Cette série de photographies a été fournie par le Malin Space Center sur leur site web accessible au public, elles font partie d'une collection de plus de 50,000 images provenant de l'appareil photo embarqué à bord du satellite Mars Global Surveyor.
On voit ici des rigoles de la région de Gorgonum Chaos qui suggèrent que l'eau liquide s'y est épanchée à la surface récemment:
Ces paysages ont été photographiés dans les plaines creusées près du pôle sud, à des latitudes extrêmement froides. Malgré le fait que ce serait un endroit peu propice pour la présence d'eau liquide, des caniveaux, des canaux très marqués, profonds, en forme de V sont visibles.
Plus de 14 canaux, chacun de presque 1 kilomètre de long, courant en bas de la pente Sud de la paroi du mur de Nirgal Vallis. Les dépôts en dessous et les dunes de sable dans cette image sont dépourvus de tout cratère d'impact météoritique, ce qui indique leur jeunesse géologique.
Des caniveaux sur les versants Nord d'un cratère météoritique. L'image à droite est une vue rapprochée du secteur montré sur la gauche de la photo. Les reliefs aigus sur les canaux et les dépôts indiquent que de nombreux événements d'écoulement de l'eau et de débris se sont produits ici récemment.
Cette mosaïque montre environ 20 rivières différentes descendant les parois d'une cuvette dans la région de Sirenum Fossae/Gorgonum Chaos. Les canaux et les tabliers se produisent seulement sur la pente Sud de cette vallée.
Cet exemple, d'un cratère dans le nord-ouest d'Elysium Planitia, montre un contraste entre les paysages causé par les infiltrations liquides et les pentes douces et régulières causées par l'érosion sèche de la pente. Des caniveaux profonds sont vus du côté gauche; une pente érosionnelle sèche du côté droit.
Des canaux étroits creusés dans la paroi du cratère de Newton sont présumés avoir été constituées par de l'eau ayant débordé de la nappe phréatique et les débris qu'elle y a entraîné. Des centaines d'événements différents d'écoulement d'eau et de débris pourraient s'être produits pour créer la scène montrée ici.
L'eau liquide a dans le passé récent voir encore actuellement creusé des caniveaux et des rigoles, les débris s'accumulant dans des deltas, expliquent les scientifiques. La découverte, selon la NASA, "ravive les espoirs que la planète pourrait héberger la vie et un jour accueillir les colons humains."
"La présence d'eau liquide sur Mars a des implications profondes pour la question de la vie non seulement dans le passé, mais peut-être même aujourd'hui," déclarait Ed Weiler, administrateur adjoint de la NASA aux journalistes.
L'apparition de l'eau à la surface pourrait avoir formé plus de 100 paysages rares trouvés le long des falaises raides datant d'il y a "des millions d'années, il y a mille ans, peut-être hier," ajoutait Weiler.
"Ce sont des formes géologiques récentes qui n'ont jamais été vues avant sur Mars," déclare Michael Malin, responsable principal de leur étude. "Nous voyons des caractéristiques qui ont l'aspect de canaux constituées par de l'eau qui coule et des dépôts au sol de la roche transportée par ces écoulements."
Les géologues planétaires ont fait la découverte en examinant les photos récentes prises par le vaisseau spatial Mars Global Surveyor. Les images montrent les plus petits détails jamais observés depuis l'orbite Martienne, détail qui sont de taille approximative d'une voiture de sport.
La plupart du temps situés à des latitudes élevées et dans l'hémisphère méridional, les emplacements incluent des canaux, des rigoles et des dépôts alluviaux dans les parois interne ou externe de puits de volcans, de cratères d'impacts, de canyons et de vallées. Plus de 90 pour cent de ces formations se produisent au sud de l'équateur et le plus souvent sur les pentes à l'opposé de la lumière du soleil.
"Nous avons été tout étonnés et confondus par ceci. Cela ne correspond pas à l'idée que noua avions de Mars," a déclaré Michael Malin. Le Malin Space Center est en charge de manoeuvrer l'appareil photographique haute définition à bord du satellite de la NASA, qui est en orbite autour de Mars depuis 1997.
