L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Le Télégramme de Brest, France, le 18 janvier 1966.
Etrange aventure que celle dont M. Eugène Coquil, 23 ans, menuisier, demeurant à Kermadien, en Bolazec, se souviendra longtemps.
Dans la nuit de samedi à dimanche, il circulait au volant d'une "Dauphine" sur la route Morlaix-Callac. Vers 4 heures du matin, alors qu'il s'approchait du carrefour Bolazec-Plougras, au lieu dit "Ty Guen", il remarqua dans "la montagne" les faisceaux lumineux de ce qu'il pensa être un tracteur. Seul un tel véhicule pouvait en effet accéder à de tels lieux. Mais à 4 heures du matin que pouvait-il y faire?
"C'est la question que je me suis tout de suite posée, dit M. Coquil, que nous avons rencontré hier matin, dans la ferme paternelle. J'ai voulu en avoir le coeur net, pensant qu'un cultivateur avait été victime d'un accident, et j'ai arrêté ma voiture en bordure de la route, près de Ty-GuenVian, à quelques centaines de mètres du carrefour en direction de Bolazec. M. Coquu, qui connait parfaitement les lieux, emprunta alors une brèche pour aller à travers champs jusqu'au "tracteur"..."
"J'avais à peine fait quelques dizaines de mètres que je "le" vis arriver dans ma direction. Quelque chose me semblait étrange: je n'entendais pas le bruit du moteur et les lumières des phares me semblaient très hautes par rapport au niveau du sol. Je n'étais pas au bout de ma surprise puisque quelques instants après, "il" passait par-dessus le talus à 4 ou 5 mètres d'altitude. Je me rendis compte alors qu'il ne roulait pas mais volait en "rase-mottes", sans le moindre bruit".
Cette fois, c'en était trop, et M. Coquil, pris de panique, revint au galop vers la "Dauphine" qu'il avait laissée au bord de la route.
"Je dois avouer, dit-il, que j'ai eu peur, très peur. Je n'avais plus qu'une idée: quitter les lieux le plus vite possible. Mais l'objet volant me suivait et quand j'ai ouvert la portière de la "Dauphine", il était au-dessus de la voiture effectuant un "sur place" parfait à quelques mètres d'altitude seulement. Le temps de monter dans la voiture et l'engin se posait en douceur, à quelques mètres de la "Dauphine", sur un petit "terre-plein" de l'autre côté de la route".
L'occasion était trop belle pour M. Coquil de voir de très près ce qu'il est convenu d'appeler une "soucoupe volante" et peut-être de faire un brin de conversation avec des êtres venus d'un autre monde.
"Je n'en ai pas eu le courage, dit-il, avec un petit air de culpabilité. Je voulais partir au plus vite et dans ma précipitation j'ai calé plusieurs fois mon moteur. J'ai toutefois eu le temps de détailler la silhouette de l'engin qui m'a semblé aussi long qu'une voiture mais beaucoup plus large. Il était éclairé extérieurement de quatre colonnes lumineuses, ressemblant aux feux arrières d'une "404" mais leur lumière était identique à celle des enseignes lumineuses au néon".
Nous avons demandé à M. Coquil si l'engin lui avait semblé habité".
"Très sincèrement, me dit-il, je ne puis répondre à cette question puisque je n'ai vu aucune silhouette à l'intérieur.. Je suis presque certain par contre, qu'il y avait des hublots sur le côté"...
L'intéressé nous a raconté son aventure, en détail, devant ses frères et tout le village rassemblé. Pour lui, il n'y a pas de problème: ce n'était pas une hallucination. Il est certain d'avoir vu, et de très près, un engin comme ceux dont on parle dans les romans de science-fiction. Jamais auparavant; il n'avait rapporté la moindre attention aux histoires de "soucoupes volantes" et de l'avis général, c'est un garçon très équilibré, sérieux et extrêmement sobre. Alors?
Nous l'avons conduit sur place, pour une sorte de reconstitution, et l'état des lieux correspondait parfaitement à ce qu'il nous avait décrit quelques instants auparavant. Sans hésitation, il nous a montré l'endroit où il avait arrêté sa voiture, la direction d'où venait l'engin à une vitesse qu'il estimait être de 20 kilomètres à l'heure, et le terre-plein où il s'était arrêté.
"Dommage dit-il, avant de nous quitter, que j'aie été seul; s'il y avait eu quelqu'un avec moi, nous en aurions eu le coeur net, nous serions allés "le" voir, "le" toucher. Mais je n'ai pas osé et croyez bien que je le regrette"...
Lucien Jegourde