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La seule question abordée ici est celle de l'utilisation d'un rapport d'analyse de la Guardia Civil, la police espagnole, portant sur les photos d'une prétendue nef Ummite prises à San José de Valderas, et de certains autres points techniques ou de contexte à propos de l'authenticité ou non de ces photographies.
«Jean Pollion» écrit:
«Farriols a ensuite confié les négatifs à Juan José Benitez, «ufologue» espagnol, pour une contre-expertise par les services spécialisés de la Guardia Civil. Cette expertise menée en 1996 avec les moyens de l'époque (un peu mieux que 1976 ) conclut à l'absence de trucage et l'absence de fil!»
Certes, l'analyse de la Guardia Civil conclut que ce qui a été appelé dans l'analyse du Ground Saucer Watch «un fil», et dans une autre analyse appelé «un rayon émis par l'OVNI» était une rayure.
Mais est-ce que «absence de trucage» veut dire que les photographies sont celles d'un engin spatial? Mais la Guardia Civil conclut-elle à l'absence de trucage?
Prouver l'authenticité ou le caractère frauduleux d'une photographie est assez complexe et une preuve définitive, absolue, incontestable, dans le sens de l'authenticité peut être quelque chose d'impossible. Prouver une fraude est souvent bien plus simple, et dans le cas des photographies de San José de Valderas, comme dans bien d'autres affaires de photographie, on pourrait fort bien s'en tenir à quelques principes simples habituellement fort bien acceptés:
Les photographies prises à San José de Valderas peuvent être rejetées comme frauduleuses non pas juste pour l'une ou l'autre de ces raisons, mais pour toutes à la fois.
Un an après la diffusion des photos d'un engin extraterrestre Ummite allégué à San José de Valderas, Rafael Farriols, largement impliqué dans l'affaire Ummo, et son ami Llobet, ont fait un relevé topographique des lieux d'où les photos ont été prises.
Ils affirment alors avoir reconstitué la trajectoire exacte de vol qu'emprunta la nef Ummite, et donc l'authenticité des photographies.
«Jean Pollion», (c'est un pseudonyme, cet auteur ne veut pas indiquer son vrai nom), écrira donc bien plus tard à ce sujet:
«Grâce à cette interprétation topographique, les deux chercheurs ont également apporté une preuve de l'authenticité des photos. En effet, il serait très difficile de réaliser des clichés truqués s'accordant aussi parfaitement avec le plan.»
Ce n'est naturellement pas vrai en soi. La seule continuité d'une série de photographie, même quand il n'y a pas de doutes sur cette continuité, ne suffit normalement absolument pas à prouver que ce qu'elle montre est effectivement ce que l'on prétend qu'elle montrent.
Mais le problème est ici bien plus grave: l'ordre des photographies n'est pas établi de manière satisfaisante, selon le rapport de la Guardia Civil:
Ci après est décrit comment furent archivés les négatifs remis et leurs marques respectives:
Marque de référence 1. - Le négatif présente les numéros marginaux 23 et 23 A
Marque de référence 2. - Le négatif porte les numéros 24 et 24 A
Marque de référence 3. - Le négatif porte les numéros 12 et 12 A . Le plastique protecteur de la face grise apparaît abîmé.
Marque de référence 4. - Le négatif porte les numéros 21 et 21 A
Marque de référence 5. - Le négatif porte les numéros 19 et 19 A
De l'analyse de cette particularité observée on déduit:
1. Que du film original manquent des négatifs qui devaient se trouver entre les numéros 12 et 24, et ceci met en évidence que:
a) une partie de la pellicule n'a pas été photographiée (passages blancs)
[...]
La Guardia Civil offre également ce commentaire:
2. La séquence photographique n'a pas été effectuée comme on pourrait le déduire de l'ordre attribué aux encadrements, cet ordre a pu correspondre à partir d'une première liste de référence.
Autrement dit, clairement, les numéros sur les porte-négatifs ne sont pas dans l'ordre, et la liste des numéro corrects permettant de les remettre dans l'ordre n'est pas en possession de la Guardia Civil, qui en est réduit à supposer qu'elle pourrait exister.
