Dans son livre Le Rapport sur les Objets Volants Non Identifié de 1955, le capitaine Ed Ruppelt, qui était la tête du Projet Blue Book à ses débuts, a écrit:
Alors [en 1948] le radar est entré en action. Pendant des mois les factions anti-soucoupes avaient montré du doigt l'absence de rapports radar, affirmant, "si elles existent, pourquoi n'apparaissent-elles pas sur les écrans des radars?" Quand elles sont apparues sur les écrans des radars, les OVNIS ont gagné quelques convertis.
Le 15 Octobre [1948] un F-61 "Black Widow", un chasseur de nuit bimoteur à hélice était en patrouille au-dessus du Japon quand il a détecté une cible non identifiée sur son radar. La cible volait entre 5.000 et 6.000 pieds et voyageait à environ 200 miles par heure. Quand le F-61 a essayé de l'intercepter il pouvait arriver à moins de 12.000 pieds de l'OVNI mais seulement pour le voir accélérer à 1.200 miles par heure environ, laissant le F-61 loin derrière lui, puis ralentissant à nouveau. L'équipage F-61 a fait six tentatives de se rapprocher de l'OVNI. Lors d'une de ses passes, dit l'équipage, ils sont arrivé assez près de lui pour voir sa silhouette. Cela avait de 20 à 30 pieds long et ressemblait à "une balle de fusil."
A partir des dossiers du projet Bluebook de l'U.S. Air Force, on trouve le matériel récapitulé ici pour ce cas officiellement non identifié comportant une observation par radar aéroporté et visuelle aéroportée d'un objet inhabituel en forme de "balle de fusil." A 23:05 LST, un chasseur F-61 Black Widow de l'U.S. Air Force, avec un équipage d'un observateur radar et d'un pilote, volant près de Fukuoka, a obtenu un écho radar d'une cible inconnue à une altitude d'environ 6000 pieds, et une distance initiale de environ 10 miles. L'intégralité de la rencontre, occupant une période d'environ dix minutes, est trop complexe pour être décrire dans le détail complet ici.
Le dossier de Bluebook est épais et contient un certain nombre de rapports de différents services de renseignements qui ne sont pas mutuellement compatibles sur certains détails quantitatifs tels que les distances de rapprochements. En bref, un total de six passages guidés au radar ont été faits, et chaque fois que le F-61 s'est rapproché à environ 400 yards, l'inconnu a accéléré soudainement d'environ 200 miles par heure à 1200 miles par heure environ.
Le rapport original des sources du renseignement des Armées de l'Air de l'Extrême-Orient déclare que l'inconnu "a eu un taux d'accélération élevé et pouvait aller presque droit vers le haut ou vers le bas hors des limites d'altitude du radar. Il y avait un clair de lune suffisant pour permettre à une silhouette d'être discernée bien qu'on n'ait observé aucun détail." L'équipage du F-61 a pensé possible que les six passages pourraient avoir été faits sur deux inconnus séparés, mais c'était déductif.
Une autre partie du dossier officiel inclut un rapport de suivi par la FEAF, décrivant quelques autres points: "quand le F-61 s'est approché à moins de 12.000 pieds, la cible a exécuté un virage de 180 degrés et a plongé sous le F-61. Le F-61 a essayé de plonger avec la cible mais ne pouvait pas garder le pas. On pense que l'objet n'a pas été perdu de l'écran à cause des zones d'angles morts normales de tout équipement de radar. Le pilote et l'observateur estiment que c'était la vitesse élevée de l'objet qui lui a permis de disparaître tellement rapidement.
Et encore un autre document dans le dossier de Bluebook décrit l'observation visuelle faite lors d'un des rapprochements: "Au moment de la seul observation visuelle, la cible était au même niveau que les observateurs de l'avion. Sous la visibilité de la nuit tout ce qui était visible était une silhouette. Le genre des stabilisateurs de queue est inconnu. la classification générale - un corps très court donnant un aspect tronqué. La verrière, si il y en avait une, avait été façonnée dans le corps de l'engin pour donner à l'objet des lignes nettes et elle n'était pas perceptible." La taille estimée était de 20 à 30 pieds, et un croquis d' accompagnement le montre avec une partie arrière brusquement coupée ("en forme de balle de fusil.") Aucun échappement n'a été vu. La lune était presque pleine cette nuit, et les aviateurs ont vu le contour de l'objet contre un nuage éclairé par la lune. Les stations de radar de l'U.S. Air Force au sol à Shigamo-Shima et à Fukae-Shima ont eu le F-61 sur leurs portées par intermittence pendant qu'il se déplaçait dans et hors de l'image de fond du sol, mais n'à jamais obtenu d'écho radar de l'inconnu.
Ruppelt déclare que l'observation de Fukuoka était un des premiers cas d'OVNI où un non identifié a été vu sur un écran radar; mais beaucoup de cas ont depuis lors atteint cette distinction. En effet, quand on lit le texte intégral Panel Robertson de 1953, un des points frappants est le souci évident à propos du grand nombre de cas de traces radar rapides déjà dans les dossiers à cette date. En dépit de l'existence dans des dossier de l'U.S. Air Force d'un certain nombre de non-identifiés vus sur radar (souvent avec des radars aéroportés aussi bien qu'au sol, et parfois avec des observation visuelle aéroportées en accord avec des détections radar depuis le sol), des membres d'une recherche congressionnelle du Comité des forces armées ont entendu par l'officier de Blue Book de l'U.S. Air Force le 5 Avril 1966, que "nous n'avons aucune cas de radar qui n'ait pas été expliqué." C'était en réponse à la question pertinente du membre du Congrès Schweiker quand le Comité l'informait à propos du problème des OVNIS à la suite de l'épisode 1966 des "gaz de marais" du Michigan. Le consultant de l'Armée de l'Air pendant dix-huit années en matière scientifique était le Dr. J. Allen Hynek, présent dans la salle d'audition, et il n'a pas corrigé cette information fausse.
Le Black Widow était encore employée pendant quelques années après la 2e Guerre Mondiale à cause des problèmes de l'USAAF à développer un chausseur à réaction tous temps utilisable de nuit. Le Curtiss P-87 avait été programmé comme remplacement à réaction pour le Black Widow, mais l'échec du projet XP-87 a fait conserver le Black Widow pendant quelques années. Le dernier Black Widow opérationnel a quitté le Japon en mai 1950, manquant la Guerre de Corée de seulement un mois.
Les meilleures sources et références sont fournies en ces pages, voir la table des matières au début; pour les rapports originaux du Projet Sign et les interrogations des personnels vous devez consulter les archives du Projet Blue Book à la NARA à Washington D.C., Etats-Unis. (voir www.archives.gov).