L'article ci-dessous est paru dans le quotidien La Bourgogne Républicaine, France, le 20 août 1953.
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C'est une observation curieuse qui a été faite lundi, de plusieurs points de la Côte-d'Or et de la Saône-et-Loire.
Des milliers de personnes ont aperçu un mystérieux objet aérien, qui est resté immobile dans le ciel pendant douze heures avant de disparaître très tard dans la soirée.
Ce sont, d'après les renseignements recueillis, les habitants de Lons-le-Saunier, qui, pour la première fois, l'occupèrent dans la matinée vers 10 heures. A la même heure, les habitants de Salins, le découvraient à leur tour et, nez en l'air, s'interrogeaient sur sa nature. A la même heure encore, Arbois qui, à son tour, était en alerte sur ce correspondant du ciel.
"En ce temps de guerre, qui nous eût dit qu'un de mes rêves ne fût pas? Non de ces rêves qui nous montraient courageux, mais la vision réelle et exacte de quelque engin... mystérieux."
Voilà bien le paradoxe du rêve: que le phénomène aéronautique du jour doive être découvert en premier par un peuple qui a les pieds sur terre ! Les habitants d'Arbois sont des gens sérieux. Ils n'ont rien d'exalté. Ils ont vu ce qu'ils ont vu.
A la même heure, le matin, ils étaient plusieurs à affirmer que l'engin se trouvait "dans le ciel d'Arbois". On l'aperçut vers 10 heures, en direction du sud, au-dessus de la ligne de crête dominant la vallée de la Saône.
Pour être franc, l'aérolithe observé de très loin et d'un ballon, est un engin de forme allongée et, en bas, à droite, une vague traînée blanche qui semblait infinie. Des observateurs déclarèrent aussitôt sans jamais avoir douté: "C'est un ballon-sonde de l'E.D.F.".
Mais l'objection majeure de cette hypothèse, de l'avis même de ses partisans, est l'immobilité persistante de l'objet pendant toute la journée. Il est matériellement impossible qu'un engin météorologique demeure longtemps immobile ! Il devrait dériver au gré des courants, ou bien, être entraîné latéralement par eux. Or, nous savons que l'étrange disparition de l'engin de ce soir...
Alors? Soucoupe volante?
On a pu observer cette double disparition à Beaune-sur-Ouche. C'est de cet endroit que l'on peut, notamment, voir distinctement le redoublement de l'engin avant sa disparition.
En tout cas, cette manifestation aérienne inattendue est une de celles qui ont alimenté, sans interruption, la discussion.
Pendant l'hiver, on a signalé, en de nombreux points, le 28 février notamment, à Beyrouth, c'est un véritable carrousel aérien qui se déroula sur la ville. Il débuta à 18h40, où apparut un point lumineux, intense, rouge orangé, au-dessus de la mer, bientôt suivi de trois autres. Plusieurs personnes sont alertées et suivent leurs évolutions. De 18h40 à 19h heures, ils restent passifs.
Les objets se suivent à intervalles de petits réguliers, en ligne droite, à la queue leu-leu. Lorsque l'un d'eux apparaît au loin, il disparaît, ou du moins disparaît, en occultant entièrement l'horizon et le zénith d'un écran noir.
Ce ne sont pas les seules observations. D'autres passèrent sur une trajectoire parallèle, à environ 17 km, à l'est.
Dernièrement, on a encore signalé des mystérieuses boules de feu enlevées d'un point d'altitude avec vitesse foudroyante. A l'œil nu, on aurait dit une boule rouge-orangée, précédée d'un disque de lumière, et, bientôt suivi d'un sillage qui semblait être fait de fumée.
L'un des principaux témoins, un ingénieur électricien de l'aviation, prétend qu'il ne s'agit pas de l'impression d'un phénomène terrestre, des aéronefs anciens, ni de ballons météos, de météores, mais de quelque chose de tout à fait nouveau.
Tout récemment, le 26 juin, un Espagnol réussit à prendre deux photos, à El Provencio de Cuenca, à 84 km d'Albacete, dans les circonstances suivantes.
"Ayant aperçu, ainsi que les habitants de la localité, un grand disque lumineux, il obtint les photographies et observa que c'était un robot ou une soucoupe."
Les témoignages recueillis sur cet objet semblent démontrer qu'il s'agissait bien d'un aéronef inconnu.
— Ch. G. [1]
[1] Le journaliste Charles Garreau, bientôt l'un des premiers ufologues français.