«Jean Pollion» en a juste fait une interprétation stupéfiante:
«Les numéros des photos ne se suivent pas (sauf 23 et 24 du film): il y a donc eu au moins 13 photos (il peut y en avoir eu en plus avant la n°12 et après la n°24) donc au moins 8 photos intermédiaires qui n'ont pas été déposées chez le photographe.»
Et ajoute «La supercherie proposée pour ces photos n'est donc absolument pas établie.»
Il n'y a aucune justification qui permettrait de changer cela en «les photos ne sont pas des supercheries.» Il le fait pourtant en affirmant que la continuité est une preuve: «Les deux chercheurs ont également apporté une preuve de l'authenticité des photos.»
La Guardia Civil, elle, ne néglige pas ce point, le rapport mentionne plus loin:
... il reste le fait de l'ordre chronologique perdu.
Que vaut, en soi, indépendamment des problèmes de continuité, la «reconstitution de la trajectoire» en terme de preuve, selon l'analyse de la Guardia Civil? C'est très clair, rien:
Plan des variations de vol.
Notre commentaire est, ... «que les paramètres de situation et de référence topographiques sont inconnus, c'est à dire la position relative entre les objets. On ne doit pas oublier que la photographie transforme l'image tridimensionnelle en une image à deux dimensions, comme s'il s'agissait d'une projection, dans le meilleur des cas orthogonale, en perdant quand même le paramètre du «fond». N'importe quel calcul fait ne sera qu'une spéculation, car il implique de définir des dimensions qui n'ont pas de détermination sur le négatif.»
Habituellement, dans une série de photographies d'OVNIS allégués, quand non seulement l'ordre chronologique est perdu, mais qu'en plus il manque des images, on note ceci comme raison de soupçonner une fraude. Dans l'affaire Ummo, les tenants de la thèse de l'authenticité des photos font exactement le contraire: ils affirment avoir prouvé l'authenticité des photographies à partir de leur continuité.
Habituellement, ce que l'on veut trouver dans une telle suite de photographie, c'est une pellicule continue, montrant d'abord quelques autres choses banales, poursuivant la série sans interruption de photographies de l'OVNI, avec à la suite d'autres photographies banales, ceci:
et non pas cela:
«Jean Pollion» écrit alors: «D'autres photos qui circulent sur le net sont des faux fabriqués par Jordan Pena afin de «prouver» qu'il était à l'origine des photos d'origine!»
Ci-dessus: Voici une photographie d'une maquette conçue par l'ufologue espagnol Manuel Carballal. Il a recueilli les aveux de Pena et a utilisé cette maquette pour reproduire des photographies similaires.
Dans toute autre affaire de ce genre, la charge de prouver que les photographies montrent un authentique engin extraterrestre de la planète Ummo reviendrait à ceux qui le pensent. Ici, on en arrive au point où ce sont les aveux de fraudes et les photographies de la maquette qui sont considérés comme des faux.
A ma connaissance, «Jean Pollion» ne dit à aucun moment de façon précise que puisque les analyses précédant celles de la Guardia Civil ont pris pour un fil ce dont la Guardia Civil a montré que c'était une simple rayure, alors ces analyses précédentes qui ont conclu à la fraude sont fausses, et les photographies sont bien celle d'un authentique vaisseau Ummite.
Toutefois, il m'est arrivé à de nombreuses reprises d'entendre exactement cela.
Le rapport de la Guardia Civil est parfaitement clair à ce sujet:
En examinant les images du négatif 19 (photo 41) la luminosité de l'OVNI est incongrue par rapport à tout autre objet photographié.
1°) Que le négatif 19 présente des signes d'avoir été obtenu par une série d'opérations dans lesquelles à certain moment de la lumière artificielle a été utilisée.
2°) Que sur le négatif 19 il n'y a pas de cohérence entre la lumière que réfléchit l'OVNI et celles que réfléchissent les poteaux du champ.
Et:
«...en raison de la non concordance de la luminosité entre les négatifs et entre les objets photographiés, ainsi que par l'apparent éclairage artificiel du négatif n° 19 et des images anormales (clairs et obscurs) sur le négatif 12, on ne peut écarter le doute que leur élaboration ait été frauduleuse.»
