ALSACAT-1990-11-05-MULHOUSEBALE-1
En avril 2001, l'ufologue Joël Mesnard, en un article affirmant qu'il y avait eu une vague d'OVNIS sur la France le novembre 1990, rapportait qu'entre Mulhouse dans le Haut-Rhin et Bâle, il y avait eu une observation recueillie par Jean-Jacques Goetschy et Thierry Guichard, d'une "immense masse sombre" qui "semblait immobile, et avait des hublots" et qui avait "disparu à vitesse fulgurante."
Mr. F. B., 28 ans, le 5 novembre 1990, entre 19:00 et 19:15, circulait sur l'autoroute de Mulhouse vers Saint-Louis, qui jouxte l'aéroport de Mulhouse-Bâle. Il était en compagnie de sa femme et de leur fils de 6 ans et demi.
Arrivés à hauteur du lieudit Ile Napoléon, ces témoins ont remarqué plusieurs voitures arrêtées sur le bas-côté, leurs occupants scrutant le ciel. F. B. a freiné et roulé au pas, et c'est alors que son fils et lui-même ont vu au-dessus d'un immeuble, à leur gauche, une immense masse sombre qui se détachait de la nuit par sa noirceur extrêmement prononcée.
L'objet semblait immobile, et avait des hublots, avec des lumières blanches, devant et sur le côté. L'engin était énorme, il "ressemblait à une petite ville, surmontée d'un étage". L'observation a duré une dizaine de secondes, avant "qu'il" ne disparaisse à une vitesse fulgurante, en direction de l'Allemagne.
Les enquêteurs notent que la femme de F. B., pourtant bien présente au cours de l'événement, ne se souvenait de rien lors de l'entrevue. F. B. a été frappé par la ressemblance de l'objet qu'il a observé avec celui qui a été vu en Dordogne, et qui est décrit dans LDLN 310, p.16, l'objet était "presque identique".
Il y avait une vingtaine de témoins sur le bord de la route, un nombre remarquablement élevé, "mais vingt témoins ne signifient pas vingt témoignages, hélas!".
A part pour Joêl Mesnard qui estime qu'il s'agissait d'un "OVNI", aucune interprétation ou explication n'est proposée dans la source la plus primaire. Il s'agissait là, évidemment, d'une des nombreuses observations de ce qui n'était en rien un "OVNI", mais des débris incandescents de la fusée russe Proton qui ont traversé les cieux de France du Sud-Ouest au Nord Est ce jour-là et à ce moment-là.
Date: | 5 novembre 1990 |
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Heure: | Entre 18:00 et 19:15 |
Durée: | ? |
Date du premier rapport connu: | |
Délai de rapport: |
Département: | Haut-Rhin |
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Commune: | Sausheim, Illzach, Rixheim |
Lieu: | De la voiture allant à l'autoroute à l'Ile Napoléon, OVNI dans le ciel. |
Latitude: | 47.772 |
Longitude: | 7.381 |
Rayon d'incertitude: | 500 m |
Nombre de témoins allégués: | 3 |
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Nombre de témoins connus: | 2 |
Nombre de témoins nommés: | ? |
Ages des témoins: | 28, adulte, 6 |
Types de témoins: | Un couple et leur fils. |
Témoignage apporté via: | Ufologues Jean-Jacques Goetschy et Thierry Guichard. |
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Type de lieu: | De la voiture roulant vers l'autoroute, OVNI dans le ciel. |
Conditions d'éclairage: | Nuit |
OVNI observé: | Oui |
Arrivée OVNI observée: | Non |
Départ OVNI observé: | Oui |
Entité(s): | Non |
Photographies: | Non. |
Dessins par témoins: | Non. |
Dessins approuvé par témoins: | Non. |
Sentiments des témoins: | ? |
Interprétations des témoins: | Un immense engin avec des hublots. |
