors que les autres témoignages du Var aux Ardennes se situent dans une fourchette allant de minuit à deux heures du matin). Des enquêtes sont actuellement en cours dans cette commune - notamment de la part de la gendarmerie - où le bruit de l'engin comparé tantôt à celui d'un bombardier ou d'un avion à réaction à basse altitude a surpris beaucoup de gens, bien qu'habitués aux passages d'avions militaires. Quant aux traces au sol rélevées quelques jours plus tard, elles n'ont sans doute aucun point commun avec les bruits et lueurs constatés le lundi. C'est en effet seulement en tondant son verger qu'une dame à découvert ces empreintes qui pourraient - ce n'est qu'une hypothèse - marquer l'emplacement d'une ancienne construction.
A l'exception du cas particulier de Prauthoy, les autres témoignages en relation avec les phénomènes pour l'instant inexpliqués survenus dans la nuit de lundi à mardi derniers semblent concorder. A la fois quant à l'horaire, quant à la forme triangulaire de l'engin, sur son bruit et son altitude. Faute d'autres documents plus exploitables, rien n'autorise la moindre certitude sur la nature exacte de l'objet. Le doute en revanche ouvre la porte à toutes les suppositions.
Logiquement, le SEPRA (service d'expertise des phénomènes de retombées atmosphériques) que dirige Jean-jacques Vélasco (il dépend du CNES, centre national d'études spatiales à Toulouse) a du être informé de ces phénomènes. Son avis est en tout cas attendu avec le plus grand intérêt.
Jean-Michel François