L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Le Berry Républicain, Bourges, France, page 2, le 27 septembre 1954.
Voir le dossier du cas.
![]() |
Depuis quelque temps le ciel de France semble peuplé d'engins mystérieux dont on ignore ce qu'ils sont et d'où ils viennent. Au début, on avait pu croire que les personnes qui les avaient vus avait été atteintes d'hallucinations ou bien qu'il s'agissait de plaisantin désireux de s'amuser un peu au détriment de la trop grande crédulité de leurs compatriotes. Or, les témoignages se multiplient et ils émanent de gens sérieux à telle enseigne qu'il n'est plus possible de rester indifférents.
Ces témoignages, nous en avons recueilli de particulièrement intéressants, émanent d'une famille berruyère: M. Robert Patient, 35 ans, inspecteur adjoint des P.T.T., demeurant 22, rue Diderot, sa femme et leurs enfants dont les aînés sont âgés de 11 ans et demi et de 10 ans, qui ont été les témoins de bizarres phénomènes.
Jeudi soir, dans la voiture automobile, M. Patient s'était rendu, en compagnie de Mme Patient et de leurs enfants, à Vasselay, dont il est originaire. Alors que la nuit était tombée depuis peu, Mme Patient aperçut de brusques lueurs, semblables à des éclairs de magnésium, qui lui parurent suspectes. Mais elle n'y attacha pourtant pas trop d'importance. Peu après, la famille Patient, ayant repris la route pour se rendre au hameau de Fontland, où elle a des parents, vit apparaître dans le ciel un objet extrêmement brillant, qui semblait évoluer au-dessus du hameau de Jou.
- En raison même de la vive lumière qu'il dégageait, il nous fut impossible d'en définir la forme et la grosseur, nous dit M. Patient. A coup sûr, ce n'était pas une grosse étoile. L'objet se déplaçait en vacillant légèrement, s'éteignait brusquement ici et se rallumait là, un peu plus loin.
"Tout à coup, l'engin descendit vers la terre, puis disparut à nos yeux, comme s'il avait atterri. Au même moment, du point d'atterrissage présumé, apparut un reflet rougeoyant hémisphérique, de couleur orange, pouvant avoir un diamètre de 15 mètres environ, autant qu'il soit possible d'en juger en raison de la distance. Au milieu s'élevait, haut dans le ciel, un filament incandescent long d'une cinquantaine de mètres. Au bout de vingt à trente secondes, tous disparut. Presque aussitôt, la "boule lumineuse" se rallumait au-dessus de l'horizon.
- Etes-vous certain que vous ne vous trouviez pas en présence d'un phénomène atmosphérique? avons-nous demandé à M. et Mme Patient.
L'un et l'autre ne firent qu'une seule et même réponse:
- Certainement pas...
M. Robert Patient poursuivit:
- La nuit était sombre, sans lune, avec un ciel à demi couvert et des nuages assez bas. Or, lorsqu'il était allumé, l'engin a donné une clarté beaucoup plus vive que celui de la lune. Il va sans dire que cette apparition produisit sur nous un certain choc émotionnel qui peut nous avoir fait commettre des erreurs d'appréciation quant à la distance et l'intensité lumineuse. Toutefois, nous ne rêvions part, de cela nous sommes bien sûrs.
"Il se produisit ensuite un incident qu'il faut que je vous raconte. Je le ferais le plus objectivement possible.
"La voiture était arrêté à l'entrée du petit chemin qui conduit à Fonland. Je vous ai dit qu'après avoir descendu à terre l'engin était réapparu lumineux dans le ciel, toujours au-dessus de Jou. Or, je suis certain qu'un moment vint où il fonça sur nous. Il grossit rapidement, tandis que la lumière projetée sur le terrain se rapprochait à vive allure. Je dois vous dire que nous n'avons pas été très rassurés. Alors qu'il se trouvait à environ deux cent mètres de nous, j’ai embrayé sans plus attendre et je suis parti en direction de Fonland. Ma femme vit, un instant, à travers les arbres de la forêt de Villaine, l'engin qui nous suivait, parallèlement à la route. Lorsque nous arrivâmes à Fonland, l'engin lumineux était encore là, bien qu'un peu plus distant. Il s'effaça une minute après pour ne plus repparaître.
"Mais l'histoire ne se termine pas là. Ayant repris la route de Saint-Eloi, à Bourges, et étant parvenus à la hauteur de l'étang des Racines, nous avons aperçu un autre engin. Il se trouvait sensiblement plus loin, peut-être à quatre ou cinq kilomètres, toujours dans la direction de Jou. C'était, cette fois, une sorte de fuseau de teinte orangé, non éblouissant comme le ou les premiers. Nous avons pu suivre sa trajectoire pendant quelques secondes, avant sa disparition totale. Tout ceci s'est passé sans que nous ayons entendu le moindre bruit.
Ces événements sont tout à fait étrange, et l'on serait tenté de se montrer un peu sceptique. Il faut pourtant reconnaître que le phénomène a eu plusieurs témoins et qu'il a pu être observée pendant près d'une heure, car il était un peu plus de 21 heures quand Mme Patient aperçut la première "boule lumineuse" et plus de 22 heures quand le cigare orangé traversa le ciel.
Et puis, on se doit d'ajouter foi aux dires de M. Patient, un homme pondéré, qui n'est pas particulièrement impressionnable, possède des connaissances le mettant à l'abri d'une supercherie, et ne cherche pas à se mettre en vedette. D'ailleurs, on constatera de curieuses coïncidence, puisque vendredi, vers 3 heures du matin, un vierzonnais, M. Edmond Trochou, vit également une "marmite incandescente". De plus, les cheminots et une postière ont aperçu, dans le ciel, des lueurs étranges dont il ne leur fut pas possible de distinguer la cause.
Comment ne pas être intrigué par ces événements, dont on connaîtra peut-être un jour l'essence? En attendant, voilà un sujet de méditation qui ne manquera pas de retenir l'attention... même chez ce qui n'ont encore rien vu.