Hynek: | LN |
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ALSACAT: | Rentrée de débris spatiaux. |
[Ref. ld1:] JOEL MESNARD - LDLN:
Entre Mulhouse (Haut-Rhin) et Bâle: "L'immense masse sombre semblait immobile, et avait des hublots. Elle disparut à vitesse fulgurante." Jean-Jacques Goetschy et Thierry Guichard ont recueilli le témoignage de M. F.B. (28 ans) qui, le 5 novembre 1990, entre 19 h et 19 h 15 circulait sur l'autoroute de Mulhouse vers Saint-Louis (qui jouxte l'aéroport de Mulhouse-Bâle). Il était en compagnie de sa femme et de leur fils, âgé de six ans et demi. Arrivés à hauteur du lieudit IIe Napoléon, ces témoins remarquèrent plusieurs voitures arrêtées sur le bas-côté, leurs occupants scrutant le ciel. F.B. freina, et roula au pas. C'est alors que son fils et lui-même aperçurent, au-dessus d'un immeuble, à leur gauche, une immense masse sombre qui se détachait de la nuit par sa noirceur extrêmement prononcée. L'objet semblait immobile, et avait des hublots, avec des lumières blanches, devant et sur le côté. L'engin était énorme: "Cela ressemblait à une petite ville, surmontée d'un étage". L'observation dura une dizaine de secondes, avant qu'il ne disparaisse à une vitesse fulgurante, en direction de l'Allemagne. Notes des enquêteurs: La femme de F.B., pourtant bien présente au cours de l'événement, ne se souvenait de rien lors de l'entrevue ! (5) Monsieur F.B. a été frappé par la ressemblance de l'objet qu'il a observé avec celui qui a été vu en Dordogne, et qui est décrit dans LDLN 310, p.16: l'objet est « presque identique ». Il y avait une vingtaine de témoins sur le bord de la route. (C'est un nombre remarquablement élevé, mais vingt témoins ne signifient pas vingt témoignages, hélas!) |
[Ref. ld2:] "LUMIERES DANS LA NUIT":
Le magazine publiait une "carte récapitulative" de 30 observations "parmi les plus significatives" de la soirée du 5 novembre 1990.
Parmi celle-ci, il est noté qu'entre Mulhouse et Bâle, selon LDLN 360 page 17, entre 19 heures et 19 heure 15, des automobilistes avaient observé "une immense masse sombre, avec des hublots et des lumières blanches devant et sur le côté".
Après une période d'immobilité, la chose s'est éloignée à vitesse fulgurante en direction de l'Allemagne.
[Ref. ls1:] "OVNIS LUEURS SCEPTIQUES":
Les auteurs indiquent que pour le cas du 5 novembre 1990 entre Mulhouse (Haut-Rhin) et Bâle, a été dit:
"L'immense masse sombre semblait immobile", et avait des hublots. Elle disparut à vitesse fulgurante."
Ils commentent que c'est une bonne description de la rentrée de débris spatiaux de ce moment, les anomalies de trajectoire apparente s'expliquant par le déplacement des témoins en automobile.
Ils indiquent que l'observation a été faite par un couple et leur enfant qui roulaient sur une autoroute en direction de l'est-nord-est. Ils étaient très bien placés pour voir la rentrée qui passait au plus près à leur gauche (NNO), à une hauteur angulaire de 51°. Leur attention avait été attirée par de nombreuses voitures arrêtées sur le bas-côté, dont les occupants scrutaient le ciel.
La description et l'heure correspondent à la rentrée atmosphérique, l'observation a été courte, d'une dizaine de secondes à peine. Dans ces dix secondes, la rentrée s'était déplacée suffisamment lentement pour qu'on puisse la croire immobile, surtout lorsqu'on se trouve soi-même dans une voiture en marche...
