L'article ci-dessous est paru dans le quotidien France Soir, Paris, France, page 7, le 30 octobre 1954.
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BERNAY, 29 octobre (dépêche "France soir").
Signe des temps modernes, les vaches regardent aujourd'hui passer les soucoupes volantes. C'est ce qui vient de se produire dans une petite commune proche de Bernay, Les Jonquerets-de-Livet, où un cultivateur, M. Gilbert Hée, a été témoin avant-hier de ce spectacle peu banal.
- J'étais en train de ramasser des poires, dit-il, c'était sur la soixante vers 19 h. 30 environ. J'ai aperçu tout à coup dans l'herbage deux lumières: une rouge et une verte à chaque bout d'un engin de forme allongée. Je me suis dit que ce ne pouvait pas être une automobile puisque la machine était arrêtée par dessus les clôtures. Je n'ai pas osé y aller, mais j'ai vu les vaches qui faisait cercle autour. Au bout d'une minute, tout s'est éteint et je suis rentré chez moi. Mais voilà qu'à 23 heures arrive le petit Chéradame, 18 ans, et René Marais, qui venait de tomber de sa moto. Il roulait sur la route lorsque, brusquement, sa moto s'est trouvé bloquée net. Il a plongé par-dessus le guidon et il a atterri dans le fossé. "Il y a des Martiens dans le pays!", cria-t-il.
"On a allumé une lampe à souder et j'ai vu une lumière éblouissante émanant d'un engin de la même forme que celui que j'avais vu quelques heures auparavant. C'était le même qui s'était un peu déplacé. René et le petit Chéradame se sont approchés et ils ont vu deux petits hommes mesurant un mètre environ qui marchaient le tout raidis et avaient des habits qui brillaient comme une armure. Ils ont disparu tout d'un coup. L'engin a démarré sans bruit et s'est envolé au dessus de la forêt.
"Il y a 15 jours, mon fils aîné a déjà vu une soucoupe éblouissante dans le ciel au-dessus de chez nous."
Après cette constatation, M. Hée est allé compter ses bestiaux. Avec les Martiens on ne sait jamais! Pas un ne manquait. Evidemment, cette histoire fait grand bruit dans le pays où l'on se montre particulièrement intéressé par les mouvements des soucoupes.
Au Noyer-en-Ouche, à quelques kilomètres de là, une même aventure est arrivée à une jeune fille du pays, Mlle Ginette Coqueret, 17 ans. Elle revenait de Bernay où elle est employée dans sa famille, au Noyer. Elle arrivait de nuit, à bicyclette, dans son village. Aussitôt, elle fut entourée:
- Eh bien! lui dit-on, tu n'a pas eu peur?
- De quoi? demanda-t-elle.
- Des soucoupes volantes, voyons! et puis des Martiens!
A vrai dire, Mlle Coqueret n'avait jamais encore entendu parler des martiens et elle avait peine à comprendre le grand risque qu'elle avait couru, seul dans la nuit, proies faciles pour les pilotes de soucoupe. C'est dans l'imagination de ses compatriotes, bien entendu.
L'émoi fut grand encore, dans la région ou, la semaine passée, un inconnu a planté sa tente au pied d'une vieille tour, celle de Thevray, près de Beaumesnil. L'homme ne cacha pas le motif de sa présence: il venait de Rambouillet à la recherche des soucoupes, les environs de la vieille tour lui avait paru fort propice à l'atterrissage des engins. Il décida d'attendre là leur venue. Son guet, malheureusement, fut vain. Il en est très déçu. Il est vraiment difficile de percer la stratégie des soucoupes volantes.
* UNE NOUVELLE SOUCOUPES VOLANTE ce serait posée mercredi soir, vers 20 h. 30, à Moussey, à la pointe nord-est du département des Vosges. L'engin a été aperçu de loin par un jeune écolier, puis par son directeur. On a retrouvé nettement des traces dans le sol. Elle épousent la forme d'un triangle.
LILLE, 28 octobre (départ "France-soir"). -- Pour la seconde fois, M. Marius Dewilde a vu une soucoupe volante et des passagers. L'habitant de Quarouble, près de Valenciennes, qui avait été frôlé par deux Martiens descendus de leur engin stoppé sur la voie ferrée, a vu cette fois une soucoupe en plein jour.
Elle s'est posée sur la voie de chemin de fer qui se trouve à proximité de sa maison. Les petits hommes qui en sont descendus lui ont parlé dans une langue inconnue avant de remonter à bord. L'engin a disparu sans bruit et sans fumée.
On a examiné les traverses de la voie ferrée et l'on a retrouvé les mêmes traces que précédemment, un peu plus larges tout de même et présentant une parfaite symétrie. L'herbe était écrasé à l'endroit présumé de l'atterrissage.