L'article ci-dessous est paru dans le quotidien L'Echo d'Oran, Oran, Algérie, le 11 juillet 1947.
(De notre rédaction parisienne)
PARIS, 10 juillet. -- Les "soucoupes volantes" occupent, ces jours-ci, une grande place dans la Presse internationale, et pourtant nous ne vivons pas une période creuse qui nécessite le recours au serpent de mer et autres monstres du Loch Ness périodiques.
L'opinion mondiale est alertée et les imaginations s'excitent. L'Amérique a donné le ton: nous avons appris successivement que des "soucoupes volantes" avaient été aperçues ça et là, que l'une d'elle avait été découverte à Roswell, que d'autres étaient venues s'abattre contre une montagne, qu'une autre encore avait atterri dans la cour d'une ferme.
Des savants se sont penchés sur la question, ont scruté le ciel, parlé de visions, d'hallucinations, de mystifications. Certains ont même déclaré qu'il s'agissait de nouveaux engins plus ou moins atomiques que les spécialistes américains expérimenteraient dans le plus grand secret.
Secret difficile à garder, tout au moins dans ces manifestations aériennes, puisque l'opinion se passionne dans le monde entier et que la fièvre gagne plusieurs continents.
Des "soucoupes" ou des "crêpes", comme on voudra, ont été vues un peu partout: en Iran, en Australie, au Danemark. L'Angleterre a eu la sienne, comme nous l'annonce l' "Evening News", et la France également. Il paraît, en effet, que deux bergers ont aperçu une escadre de points noirs entourée de [?], entre Bourges et Châteauroux, et en ont fait la déclaration à la Gendarmerie.
Qui, à l'heure actuelle, n'a pas vu sa "soucoupe". -- F.D.