L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Le Journal de l'Ouest, France, page 5, le 7 décembre 1979.
CHATEAUBRIANT. -- "Ca me fiche en boule de voir qu'on ne me prend pas au sérieux". Face au scepticisme (du moins apparent) des gendarmes et d'une partie de la population de Sion-les-Mines à propos de l'apparition d'OVNI avec "enlèvement" mardi soir, M. Henri Lucas, artisan maçon de 37 ans, est en colère, il est sûr d'avoir vu, ce soir-là, à 18 h 20, une voiture entourée d'une boule rouge-orange, 100 m devant lui, puis un nuage monumental de fumée, puis plus rien, sinon l'OVNI qui a rodé dans les environs pendant plus d'une heure.
Toute la journée d'hier, la télévision et la presse nationale ont relaté cette étrange affaire, pendant que le "carrefour de l'extraordinaire", entre Ruffigné et Sion-Les-Mines, est devenu un véritable lieu de pèlerinage. Une chose est certaine: plusieurs faits viennent conforter l'opinion de M. Lucas. Outre le témoignage de ses trois fils, il y a celui du jeune Lionel Simon qui n'entretient pas de relations particulières avec la famille Lucas; ainsi que de nouveaux témoignages indirects. Il y a aussi les fameuses traces "d'herbe brûlée" au carrefour et, à proximité, des débris de verre provenant d'un phare rectangulaire (de Renault ou de Simca probablement). Si les débris de verre peuvent provenir d'un accident antérieur à l'apparition de l'OVNI, par contre, les "traces de brûlé" sont difficilement explicables.
Sur une longueur d'environ 14 m, sur le talus longeant le carrefour, à l'angle de la route de Sion et de la route de La Bénestais (direction d'où serait venu la voiture "enlevée"), l'herbe paraît brûlée, sauf sur une portion de 3 m. Cette portion est d'autant plus curieuse qu'elle est évasée vers le sommet du talus: comme si l'ombre du haut de la carrosserie d'une voiture aurait été projetée contre le talus, à l'angle de la route! A défaut de soleil, pourrait-il s'agir d'un OVNI? N'oublions pas que l'OVNI a été décrit par les différents témoins comme particulièrement brillant.
Phénomène encore plus étonnant: l'herbe qui paraît brûlée ne l'est en fait qu'en partie. En effet, c'est surtout la face exposée au carrefour qui est noircie, alors que l'herbe, ces temps-ci, est parfaitement sèche. De plus, on a pu remarquer que ces traces poudreuses noirâtres n'avaient aucune odeur: "Ca ne sent pas le brûlé!" constatent certains curieux. On peut ainsi penser que cet apparent "brûlis" résulterait plutôt d'une très forte chaleur qui aurait imprégné les brins d'herbe les plus secs.
Toujours à ce sujet, les débris de verre sur le bord de la route se situent dans le prolongement de la zone d'herbe "non calcinée", et correspondent au sens de la marche de la soi-disant "Simca" telle que l'a vue M. Lucas.
Côté gendarmerie, la compagnie de Châteaubriant et la brigade de Derval ne peuvent actuellement ni infirmer ni affirmer la présence d'un OVNI dans le ciel de Sion-Les-Mines mardi soir. Toutefois le Capitaine Lambert, commandant de la compagnie, nous signalait hier soir le témoignage de plusieurs personnes, tant de Châteaubriant que de Sion-les-Mines, affirmant avoir vu une leueur inhabituelle dans la direction où se seraient déroulés les événements. Et ce, précisément entre 18 h. et 18 h. 30. Notons qu'actuellement le soleil se couche avant cette heure.
Si ces nouveaux témoignages tendraient à accréditer les dires de M. Lucas, de ses enfants et de Lionel Simon, il n'est cependant pas possible de parler de disparition. Officiellement, aucune plainte n'a été déposée en ce sens. Toujours est-il que l'affaire continue à être prise très au sérieux...
Philippe TRUCHON