L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Le Provençal, France, page 7, 25 mars 1980.
Je n'ai pas peur de le dire: J'ai vu des O.V.N.I.!
Cette affirmation pourrait être le fait d'un correspondant en mal de copie, si je n'avais pour confirmer mes dires, comme on le verra par la suite, les témoins les plUs dignes de foi - et les plus officiels - qui se puissent trouver.
En réalité, le terme "objet volant" est impropre, car rien ne prouve qu'il s'agit d'objets. Il serait plus juste de dire: "phénomène lumineux aérien non identifié".
Depuis la première apparition, Il y a quelques semaines, qui avait motivé une enquête de gendarmerie, j'avais demandé à tous les noctambules de ma connaissance de bien vouloir m'alerter s'ils apercevaient dans le ciel quelque chose d'insolite. Dimanche soir, vers 23 heures, un appel téléphonique me lance dans la nature, hâtivement armé d'une paire de jumelles et de mon matériel photographique. Impossible de voir quoi que ce soit aux abords de Saint-Rémy, à cause des reflets parasites de l'éclairage public. Estimant que j'aurais tout intérêt à prendre de la hauteur, je me dirige vers l'un des points les plus élevés des Alpilles, le plateau de la Caume. Sur la petite route qui grimpe jusqu'à la tour de la télévision, je croise la "4-L" du chef de corps des sapeurs-pompiers, le sous-lieutenant Durand (la nouvelle s'étant peu à peu répandue dans la ville, il ne m'en voudra pas si je dévoile, maintenant, que c'était lui le principal observateur de la première apparition).
J'arrive au relais de la T.V. où je trouve, tous feux éteints, l'estafette de la gendarmerie.
"Vos phares ont dû "les" faire fuir, me disent le chef Vincent et le gendarme De Mattos, car il n'y a plus rien maintenant".
J'apprends qu'ils avaient assisté pendant près d'une heure à un véritable ballet aérien effectué par d'étranges lumières.
Et, soudain, les lumières reviennent, deux, puis trois, puis quatre, en direction approximative du Nord, au-dessus, semble-t-il de Saint-Rémy. Elles se déplacent lentement dans le sens du vent (violent sur les cimes des Alpilles), mais aussi à contre-courant. Elles sont d'intensité variable, et leur couleur est jaune orangé. Le chef des pompiers nous a entre-temps, rejoints, et nous regardons pendant dix ou quinze minutes.
Pour apprécier la distance, il faudrait faire des relèvements différents; nous décidons de changer de poste d'observation. La voiture des gendarmes en tête, nous redescendons de la Caume et traversons la route de Saint-Rémy à Maussane pour prendre le chemin forestier qui conduit aux Baux, par les crêtes. A deux kilomètres environ, une petite avancée nous permet d'avoir une nouvelle vue sur Saint-Rémy, en direction du Nord-Est cette fois. Les lumières sont toujours sur la ville. Tantôt elles clignotent, tantôt elles pâlissent puis s'éteignent pour se rallumer quelques minutes après, à la même place ou à un endroit différent, se rapprochant ou s'éloignant l'une de l'autre, brillant intensément pendant quelques secondes avant de s'éteindre à nouveau. L'une d'elles apparait même en-dessous des lumières de la ville, donc très près du sol. L'observation dure plus d'une heure, puisqu'il est plus de minuit trente lorsque je décide de rentrer, le spectacle paraissant terminé.
Les jumelles n'ont pas montré plus de détails que l'observation à l'oeil nu. Les essais de photos n'ont évidemment rien donné, malgré le télé-objectif; car il aurait fallu pouvoir poser plusieurs minutes pour que le film, de sensibilité moyenne, soit impressionné.
De quoi s'agit-il? Ni d'étoiles, ni de ballons-sonde, ni de satellites ou d'aéronefs connus. L'association spécialisée Ouranos immédiatement prevenue, aura-t-elle pu obtenir d'autres précisions? D'autres personnes ont-elles observé le phénomène? Pour l'immédiat, le mystère demeure entier, et notre curiosité insatisfaite.
A. ROUMANNILLE
Les gendarmes, qui ont patrouillé jusqu'à trois heures du matin, n'ont plus rien observé.