Extrait de "Flying Saucers: Top Secret", livre du Major Donald E. Keyhoe, USM ret. pp 99-106.
La page d'introduction concernant les foo fighters se trouve ici. L'ATIC est le service de renseignement de l'US Air Force.
Lors d'une après-midi un ami de Washington du directeur de notre bureau nous a envoyé un photostat - une copie d'une lettre de l'Armée de l'Air. Un mois avant, il avait écrit au Général Nathan Twinning, Chef des Etats-Majors Communs, et lui avait posé quelques questions sensibles. (Twinning était autrefois Chef d'Etat-Major de l'Armée de l'Air.) D'habitude, une telle lettre était transmise par relais aux quartiers généraux de l'Armée de l'Air Pour quelque raison, elle avait été envoyée à ATIC, et apparemment une réponse directe avait été ordonnée.
"C'est terrifiant," dit Munsick quand il m'a apporté le photostat. "L'ATIC admet que les pilotes de l'Armée de l'Air ont ouvert le feu sur des OVNIS - ou ce qu'ils ont pensé être des OVNIS." Un examen rapide a montré que la lettre était authentique. Elle était sur le papier à en-tête officiel de l'ATIC, de base aérienne de Wright Patterson, Ohio. Datée du 12 Juillet, 1957, elle était signée par le capitaine Wallace W. Elwood, adjudant-major auxiliaire. Munsick a indiqué le paragraphe principal. Je l'ai lu deux fois. "Lee, c'est la chose la plus étrange qu'ils aient jamais admise." J'ai pris le téléphone. "Je vais appeler le capitaine Elwood. Soyez prêt à prendre votre combiné et à prendre des notes."
Quand j'ai atteint Elwood, j'ai retardé mes présentations par crainte qu'il pourrait raccrocher. "Capitaine, vous avez répondu à une lettre pour le général Twinning qui indique, je cite, des pilotes de l'Armée de l'Air ont officiellement rapporté avoir ouvert le feu sur des objects volants... avant que nous rendions ceci public, nous voudrions avoir des détails." "Qui est-ce?" demanda rapidement Elwood. Je le lui ai dit. Il y eut un silence prolongé, et j'ai poursuivi. "Votre lettre a indiqué que des pilotes ont ouvert le feu sur, je cite: des objets volants qu'ils ne pouvaient pas identifier mais qui plus tard ont été déterminés comme étant des objects conventionnels,' qu'étaient-ils? Pourquoi les pilotes ne les ont-ils pas identifiés avant qu'ils n'aient ouvert le feu?" "Attendez un moment," à protesté Elwood. "Je suis seulement l'adjudant-major auxiliaire."
"Mais vous avez signé la lettre. Comment l'ATIC sait-il que les objets étaient conventionnels? Les pilotes les ont-ils abattus?" "Je n'ai jamais dit cela! Ils n'ont rien abattu." "Alors si les objets volants sont partis les pilotes ne peuvent pas les avoir identifiés. Comment se fait-il que l'ATIC savent qu'ils étaient conventionnels - et quel genre d'objets..." Le capitaine Elwood m'a vite interrompu. "Je n'ai pas toutes les réponses. Je dois vous transférer - opérateur! Passez cet appel au capitaine Gregory, projet Blue Book."
Quand le capitaine Gregory est arrivé, je lui ai dit qu'Elwood m'avait transféré. "Je vérifie une lettre qu'il a donnée en réponse au général Twinning, le 12 Juillet. Il indique que des pilotes de l'Armée de l'Air ont ouvert le feu sur des OVNIS" "Quoi?" fit Gregory. "Êtes-vous sûr?" "J'ai une copie devant moi." Alors je lui ai dit qui j'étais. "Mais vous n'êtes pas censé ... Je n'ai pas le droit - Restez en ligne, peut-être que M. Hieatt..." La voix de Gregory’s s'est affaiblie tandis qu'il couvrait le micro du téléphone de sa main. Après un long délai, une nouvelle voix lui a succédée.
"Hieatt à l'appareil." (Plus tard nous avons appris que c'était Theodore Hieatt, le sous-chef du renseignement à l'ATIC, un des quelques civils à tenir de tels postes.) "Je présume qu'on vous a mis au courant, M. Hieatt. Il est clair que des pilotes de l'Armée de l'Air ont pensé que ces objets étaient hostiles." "Pourquoi?" a demandé Hieatt, cassant. "La lettre du capitaine Elwood dit: 'les ordres des pilotes sont de tirer sur un objet non identifié seulement si il commet un acte qui est hostile, menaçant, ou constituant un danger pour les Etats-Unis.’" "C'est exact." "Alors les pilotes doivent avoir été convaincus que ces OVNIS les menaçaient, ou étaient un danger pour notre pays. Autrement ils n'auraient pas tiré." J'ai attendu. Aucune réponse de M. Hieatt. "Pour commettre des actes menaçants," ai-je déclaré, "les objets devraient être pilotés, directement ou par télécommande. Qui les a commandés pendant ces attaques?" Mais M. Hieatt n'était pas un expert du renseignement pour rien. "Je n'ai pas vu cette lettre. Je ne connais pas les faits. Je vais vérifier et je vous rappelle." Le téléphone a été raccroché.
Munsick m'a apporté ses notes. "Et bien Hieatt a eu assez d'avertissement pour être sur ses gardes. Mais ces deux capitaines - je n'ai jamais vu quiconque refiler le bébé si vite. Elwood a probablement seulement signé la lettre. Et Gregory avait l'air de n'en avoir jamais entendu parler. Je ne vois pas comment Hieatt peut écarter ceci," a dit Munsick. "C'était une réponse officielle de l'ATIC pour le général Twinning. Je ne vois pas la moindre échappatoire, de toutes façons. Seulement deux genres d'objets volants conventionnels ont pu être menaçants - des avions et des missiles. Il n'y a eu aucune attaque des Russes. Et si les pilotes de l'Armée de l'Air avaient de manière erronée ouvert le feu sur nos avions ou missiles, cela aurait fait un raffut de tous les diables. Ils n'auraient pas pu empêcher que cela se sache. Munsick a secoué la tête. C'est une affaire étrange. Celui qui a préparé la lettre aura de la chance s'il n'est pas viré."
Hieatt a rappellé Keyhoe le matin suivant, et Munsick a écouté.
"Major Keyhoe? J'ai examiné cette situation. Les objets sur lesquels les pilotes ont ouvert le feu étaient des foo-fighters." "Des foo-fighters? Mais l'Armée de l'Air affirme que les foo-fighters étaient seulement des illusions nerveuses dus aux tensions de la guerre. "Les pilotes ont ouvert le feu sur des foo-fighters," dit Hieatt patiemment, "et les foo-fighters sont des objets conventionnels." "Comment une illusion peut-elle être un objet conventionnel? Voulez-vous dire que ces pilotes ont seulement imaginé qu'ils ont vu des objets hostiles?" "Les pilotes ont ouvert le feu sur des foo-fighters, et les foo-fighters sont les objets conventionnels." La réitération calme était énervante. J'ai eu une impulsion à lui balancer le rapport de l'Extrême-Orient, mais j'ai réalisé que ce seraient du gaspillage de munitions. Et Hieatt, comme les autres, obéissait seulement aux ordres. "A l'avenir," a-t-il dit quand je l'ai remercié, "adressez vos questions au chef d'Etat-Major, au Pentagone."