L'article ci-dessous est paru dans le quotidien France Soir, Paris, France, page 6, le 15 septembre 1954.
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LIMOGES, 14 septembre (dép. "France-Soir"). Cultivateur au hameau de Mouriéras, commune de Bugeat (Corrèze), sur le plateau de Millevaches, M. Antoine Mazaus a fait, le 10 septembre dernier, une extraordinaire rencontre, dont on n'aurait jamais rien su sans l'indiscrétion de sa femme qui a fait le récit suivant de l'aventure survenue à son mari.
Ce soir-là, M. Antoine Mazaud revenait de travailler aux champs. Il était 20 h. 30 et la nuit commençait à tomber sur la campagne. Le fermier suivait un chemin creux dont les haies touffues qui le bordent assombrissaient encore le crépuscule.
Soudain il se trouva nez à nez avec un inconnu de taille moyenne coiffé d'un casque de motocyclettes sans oreillères.
La surprise fut grande de part et d'autres. Ce dernier, ayant esquissé un geste de défense avec la fourche qu'il portait sur son épaule, l'homme s'avança rapidement vers lui, la main tendue, pour convaincre sans doute de la pureté de ses intentions.
Craignant de ne pas assez se faire comprendre, il se rapprocha du fermier et, tout en prononçant des mots incompréhensibles, l'embrassa. Puis, avant que M. Mazaud fut revenu de sa stupeur, il enjamba le talus et s'installa à l'intérieur d'un engin bizarre, ayant la forme d'un cigare, de trois ou quatre mètres de long. L'appareil, qui n'était pas éclairé, décolla à la verticale, en ne faisant pas plus de bruit qu'un bourdonnement d'abeille, et disparus en direction de l'ouest.
Lorsque M. Mazaud revint à la ferme, distante de 1.500 mètres, sa femme remarqua sa pâleur et son air bizarre. Il raconta alors son étrange rencontre, mais recommanda de ne rien dire à quiconque:
- On se moque de nous, dit-il.
Mais la tentation était trop forte. Mme Mazaud ne put résister au plaisir de conter la chose à sa voisine, sous le sceau du secret bien entendu. La voisine le redit au commerçant ambulant qui, lors de sa tournée, le répandit et c'est ainsi... que tout le pays le sut. Les gendarmes, derniers informés, ne furent qu'hier mis au courant de l'aventure.
M. Mazaud, questionné par le lieutenant de gendarmerie d'Ussel, répéta à celui-ci ce qu'il avait dit à sa femme. Malheureusement, il ne fut pas possible de relever des traces à l'endroit où se serait posée l'engin.
M. Mazaud, qui jouit d'une excellente réputation, n'est pas sujet à des hallucinations.