L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Libération, Paris, France, pages 1 et 6, le 1 octobre 1954.
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Vienne, 30 septembre.
Si l'on en croit le journal autrichien "Bild Telegraf", les soucoupes volantes seraient au service de la bonne cause. La preuve? Elles auraient ces temps-ci et à plusieurs reprises, jeté des tracts anticommunistes sur la Tchécoslovaquie.
Le journal viennois nous explique que des tracts rédigés en langue tchèque ont été retrouvés près de Efferding, en Haute-Autriche (zone soviétique), après le passage de deux disques lumineux dont les évolutions ont été observées par deux gendarmes des localités voisines.
Ces tracts, diffusé par un groupe d'immigrés appartenant au mouvement "Opposition tchécoslovaque", invitent les paysans de Tchécoslovaquie à quitter les collectivités agricoles et les coopératives d'état.
Si les "disques" sont "Martiens", on doit conclure que, dans la lointaine planète qui nous les expédie, on suit de très près le déroulement de la politique mondiale. D'autant qu'on en vit, hier, également au dessus de Bonn, capitale de la République fédérale!
Hier, c'était un médecin savoyard, et le témoignage du médecin est confirmé par quinze autres personnes. Hier encore, près de Valence, une femme voit la soucoupe et son pilote. Ce dernier était enveloppé de cellophane, comme un vulgaire bifteck. Dans la Vienne, c'est un M. David à qui le "Martien" tape sur l'épaule avant de remonter au zénith. Et
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Suite de la P. 1-Col 1.
un Grenoblois, et un Breton, et encore quelques autres sont prêts à verser leur témoignage au dossier. En fait, c'est d'une invasion qu'il s'agit, à moins qu'il ne faille voir dans ces apparitions que des patrouilles de reconnaissance avant le jour J.
Aujourd'hui, c'est le pur regard de deux petits-enfants du Jura, Raymond et Janine - de bons petits élèves, précise-t-on - qui découvre à son tour les mystères du ciel. Qu'on en juge:
Attirés par les aboiements furieux du chien, ils étaient sortis dans la cour de la ferme paternelle. Ils avaient alors vu, posé à dix mètres environ du bâtiment, un engin haut de deux mètres et d'apparence métallique, autour duquel s'agitaient des ombres. "L'engin était, disaient-ils, monté sur trois patins."
Effrayés, les deux gosses avaient d'abord battu en retraite puis, poussés par la curiosité, étaient revenus sur leur pas et, s'armant de cailloux et de courage, avait lancé des pierres sur l'appareil, contre lequel elles avaient ricoché avec un bruit sourd. A ce moment-là, l'engin s'était élevé et, sous la violence du souffle des moteurs, Raymond et Janine avaient été projetés à terre.
Les gendarmes de la localité se sont rendus dans la cour de la ferme. Ils y ont effectivement relevé des traces qui, à la rigueur, peuvent passer pour celles laissées par des patins. Dans le cas contraire, elles ont pu avoir été laissées par les lapins. Mais cela n'a aucune importance.