L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Liberté, édition d'Avesnes et Maubeuge, Nord, France, page 4, le 31 octobre 1954.
L'heure est à la planète Mars et à ses soucoupes et autres cigares volants et fumants: rien de tel pour créer la diversion; regardez en l'air, nous dit-on et oubliez la terre, Londres et ses accords, l'Allemagne et sa remilitarisation, les salaires de famine et la misère.
A la vérité, les soucoupes nous permettent parfois de rire un peu: elles permettent les plus folles fantaisies dont ne se privent pas quelques joyeux lurons héros d'histoires semblables à celle que nous allons vous compter.
Il était une fois un sympathique travailleur de Louvroil qui voulait faire rire les grandes personnes; se prenait-t-il au sérieux? Nul ne le sait: haut comme trois pommes, il voulut jouer au "Martien", ce nouveau jeu qu'il avait appris dans les journaux, il prit les quelques accessoires indispensables, s'habilla à la mode "martienne" et se mit en tête de "faire les cafés".
Imperturbable, la tenancière de l'estaminet auquel il avait réservé sa première visite, lui demanda: "Qu'est-ce que tu bois". "Un rouge", s'entendit-elle répondre. Stupeur, le Martien connaissait notre langues et nos vins?! Qu'à cela ne tienne, il continua sa tournée; plus Martien que jamais notre héros exécuta un numéro de sa composition devant le monument aux Morts; un grincheux prit fort mal la chose et décocha un coup de poing à la mâchoire du fantaisiste. Notre Martien qui en connaissaient un bout sur notre mode d'existence, alla se plaindre en... français au commissariat de police. Les plus belles farces sur notre terre, se terminent parfois tragiquement.
Retenez cette histoire qui a fait rire une ville et ne jouez pas au Martien...