L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Le Provençal, Marseille, France, page 9, le 9 janvier 1954.
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Dieppe (A.C.P.)
Nul ne sait encore ce qui s'est passé à Dieppe où, la nuit dernière, une formidable explosion s'est produite, faisant voler des centaines de vitres en éclats.
On rapproche ce phénomène des explosions qui se sont produites, voici quelques jours, dans le ciel de Londres et qui n'ont pas davantage reçu d'explication.
Des témoins qui se trouvaient sur le port au moment de la déflagration, ont déclaré:
"Une immense boule de feu a embrasé l'horizon. Le phénomène a duré deux secondes, puis la nuit est revenue. Quatre ou cinq minutes plus tard, la formidable explosion déchira l'air. Nous avons cru que le dépôt d'essence de Rouen sautait. Nous avons aussi pensé qu'un avion à réaction s'était désintégré en vol, mais nous nous sommes ravisés, une telle explosion étant pas susceptible d'illuminer une ville entière."
On ne peut pas dire que les Dieppois ont été victimes d'une hallucination collective.
Dans un rayon de cent kilomètres, tous les témoignages concordent: les cheminots de Serqueux, à 40 kilomètres de Dieppe; des habitants de Mailleraye, à 60 kilomètres; de Forges-les-Eaux, en Seine-Inférieure, et même de la région d'Arras, ont vu et entendu l'explosion et sa lueur.
Selon les savants de l'Institut d'astrophysique de Paris, il s'agit très vraisemblablement de l'explosion d'un aérolithe.
Des fragments d'apparence métallique dont certains atteignaient la grosseur d'un galet normal, ont été découverts sur la plage de Dieppe, peu après l'apparition du mystérieux phénomène lumineux.
Envoyés au laboratoire municipal de Rouen, aux fins d'analyse, ces fragments sont apparus au chimistes comme étant à base ferrugineuse. Il leur a été impossible, jusqu'à présent, de préciser davantage leur composition et de déterminer, de façon certaine, leur origine.