Ils indiquent qu'il reste donc seulement l'éloignement "à une vitesse fulgurante" à expliquer, mais que si on regarde le plan, on constate que quelque 500 m après le lieu du début de l'observation, une distance que l'on parcourt en une quinzaine de secondes sur une autoroute, l'autoroute vers Bâle tourne de 900 vers la droite, si bien que la rentrée atmosphérique s'est retrouvée rapidement dans le dos des témoins, ou en tout cas à leur arrière-gauche, et qu'il n'est donc pas utile d'aller plus loin, "d'autant que si ça n'est pas la rentrée atmosphérique qu'ont vu ce couple, on se demande ce que pouvaient bien regarder tous les autres automobilistes (une vingtaine d'après ce témoignage) qui avaient garé leur voiture sur le bas-côté pour observer le ciel!"
Ils indiquent qu'il y avait eu un autre détail qui avait troublé Joël Mesnard: lors de l'enquête, la femme du conducteur ne se souvenait absolument pas de l'événement... Une "étrange amnésie" que Joël Mesnard avait rapprochée de celle de deux des quatre joggers de linas, et de la tendance du quatrième à "minimiser l'incident"; mais en réalité, ce sont deux joggers qui minimisaient l'incident et un qui l'avait oublié, ce qui fait que Joël Mesnard "semble décidément bien placé pour se rendre compte que la mémoire est faillible!"
Ils ajoutent qu'on aurait voulu savoir, c'est quand les témoins ont été interrogés, ce que Joël Mesnard n'avait évidemment pas précisé, parce que "l'amnésie" serait effectivement étrange si on a interrogé cette dame dans les jours qui ont suivi l'observation, alors que si c'est après 5 ou 10 ans, "je penserais juste qu'elle n'a pas trouvé cette observation aussi exceptionnelle que son mari, et qu'ayant accepté l'explication officielle elle a fini par oublier cet événement pour elle mineur.
En conclusion, il est noté:
"La seule chose qui me surprend vraiment dans cette histoire, c'est que même dans un tel cas où le seul détail qui peut paraître bizarre est une "amnésie", Mesnard estime que la date du témoignage est une information sans importance qu'il n'est pas utile de mentionner!"
Le 5 novembre 1990, une ou deux minutes après 19:00, se déroule un phénomène tout à fait trivial, expliqué, dépourvu de toute caractéristique d'étrangeté réelle, mais qui suscitera dans une partie de l'ufologie française un véritable délire ovniesque.
Les observations commencent avec une désintégration au-dessus du golfe de Gascogne en France, résultant fragments en combustion vus de loin, généralement et au fur et à mesure de leurs approche, comme un ensemble de trois lumières principales, d'où l'appellation "triangle", de grande dimension angulaire, et suivi de traînées de fumées et flammèches.
Une fois au-dessus du territoire, la chose est vue sous divers angles et à diverses distances par des gens au sol, ce qui donne une gamme de descriptions assez diverses.
La chose traverse la France suivant une ligne à peu près Bordeaux - Strasbourg, en silence, en ligne droite, sans aucune manoeuvre, et en deux à trois minutes, passant Strasbourg à 19:06.
Des observations seront également faire dans le Sud de l'Angleterre, à Londres, en Allemagne, Tchécoslovaquie, Pologne, mais pas au-delà.
Dans la soirée, plusieurs brigades de Gendarmerie contactent le Centre Nationale d'Etudes Spatiales pour signaler ce que des gens leur ont rapporté. Aux brigades d'Angers et de Tulle, des gendarmes ont pu voir le spectacle eux-mêmes. Dans la soirée, le service de presse des armées, le SIRPA, confirme que des pilotes militaires avaient vu quelque chose sans arriver à l'identifier formellement. Près de Paris, aux aéroports d'Orly et de Roissy, le phénomène lumineux est vu depuis les tours de contrôle. Des centaines, voire des milliers de civils rapporteront leurs observations à la gendarmerie, à la presse et aux autres medias.
