L'article ci-dessous est paru dans le quotidien La Charente Libre, France, 5 octobre 1954.
nous dit un témoin digne de foi
Depuis un certain temps déjà, le ciel, et par contre coup, les colonnes des journaux, sont remplis de soucoupes volantes, de cigares et d'engins mystérieux. Avouerons-nous ici qu'en dépit des récits dont nous nous sommes fait l'écho, nous demeurons assez sceptiques. Ceci nous permet de relater plus librement le fait suivant qui s'est produit cette fois-ci en Charente et qui nous a été rapporté par une personne saine et bien équilibrée dont la bonne foi ne peut nullement être mise en doute.
Dimanche soir, à 23 h. 15, M. Jean Allary, jeune cultivateur de 22 ans, regagnait à cyclomoteur le domicile de ses parents, au village de Chez Rabaud, commune de Ronsenac, après avoir passé la soirée au cinéma à Montmoreau, lorsque, du côté droit de la route de Montmoreau à Villebois, au lieu dit le Maine la Fontaine, il aperçut un engin mystérieux. Pris de peur, une peur qu'il n'y pas honte d'avouer, il rentra chez lui et raconta à ses parents les faits suivant qu'il a bien voulu nous narrer hier à nouveau et que nous rapportons textuellement:
"Je roulais tranquillement à moins de trente kilomètres à l'heure, je venais de dépasser de 100 mètres environ le monument élevé à la mémoire des F.F.I [Forces Françaises de l'Intérieur, résistance durant l'occupation de 1939-1945] lorsque tout d'un coup, j'aperçus dans la lumière de mon phare comme un genre de tonneau d'un mètre de diamètre environ, haut peut-être de un mètre quatre-vingt. Des sortes de clous jaunes brillaient dans la lumière. L'ensemble constituait une masse brune. J'avoue que j'ai eu très peur. Je suis passé sans m'arrêter à 1 m. 50 de l'engin qui se balançait comme s'il avait été monté sur pivot. En un mot, il n'avait pas l'air stable.
"A dix mètres de lui, je me suis retourné, et je n'ai plus rien vu."
Tel est, dans sa sobriété, le récit que nous a fait M. Jean Allary, garçon sérieux et posé, dont la sincérité ne peut être mise en doute. Il nous a paru encore sous le coup d'une grande et assez compréhensible émotion. Cependant nous n'hésiterons pas à dire que si nous nous en étions tenu à son récit nous n'arriverions pas à partager avec lui cette émotion. Mais les faits sont vraiment troublants. Qu'on en juge plutôt:
Accompagné de M. Hubert, buraliste à Juillaguet, de son fils et de M. Jean Allary, nous nous sommes rendus à l'endroit même où le jeune cultivateur prétend avoir vu ce que nous appellerons "le tonneau mystérieux" et là, nous avons vu dans l'herbe sur le bas côté de la route, trois points d'impact très nets. Partant de l'un de ces points d'impact, une traînée longue d'environ sept mètres allait en s'élargissant. De dix centimètres environ en son début la traînée avait vingt-cinq centimètres à sa fin. L'herbe était fortement écrasée, courbée même, semble-t-il, et le fait que la partie foulée n'ait débuté qu'à un mètre de la route, fait éCarter l'hypothèse d'une traînée provoquée par un pneu de voiture.
Nous nous garderons bien entendu de tirer la moindre conclusion, mais nous ne pouvons pas nous empêcher de dire que les constatations que nous avons faites corroborent d'une manière étrange un récit dont nous n'avons aucune raison valable de mettre en doute la parfaite authenticité.