Les scientifiques nous avaient jusqu'en 2000 expliqué que Mars était sans doute partiellement couverte d'eau il y a des milliards d'années, se basant sur les traces d'érosion liquide et les signes de fleuves et de mers antiques. Mais ils nous ont aussi expliqué que toute l'eau aurait "disparu" à cause du refroidissement de la planète et la fuite de son atmosphère vers l'espace.
Cependant, il a toujours été évident que l'eau existe toujours sur Mars au moins sous forme des glaces de la calotte polaire Nord et comme vapeur dans de légers nuages. La présence d'eau liquide de nos jours fait tomber le principal argument contre la présence de vie non seulement dans le passé mais aussi de nos jours sur le planète.
"Si la vie s'est jamais développée sur Mars, et si elle a pu survivre jusqu'à nos jours, alors ces paysages sont les meilleurs endroits pour la trouver," selon Ed Weiler.
Ken Edgett, le co-auteur du rapport du magazine Science, était d'abord très sceptique sur le fait que l'eau ait créé ces formations peu communes.
"J'ai hurlé et tapé du pied en apprenant l'existence des conclusions du Malin Space Center mais j'ai dû accepter le poids des images", admet-il.
On pense que l'eau existe environ de 100 à 400 mètres (300 à 1.300 pieds) en-dessous de la surface. Malin a estimé le volume d'un écoulement typique à environ 2.500 mètres cubes (90.000 pieds cubes), "qui rempliraient une demi-douzaine de piscines à peu près."
Il reste pour la NASA des questions à résoudre, notamment le fait que cette eau liquide ait été trouvée aux endroits qui lui sont le moins propice, les plus froides, près des pôles.
Malin suggère que les eaux souterraines à ces endroits pourraient être riches de quelques sels inconnus ayant des propriétés physique particulières.
Je pense quant à moi que tout les arguments qui jusqu'à présent tentaient d'établir l'impossibilité de la présence d'eau liquide sur Mars tiennent à deux erreurs monumentales. En premier lieu, les estimations de températures sont fantaisistes, ainsi sur le site de Viking en 1976 on a mesuré une température moyenne de -5 degrés, rendant 'impossible' le dégel, mais en omettant de préciser qu'il ne s'agit pas de la température interne du sol, mais la température de l'atmosphère à plus d'un mètre d'altitude.
La deuxième erreur est, comme le suggère maintenant Malin, que si l'eau pure dégèle à zéro degrés, il en va tout autrement pour l'eau salée par exemple, comme le savent bien ceux qui jettent du sel ou de la potasse dans les rues en hiver. Sans nécessiter des concentrations extraordinaires en sels divers, on peut imaginer des eaux salées qui ne gèlent qu'à -35 degrés.
La NASA prévoit de lancer un nouvel orbiteur en 2001 qui pourrait examiner les lieux de plus près. Elle étudie également les possibilités d'envoyer des robots à la surface le plus rapidement possible.
Le satellite Mars Polar Lander devait également participer à la recherche d'eau en 1999, mais il a cessé d'émettre dès son entrée dans l'atmosphère.
J'avais écrit toutes les lignes ci-dessus en novembre 2001. En 2003, tout ceci a pris un tour encore plus intéressant.
Avant 2001, le grand public croyait généralement qu'il n'y a plus d'eau du tout sur Mars voir qu'il n'y en avait jamais eu, tandis que pour les scientifiques, il était déjà presque consensuel qu'il y avait eu de l'eau et son "absence" signifiait simplement que l'eau devait être "cachée" quelque part, par exemple gelée et mêlée au sous-sol. Les découvertes de 2001 indiquaient que cette eau pouvait s'épancher sous forme liquide.
En 2003 la présence de vaste quantité d'eau soupçonnée par les plus téméraires a été confirmée par les appareils de spectrométrie de la sonde spatiale Mars Odyssey. Il y a bien de l'eau dans le sous-sol, gelée, en vaste quantité, et largement répartie à la surface de la planète. Il a également été découvert que la calotte polaire Sud que l'on pensait être formée de CO2 gelé est en fait formée d'eau gelée avec une couche de quelques mètres seulement de CO2 gelé par-dessus. Antérieurement on avait estimé que seule la calotte polaire Nord est formée d'eau gelée.