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Les OVNIS dans la presse quotidienne:

Hubert Curien parle du GEPAN, France, 1980:

L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Vaucluse - Matin, France, page 5, le 23 avril 1980.

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Dossiers insolites

Une rubrique animée
par Jean Leclaire

Rencontre avec...

M. Hubert Curien, président du Centre National d'Etudes Spatiales

"Certains phénomènes observés sont difficiles à expliquer!"

Avignon. -- Le symposium sur la "création d'une agence internationale de satellites d'observation scientifique", organisée par l'association française du mouvement Pugwash, rassemblait, la semaine dernière, au Palais des Papes, une trentaine de savants et de diplomates représentant une vingtaine de pays.

C'est ainsi que l'un des "patrons" de la N.A.S.A., M. David Elliot, avait fait le déplacement depuis les Etats-Unis.

Côté français, le monde scientifique était particulièrement bien représenté puisque plusieurs savants du Centre National d'Etudes Spatiales participaient aux travaux et notamment M. Hubert Curien, président du C.N.E.S.

Ce fameux C.N.E.S. dont dépend, entre autres, le G.E.P.A.N (Groupe d'Etude des Phénomènes Aérospatiaux Non Expliqué) [sic], créé, on s'en souvient, début 1978, à la demande du gouvernement français.


Nous avons rencontré M. Hubert Curien, entre deux réunions, et il a bien voulu, malgré un agenda particulièrement chargé, répondre à nos questions.

Jean Leclaire. -- M. Curien, en votre qualité de président du C.N.E.S, pouvez-vous nous définir le G.E.P.A.N. et nous expliquer la façon dont il fonctionne?

M. Curien. -- Nous avons créé ce groupe il y a maintenant un peu plus de deux ans. Nous avions auparavant un ingénieur qui s'occupait de ces études et maintenant nous avons quelque chose qui a un caractère un peu plus officiel, parce que nous avons constaté que nombre de nos concitoyens s'intéressait à ce phénomène.

"Les uns et les autres cherchant à en donner des explications qui s'avérait souvent contradictoires."

"Nous disposons maintenant d'une équipe de scientifiques et de techniciens de valeur tout à fait reconnur et qui peuvent donner leur avis sur des observations qui sont rapportés."

"Le travail fondamental du G.E.P.A.N. est de recueillir les informations qui sont immédiatement triées pour éliminer celles qui ne sont pas de bonne foi ou celles qui n'ont aucun intérêt. Ensuite, classer parmi ses observations celles qui proviennent de phénomènes qui ne sont pas tout à fait connus et retenir enfin des phénomènes atmosphériques qui sont plus difficile à expliquer. Parmi cela, il y en a encore qu'on peut expliquer à partir de phénomènes liés aux nuages, aux orages etc... Et d'autres qui nous paraissent, pour l'instant, plus difficile à expliquer."

"Nous n'y attachons pas de signification surnaturelle. Nous y attachons simplement la constatation que les phénomènes atmosphériques sont des phénomènes qui dépendent d'un très grand nombre de paramètres, que ces phénomènes peut varier très vite dans le temps. Donc qui ne défient pas du tout les lois de la nature. Ils sont donc une application particulièrement compliquée de ces lois de la nature et c'est cela que nous cherchons à d'abord mieux comprendre, et ensuite expliquer".

Jean Leclaire. -- Vous recevez, je crois, communication des rapports établis par les services de gendarmerie relative aux observations.

M. Curien. -- "C'est exact. Nous avons une convention avec la gendarmerie nationale qui nous communique les rapports établi à la suite des observations.

Jean Leclaire. -- Recevez-vous beaucoup de ces rapports émanant soit des

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services de gendarmerie, soit de civils?

M. Curien. -- "Oui, le G.E.P.A.N. reçoit quotidiennement un nombre très copieux de rapports et c'est peut-être là, l'une des difficultés de sa tâche et la tâche la moins noble et la plus quotidiennes. Car il faut trouver dans toutes ces observations, celles qui correspondent à des observations croisées de plusieurs observateurs, de préférence indépendants et qui ont des documents, soit des documents optiques, soit d'autres, qui soit tout à fait incontestables."

Jean Leclaire. -- Avez-vous aujourd'hui une opinion sur le phénomène O.V.N.I. et laquelle?

M. Curien. -- "Mon opinion est très claire. Il y a des phénomènes qui me paraissent encore assez mystérieux parce que nous n'avons pas l'approche scientifique pour les expliquer."