Il m'a été objecté à ce sujet que s'il y a une anomalie de la lumière, c'est parce que l'engin Ummite émettait sa propre lumière. Mais ce n'est pas ce que trouve l'analyse de la Guardia Civil:
«pas de cohérence entre la lumière que réfléchit l'OVNI» signifie clairement la lumière que réfléchit l'OVNI, et non pas la lumière qu'il émettrait.
Elle ne l'a pas prouvé, elle n'en a simplement pas trouvé de traces.
Pour le reste, la Guardia Civil a trouvé plusieurs indices de possibles manipulations:
«Il est très probable que ce négatif a été obtenu à partir d'une photographie sur laquelle était posé un verre pour la maintenir parfaitement plane. C'est peut-être un signe ou un indice qui force d'admettre que les négatifs étudiés n'offrent pas des images réelles, mais qu'elles ont été obtenues par un procédé de laboratoire.»
La Guardia Civil note que certains types de fraudes lui auraient été indétectables:
«Dans le cas qui nous occupe, nous avons des négatifs qui ne montrent pas de signes de manipulation frauduleuse, mais on ne peut éviter de suspecter la possibilité qu'ils aient été obtenus au moyen d'une manipulation technique ou d'un montage.»
Le fond de l'affaire est que QUAND ON PHOTOGRAPHIE UNE MAQUETTE, IL N'Y A PAS LE MOINDRE BESOIN DE MANIPULER LES NEGATIFS.
«X1 et X2 sont des tirages, envoyées en août 1967 par «Antonio Pardo» (lequel a déclaré qu'il avait fait 9 photos dont 7 bonnes, mais on n'en connaît que 2 !) à Marius Llegret. L'un des clichés, le XI, «d'Antonio PARDO» est très exactement juxtaposable (objet compris) au cliché Y1-n° 12 (précision meilleure de 0,1 %) et prises à la même hauteur de 1,15 mètres du sol. S'il y avait eu vraiment deux photographes, ils se seraient bousculés pour avoir exactement ce point !! . L'origine de ces photos n'existe que par les déclarations «d'Antonio Pardo». Jamais personne n'a vu autre chose que les deux positifs X1 et X2. Ce qui fait déjà planer pas mal de doutes sur les motivations réelles de Antonio Pardo...»
Ce qui précède est de «Jean Pollion».
(www.ummo-sciences.org/activ/art/art11-1.htm)
Le premier photographe, un anonyme qui selon le journaliste San Antonio lui a envoyé sous anonymat 5 des photos, n'a jamais été retrouvé. L'autre photographe, «Antonio Pardo», n'a jamais eu d'autre existence que celle d'un nom au bas d'une lettre accompagné de deux autres photos, ce fut tout ce qui pu être reçu par l'ufologue Manus Lleget suite à son appel à témoins d'OVNIS. Des «centaines de témoins visuels, selon les journaux,» dont on me parle parfois, aucun n'a jamais été retrouvé et ils ne se rapportent de toutes façons pas à l'événement prétendu de San José de Valderas, mais à l'événement prétendu de Madrid.
Il n'y a pas de témoins crédibles connus du tout ayant pris ces photographies à San José de Valderas.
Benitez, cité par Pollion, nous donne son opinion, la voici:
«Est-ce que cela signifie que les célèbres photos sont authentiques? Non. Personnellement je pense qu'elles ont été prises par le citoyen nommé José Luis Jordan Pena, avec l'aide d'un ami. Et pour ce faire ils se sont servis d'une petite maquette de plastique suspendue à un fil de nylon.»
(http://www.ummo-sciences.org/activ/art/art11-3.htm)
Pena et son ami Ortuno ont avoué être les auteurs de cette supercherie, entre autres supercheries Ummites. Ce sont les seuls témoins connus, ils sont témoins et auteurs de la supercherie.
Dans n'importe quelle autre affaire photographique, avec autant de problèmes, n'importe qui admettrait qu'il y a fraude.