L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Le Midi Libre, France, le 3 février 1974.
Montpellier. -- C'est bien un O.V.N.I. que deux garçons de Fabrègues, près de Montpellier, Fernand Perez, 14 ans et Jean-Paul Dazevedo, 15 chapelle de Sainte-Baudile, ans, ont vu posé, près de la dans la soirée du 6 décembre 1973.
Qui lance cette affirmation? Un amateur de science-fiction? Un professionnel de l'occultisme? Non. Un scientifique dont la position est particulièrement courageuse, dans une domaine singulièrement controversé depuis près de trente ans. Il s'agit de M. Claude Poher, chef de la section fusée du CNES (Centre National d'Etudes Spatiales de Toulouse.
Si aujourd'hui, le témoignage des deux lycéens de Fabrègue que "Midi Libre" a rapporté en exclusivité le 22 décembre vient au premier plan de l'actualité "extra-terrestre" - une actualité particulièrement nourrie ces temps-ci - c'est à "Concorde" qu'on le doit un peu. On sait que vendredi, à 19 h 0, la station régionale de Midi - pPrénées présenter une émission spéciale, couplée avec Montpellier, sur le mystérieux point lumineux photographié depuis l'avion supersonique le 30 juin 1973, lors d'une mission d'observation d'une éclipse solaire au dessus de Fort-Lamy (Tchad).
Au cours du débat qui suivit la projection de la photographie considérablement agrandie, les téléspectateurs attendaient des participants quîls donnent leur avis sur l'énigmatique voisin du vol de "Concorde". C'est alors que M. Claude Poher a lancé sa "bombe". Le chercheur qui, pour les besoins d'une étude menée pendant quatre ans à titre personnel a soumis à un ordinateur du C.N.E.S. mille observations dont deux cent vingt faites en France a refusé de considérer comme un O.V.N.I. le phénomène révélé par les photographies de l'avion supersonique. Il a notamment déclaré qu'il manquait trop d'éléments pour pouvoir affirmer que la tache impressionnée sur le cliché était bien l'image d'un O.V.N.I.
Dans la nuit du 6 décembre
Mais en revanche, M. Claude Poher tient pour une réalité l'atterrissage d'objet volant non identifié le 6 décembre 1973, entre Montpellier et Sète. Celui-là même dont furent les témoins les deux jeunes gens de Fabrègues.
"Sur le plateau de Saint-Baudille, confiaient-ils à "Midi Libre", quinze jours plus tard, il y avait un engin circulaire. Il avait la couleur de l'aluminium. Il était posé sur des pieds. C'était une vraie soucoupe volante. Elle avait sur le côté des lumières qui clignotaient comme les feux de position d'un avion. Un coup rouge, un coup blanc. Au sommet de la coupole, il y avait une sorte de bulle qui était plus éclairée que le reste."
Ce récit avait de quoi étonner. Le courrier qu’il nous valut, à l'époque, nous prouva au moins une chose: l'intérêt et la curiosité que suscite le mystère. Pour M. Claude Poher, qui a confirmé ses déclarations, vendredi soir, également sur les antennes de France-Inter, il semble établi maintenant que les témoins n'auraient pas été les victimes d'une hallucination collective.
On notera avec la même petite satisfaction d'amour-propre que le chef de la section fusées et sondes du C.N.E.S. de Toulouse s'appuie en particulier sur les sept témoignages que "Midi Libre" avait recueillis sur place, auprès des camarades de Fernand Pérès et de Jean-Paul Dazevedo et de leurs parents qui eux aussi, virent une lueur rouge insolite près de la chapelle.
Le test des lentilles
A côté de ces témoignages qui se "recoupent parfaitement", il y a eu aussi une expérience très simple. Elle a été effectuée par un Sétois, M. Claude Carriès, un jeune technicien de laboratoire de l'Institut scientifique et technique des pêches maritimes. Cet enquêteur officiel de "Lumière dans la nuit", un organisme de recherche privé (I), s'est livré à un test des plus troublants.
"Le lundi 24 décembre, explique-t-il, après avoir lu "Midi Libre" du 22, je suis allé à Saint-Baudile avec les jeunes témoins. J'ai pris deux échantillons de terre - il s'agit d'une terre très argileuse - l'un à l'endroit où ils ont vu l'O.V.N.I., l'autre à une vingtaine de mètres de l'aire d'atterrissage. J'ai semé des lentilles dans les deux échantillons enfermés dans des bocaux absolument identiques. Au bout d'une semaine, celle de l'échantillon provenant du voisinage de l'emplacement de l'O.V.N.I., ont germé normalement et les tiges sont apparues. Dans les jours qui ont suivi, les lentilles se sont développées normalement en dépit de la mauvaise qualité de la terre. Dans l'autre bocal, rien ne s'est produit.
Les résultats de ce test des plus simples ont été communiqués à M. Poher et il semble bien qu'ils aient conforté sa conviction sur le phénomène de Fabrègues. Les deux échantillons vont être maintenant analysés par un laboratoire de Bordeaux car il faut bien trouver une explication a cette anomalie végétale.
Phénomène électromagnétique
"La terre qui a été au contact de l'O.V.N.I. a peut-être été prise dans un puissant champ électromagnétique, avance M. Carries. Dans de nombreux cas d'atterrissage on a constaté que l'herbe avait été brûlée et qu'elle poussait plus".
Pour M. Norbert Glambasl, un jeune physicien de la Faculté des sciences de Montpellier, il s'agirait plutôt d'un effet radio-actif:
"Partout où des O.V.N.I. se sont posés, dit-il, la radioactivité décédée par les compteurs a été plus forte que la normale. Des plantes ont été tuées, d'autres ont subi des mutations. Des champignons par exemple ont grossi démesurément".
N'allons pas plus loin dans les hypothèses.
"Nous approchons de la vérité", n'hésite pas à dire à Montpellier un américain bien tranquille, M. Richard Niemtrow. Il est le représentant en France de l' "Aerial Phenomena Research Organization", le plus important groupement d'étude des U.S.A. dont le siège est à Tucson (Arizona).
Le 7 décembre, à 5h30, son système de détection magnétique a résonné comme un réveil matin dans son appartement. C'était le lendemain de la soirée de Saint-Baudile. Un mystère de plus. On donnerait bien un plat de lentilles pour connaître enfin la vérité sur ces phénomènes étranges qui troublent les nuits du Languedoc.
OVNI soit-il!...