L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Sud Ouest, France, le 9 novembre 1990.
Les explications officielles fournies pour expliquer le phénomène de lundi soir ne satisfont pas Jean-Pierre Petit que se passionne pour l'étude des ovnis
Recueilli par Germain Chambost
Directeur de recherches au CNRS, le Centre national de la recherche scientifique, spécialiste de relativité générale, Jean-Pierre Petit se passionne depuis bien longtemps pour les OVNIS. Il vient même de publier un livre à ce sujet (1). Livre qui titille pas mal de ses collègues scientifiques, Jean-Pierre Petit n'hésitant pas à s'interroger très librement sur ce genre de phénomènes. Le dernier en date n'étant d'ailleurs pas fait pour fournir de réponses indubitables à ses interrogations.
- « On nous dit qu'il pourrait s'agir d'un satellite rentrant dans l'atmosphère. Moi, je veux bien. Mais la rentrée d'un engin de ce type ne dure pas trois minutes d'affilée, comme lundi soir. Ou alors, il faudrait envisager la rentrée de plusieurs satellites à la queue leu leu, ce qui est fort peu vraisemblable. D'autant que le phénomène s'est produit d'est en ouest, alors que les satellites tournent et retombent d'ouest en est. Enfin, leur rentrée n'est jamais fortuite, ils sont suivis à la trace.
Et aucune annonce a posteriori n'a même été faite par les organismes chargés du suivi de tels engins.
- On parle de météorite, en particulier chez les Allemands? Y compris parmi vos collègues astronomes-
Là encore, même réflexion. Des amis astronomes m'ont dit avoir vu des rentrées de météorites, mais le phénomène dure dix secondes au maximum, et la durée de celui-ci les étonne. De plus, il a été visible de Barcelone à Munich et de Rome à Londres, sur des milliers de kilomètres. Or, les météorites « brûlent » à partir de 40 kilomètres d'altitude et en dessous.
Avec la courbure de la terre, il n'est guère possible qu'on ait pu les voir se consumer depuis des points aussi éloignés. La remarque vaut encore davantage si l'on estime que le météore a éclaté en morceaux. On n'aurait pas pu voir ceux-ci d'aussi loin. Et ils n'auraient pas été alignés, comme des témoins de très bonne foi m'ont certifié avoir vu les «points» lumineux dans le ciel ce soir-là. Alors, le moins qu'on puisse dire, c'est : bizarre, bizarre ..."
(1) Jean-Pierre 'Petit, "Enquête sur les OVNIS", Editions Albin Michel.
Note: ceci est évidemment à propos de la rentrée atmosphérique de débris d'une fusées russe le 5 novembre 1990. Jean-Pierre Petit avait raison, ce n'était pas un météore. Ce n'était pas non plus une rentrée de satellite. Mais c'était bel et bien une rentrée d'un débris de fusée.