"Si vous pensez à la foudre, la formation de la foudre en boule est quelque chose d'extrêmement compliqué et qu'on ne comprend pas bien. Donc mais ceci ne défie pas les lois de la nature [sic]. C'est simplement une expression curieuse et difficile à appréhender, des lois de la nature. Et la démarche scientifique est d'essayer de les appréhender et de les expliquer. C'est vraiment cette voie que nous voulons suivre."

"Comme nous avons la responsabilité des affaires spatiales pour notre pays, nous avons pensé que nous avions aussi cette responsabilité de l'étude scientifique des observations qui sont faites par des gens de bonne foi".

"Il y a quelques cas qui ont été montés en épingle et qui ont constitué des espèces de phénomènes psychologiques, soit particuliers, soit collectifs. Et alors là aussi c'est un certain type d'étude que nous pouvons faire en faisant non seulement des études de caractère physico-chimique mais aussi des études de caractère psychologique. Et voir comment une observation est perçue, par différents observateurs et comment une idée ou un fait qui était une apparence, prend par relations successives, l'aspect d'une réalité".

"Je n'ai pas du tout l'idée de jugement dans cette affaire. Je dis que ces phénomènes psychologiques méritent aussi d'être étudiées [sic] comme des réactions psychologiques et humaines devant un phénomène difficile".

Jean Leclaire. -- Avez-vous eu l'occasion d'étudier ce que l'on appelle des "cas d'atterrissages"?

M. Curien. -- "Non. Nous n'avons vraiment jusqu'ici aucune évidence d'impact physique d'objets autres que les météorites qui tombent du ciel. Il en tombe depuis toujours et quelquefois on ne peut les recueillir parce qu'ils ont été enterrés. Mais nous n'avons absolument aucune évidence d'atterrissage d'engins mystérieux. C'est pourquoi je parle toujours de phénomène et non pas d'objets. Dans le G.E.P.A.N le "P" est phénomène. Dans O.V.N.I. l' "O" est objet. C'est la différence!"

Jean Leclaire. -- Est-ce que vous avez eu l'occasion de visionner le film pris, l'année dernière, par la télévision australienne, dont on a beaucoup parlé et qui, d'après les témoins et les cameramen, représentaient des O.V.N.I. lesquels avaient suivi un appareil pendant environ une heure.

M. Curien. -- Je n'ai pas vu ce film. Naturellement, j'ai eu la relation de cet incident, mais je n'ai pas vu le film."

Jean Leclaire. -- Est-ce que vous pensez que cela soit possibleP

M. Curien. -- Nous avons, c'est vrai des constatations qui ont été faites par des pilotes d'avions et d'hélicoptères, constatations qui sont, soit des constatations optiques soit des constatations au radar. Ce peut-être des objets matériels, ce peut être aussi des singularités dans la nébulosité ou dans le champ électrique ou ou dans le champ magnétique.

Et tout cela méritait effectivement d'être approfondi. Nous le faisons en liaison avec les aviateurs et les organismes français qui s'occupent d'aviation civile et militaire."

Jean Leclaire. -- Alors, à quand l'explication totale des phénomènes O.V.N.I.?

M. Curien. -- Les physiciens et les chimistes préfèrent s'occuper d'abord des choses relativement simples. Importantes mais relativement simples, qu'ils peuvent décortiquer. Puis la démarche scientifique va progressivement vers des choses beaucoup plus compliquées. Mais les physiciens ont le sentiment qu'en s'attaquant à l'explication de phénomène un peu plus simples, ils arrivent plus vite à expliquer les lois de la nature. Alors au fur et à mesure que la physique avance, on peut expliquer certaines choses."

"Par exemple quelque chose qui paraissait extraordinairement mystérieux puisqu'il [sic] y a quelques années: les aurores boréales. Ce sont des phénomènes superbes et qui tenait de la magie."

"Maintenant, depuis quinze ans, on sait bien ce que c'est et comme est faite une aurore boréale. Et non seulement dans la très haute atmosphère mais également dans les parties qui sont bien supérieures à l'atmosphère et dans laquelle règne un champ électrique et un champ magnétique. Dans ces zones arrivent des particules qui sont émises par le soleil et qui son [sic] prises en chasse et reprises par le champ magnétique terrestre.

Donc voilà un phénomène qui paraissait absolument féerique, mystérieux, incroyable, dont on sait maintenant absolument tout.

Je n'ai pas, quant à moi, de grandes inquiétudes pour mes enfants et mes petits enfants. Ils en seront plus que moi".

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Cette page a été mise à jour le 26 juillet 2023.