On parlera à la radio, à la télévision, dans les journaux, d'OVNI, puis de météore, puis enfin la bonne explication sera trouvée, grâce à une information donnée par la NASA: il s'agissait de l'entrée dans l'atmosphère de restes d'une fusée russe Proton lancée depuis le centre spatial de Baïkonour, pour mettre en orbite un satellite Gorizont 21. Les calculs avaient prévu la retombée de débris de la fusée, à sa 36e orbite, traversant la France du Sud-Ouest au Nord-Est le 5 novembre 1990 vers 19:00. Le SEPRA, alors service officiel en charge de ces questions, a fourni cette explications aux agences de presse le 9 novembre 1990.
Dès le 5 novembre 1990, un amateur versé en calculs de trajectoires des satellites et retombées de débris spatial, Pierre Neirinck, avait vu lui-même, et identifié également, indépendamment de la NASA, qu'il s'agissait de débris de la fusée Proton.
Tout ufologue sensé aurait dû dès le début, vu les descriptions, et au moins par la suite, comprendre correctement l'affaire, mais certains n'y voudront rien entendre et parleront de "vague d'OVNIS", de "400 OVNIS", voire de "milliers d'OVNIS", ajoutant souvent à ces observations d'autres, plus ou moins concomitantes, qui n'avaient pas cette explication. Ceci fait que des observations de cette réentrée sont présentées comme des observations d'OVNIS dans la littérature ufologique, et cela comprend des observations faites en Alsace.
Quelques mots sur ce cas.
La localisation est à l'Ile Napoléon, juste au bord de Mulhouse, donc bien loin de Bâle et de l'aéroport de Bâle Mulhouse, à près de 30 kilomètres de là.
Les "hublots" ne sont qu'une interprétation: les points lumineux sont estimés être des hublots éclairés de l'intérieur.
Cette impression était liée à celle d'une "masse": couramment, des points lumineux dans le ciel nocturne semblent correspondre une forme, par plusieurs mécanismes possibles:
On notera que l'apparence "immobile" puis le départ "fulgurant", des propos du témoin apparemment non cités, serait, au pied de la lettre, en contradiction flagrante avec l'observation des débris de fusée russe.
Mais on se demande effectivement en ce cas comment il se ferait que le ou les témoins n'aient pas aussi vu les débris de fusée, qui étaient à cet endroit et à ce moment dans le ciel, extrêmement visibles...
Les commentaires à ce sujet de Robert Alessandri et al [ls1] l'expliquent fort bien.
L'automobiliste va dans le sens Mulhouse vers Saint-Louis "sur l'autoroute" et se trouve à l'Ile Napoléon. Le phénomène est à leur gauche. Voici la carte:
Le cercle rouge représente la zone intercommunale que l'on nomme "Ile Napoléon" - ce n'est plus une île depuis longtemps.
Les témoins voulaient donc prendre l'autoroute vers Bâle; ils étaient donc certainement sur la route en bleu puis ont rejoint l'autoroute (ligne verte) par la portion de route en jaune.
Ils disent avoir vu d'abord la chose au-dessus d'un immeuble; les cercles verts matérialisent des immeubles possibles.
Sur la portion de route en bleu, la rentrée était bien à leur gauche, et lorsqu'ils ont pris la portion en jaune, elle apparaissait en arrière d'eux.
La partie de route en bleu a pu leur faire penser à une immobilité, et la brusquerie du virage vers la droite a bien pu leur faire penser à un départ "fulgurant".
Rentrée de débris spatiaux.
* = Source dont je dispose.
? = Source dont l'existence m'est signalée mais dont je ne dispose pas. Aide appréciée.
Auteur principal: | Patrick Gross |
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Editeur: | Patrick Gross |
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0.1 | Patrick Gross | 31 mai 2015 | Création, [ld1], [ld2], [ls1]. |
1.0 | Patrick Gross | 31 mai 2015 | Première publication. |