L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Le Monde, Paris, France, le 8 juillet 1947.
Les agences de presse et les journaux américains continuent de se passionner pour les "soucoupes volantes", qui constituent maintenant une véritable affaire. Nos confrères d'outre-Atlantique ne l'inventent pas: un correspondant de l'United Press a vu samedi dernier, à la nuit tombante, un mystérieux disque blanc traverser le ciel à grande vitesse. Et dans trente Etats de l'Amérique de nombreuses personnes en ont aperçu, isolées ou groupées en "escadrilles". Dans une ville de l'Etat de l'Idaho, dans le Nord-Ouest des Etats-Unis, on affirme avoir vu une grappe de "soucoupes" tomber au sol sur le flanc boisé d'une montagne. Des aviateurs ont observé, eux aussi, des bolides brillants, de forme inconnue dans les milieux aéronautiques.
Les déclarations des nombreux témoins concordent sur l'aspect des fantômes atmosphériques, mais le diamètre "apparent" est tantôt de cinq ou six mètres, tantôt de douze à quinze mètres.
Il est compréhensible que dans un pays et à une époque où le radar atteint la lune de ses émissions, où les V-2 radioguidés photographient le golfe du Mexique de 180.000 mètres d'altitude, où la barrière du son est sur le point d'être traversée par des avions fulgurants, où les études cosmiques rivalisent chaque jour d'ingéniosité avec les recherches de la mécanique et de la chimie atomique, il est même excusable que les neurologistes demeurent sceptiques à l'égard des soucoupes volantes, en attendant les explications des experts, qui doivent être bien contrariés d'une telle dispersion s'ils sont eux-même dans le secret.