L'article ci-dessous est paru dans le quotidien L'Est Républicain, France, page 1, le 1 novembre 1954.
Rome. -- Les soucoupes volantes, c'est un fait, empêchent de dormir un certain nombre d'humains de par ce bas monde et entre "ceux qui y croient" et " ceux qui n'y croient pas", les polémiques, nous en avons la preuve depuis des semaines, ne sont pas près de s'apaiser. Pour les premiers, il faut avant tout trouver une explication scientifique... ou politiques à ces phénomènes et les incrédules seront confondus. Pour les seconds, c'est un excellent et inépuisable sujet de conversations et la source d'intarissables plaisanteries. Tel convive en retard s'excuse auprès de la maîtresse de maison en lui confiant qu'il avait un rendez-vous mystérieux avec un Martien, et lorsqu'au cours d'un dîner tous les sujets ont été épuisés, il suffit que quelqu'un lance le mot "soucoupe" pour qu'aussitôt la soirée continue dans une excellente ambiance... Quand les discutions ne s'enveniment pas. On sait maintenant d'excellents amis qui se sont brouillés à mort à cause de soucoupes.
L'initiative que viennent de prendre, en Italie, des spécialistes des phénomènes célestes et des journalistes a ceci de particulier qu'elle ne peut aussi bien être prise comme une expérience très sérieuse que comme un magnifique canular.
Ayant remarqué qu'en Italie non seulement les apparitions sont de plus en plus variées, spécialistes et journalistes ont décidé de créer en Toscane un "Centre d'information et d'observation des espaces célestes qui se propose de recueillir, de coordonner, d'analyser et de cataloguer le plus grand nombre d'observations relatives aux objets étranges. L'astrophysicien Ernesto Thayath, un spécialiste, a pris la direction du mouvement.
Mais le deuxième but; et le plus important que s'est assigné le centre est encore plus important, il s'agit d'étudier la possibilité de communiquer avec des hypothétiques êtres interplanétaires, qui semblent avoir tendance, depuis quelque temps, de descendre vers la terre italienne, à des cotes de plus en plus basses. Marina Di Pietrasante a été choisie en raison de sa position géographique, au centre de la péninsule, dans une zone panoramique, d'où l'observation peut s'étendre vers la mer, comme vers les montagnes.
Les personnes qui se sentent des dispositions pour devenir ambassadeur des hommes auprès des Martiens peuvent s'adresser au C.I.R.N.O.S., Marina Di Pietrasanta (Luca), ciale Roma, 93.
Les faits viennent du reste confirmer l'utilité de notre tâche que se sont assignés ces chevaliers de l'ère moderne puisque, au cours des dernières vingt-quatre heures, des objets volants ont été signalés à Bolzano, Glorenza, Cortina d'Ampezza la Spezia, Verone, Perouse, Spoleto et Naples. Deux témoins parlent d'un gros cigare suivi de trois autres plus petits. Un autre parle d'une grosse sphère de couleur violacée laissant échapper des filaments ayant l'aspect de verre et un autre encore d'un disque qui s'est arrêté deux fois en projetant des rayons lumineux dans toutes les directions.
A Cattanzaro, en Calabre, les gendarmes ont hélas mis les choses au point: la petite sphère blanche et verte, point de mire de toutes les pupilles de la contrée, n'était que ballon utilisé pour la propagande anticommuniste dans les pays d'Europe Orientale et venait d'Allemagne Occidentale. On finira bien par retirer du commerce les ballons rouges pour enfants.
Pas de frontières pour les soucoupes, pas de rideau de fer non plus, mais un pont aérien. Les Berlinois, qu'ils soient d'ouest ou d'est, ont à leur tour eu le privilèges d'observer des soucoupes volantes.
La première fois, samedi, vers 9 heures, dans l'arrondissement de Spandau, deux "objets ronds et éblouissants", se déplaçant à très grande vitesse en direction de l'ouest, sont apparus à altitude moyenne.
Puis, à la fin de la même journée, vers 21 heures, les mêmes objets, mais dans la direction opposée. Ils regagnaient tout simplement leurs bases.
