En France en automne de 1954, il y a eu une vague importante de récit d'observations d'OVNIS et de rencontres rapprochées alléguées avec leurs occupants, largement relayés dans la presse nationale et régionale.
Les "soucoupes" et les "Martiens" sont naturellement vite devenus un thème publicitaire. Une telle publicité était parue dans le journal Le Dauphiné Libéré, dans laquelle sous la forme d'un récit d'une telle rencontre, était finalement décrit que le "Martien" portait un élégant blouson de la célèbre marque "Duracuir".
Aucun ufologue à ma connaissance n'a jamais pris cette évidente publicité pour un récit d'une réelle rencontre du troisième type.
Mais dans les années 70, deux ufologues se croyant converti au "rationalisme" ont réussi l'impensable: présenter l'affaire comme si les ufologues, qualifiés d'idiots sans humour, y avaient "cru".
Les deux ci-devant "rationalistes" sont allés jusqu'à prétendre que c'est avec "des jours d'enquête", qu'ils ont été sûrs que ce Martien en blouson Duracuir n'était pas vraiment un Martien authentique mais un Martien publicitaire.
L'affaire illustre de façon assez hilarante l'insondable bêtise qui peut régner dans les rangs de gens se prétendant "rationalistes."
Numéro de cas: | URECAT-000154 |
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Date d'observation: | 19 octobre 1954 |
Premier rapport: | N/A |
Délai de rapport: | N/A |
Témoignage apporté via: | N/A |
Premier enregistrement allégué par: | N/A |
Premier enregistrement certain par: | N/A |
Type premier enregistrement allégué: | N/A |
Type premier enregistrement certain: | N/A |
Ce dossier créé le: | 16 avril 2007 |
Sa plus récente mise à jour: | 15 août 2013 |
Pays de l'événement: | France |
Etat/Département: | Allier |
Type de lieu: | N/A |
Conditions d'éclairage: | N/A |
OVNI observé: | N/A |
Arrivée OVNI observée: | N/A |
Départ OVNI observé: | N/A |
Relation OVNI/entité: | N/A |
Nombre de témoins: | N/A |
Ages des témoins: | N/A |
Types de témoins: | N/A. |
Photographies: | N/A. |
Dessins par témoins: | Non. |
Dessins approuvé par témoins: | Non. |
Nombre d'entités: | 3 |
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Type d'entités: | Exotiques |
Taille d'entités: | Petit |
Tenues d'entités: | Un blouson "Duracuir". |
Couleur des tenues d'entités: | Gris acier. |
Couleur de peau d'entités: | Non rapporté. |
Corps des entités: | Une seule jambe. |
Têtes des entités: | Très petite et conique. |
Yeux des entités: | Trois. |
Bouches des entités: | Non rapporté. |
Nez des entités: | Non rapporté. |
Pieds des entités: | Un seul, socle sphérique. |
Bras des entités: | Normal. |
Doigts des entités: | Crochet. |
Nb de doigts des entités: | 0 |
Pilosité des entités: | Non rapporté. |
Voix des entités: | Non rapporté. |
Actions des entités: | N/A |
Interactions entités/témoins: | N/A |
Réactions des témoins: | N/A |
Sentiments des témoins: | N/A |
Interprétations des témoins: | N/A |
Catégorie explicative: | Non-RR3. Publicité. |
Certitude de l'explication: | Certaine. |
[Ref. io1:] "INFO-OVNI":
-6- DATE 19/10/1954 HEURE 15 h . 00 environ LIEU Les Deux Passages Ygrande (Allier) TEMOINS Monsieur G. Rivet instituteur et 19 de ses élèves. Les FAITS. "On nous signale que l'instituteur d'Ygrande, Monsieur Gustave Rivet, se promenait dans la campagne vers 15h. accompagné de sa jeune classe comprenant 19 élèves, pour le cour de botanique expliquée. "Au moment où ils étaient sur le point d'arriver sur le lieu dit "Les deux Passages" leur attention fut attirée par un bruit inaccoutumé. "Un sifflement léger et alternatif vrillait l'air de la campagne ensoleillée et sans vent. Les enfants peu rassurés demandèrent à leur maître ce qu'il en était. Celui-ci se trouvait dans l'impossibilité de leur répondre. Le bruit cessa tout à coup. Oubliant cet incident, la jeune classe continua sa promenade studieuse. "Environ une demi heure plus tard, à nouveau le bruit se fit entendre. Quelle ne fut pas la surprise de toute la classe de découvrir que ce bruit provenait du milieu d'un champ caché par un rideau d'arbres. "Un engin était là dont l'apparence métallique d'un rouge fonçé leur fit aussitôt penser à une soucoupe volante. Cet instrument composé de deux parties, la partie inférieure d'environ 1m à 1m.50 de haut, sphérique et garnie de hublots ovales, la seconde supérieure paraissant être un disque d'environ 0,50 m d'épaisseur tournant et émettant un lége rsifflement, reposait sur des blocs carrés. Monsieur Gustave Rivet put tout à loisir et avec un esprit calme observer cette vision étrange. Autour de l'appareil, il y avait trois formes qui semblaient être les passagers de cette machine. Ces formes étaient composées d'un tronc d'homme à peu près normal muni de deux bras dont les proportions étaient humaines, mais terminés par un crochet s'ouvrant et se refermant. "Une seule jambe terminée par un socle sphérique permettait des déplacements par petits sauts. La tête très petite et cônique semblait semblait avoir trois yeux situés en triangle et permettant une vision dans toutes les directions à la fois. "Le point le plus curieux reste leur costume qui semble être une veste de cuir, d'une couleur gris acier. Le jeune Chatelin, 14 ans, fils du marchand de confection d'Ygrande certifie avoir reconnu un vêtement "Duracuir" la maison qui habille Louison Bobet, le Champion du monde toujours chic et bien habillé!" SOURCES. Presse. "Le Dauphiné Libéré" du 20/10/1954 (Communication E. Zurcher) |
ENQUETE. Il n'y a jamais eu aucun Gustave Rivet instituteur à Ygrande. Il n'y a jamais eu aucun Chatelin marchand de confection à Ygrande. La carte d'Etat Major ne mentionne aucun lieu dit "Les Deux Passages". Toutefois, la presse locale mentionne: 19/12/1954 Ygrande 06 h . OO ( ou 18 h. OO) "Une sphère lumineuse s'éleva à la verticale et disparut rapidement." "Centre-Matin" du 20/12/1954 Il s'agit du seul cas jamais rapporté sur la commune d'Ygrande, mais juste deux mois après l'atterrissage prétendu dans le D. L. ENQUETEUR. J. GIRAUD Groupe 03 100 |
[Ref. bb1:] GERARD BARTHEL ET JACQUES BRUCKER:
Les deux auteurs indiquent que le journal "Le Dauphiné Libéré", 2 octobre 1954, a fait paraître le texte qui suit:
"On nous signale que l'instituteur d'Ygrande, Gustave Rivet, se promenait dans la campagne vers 15:00, accompagné de sa jeune classe comprenant 19 élèves pour le cours de botanique expliqué."
"Au moment où ils étaient sur le point d'arriver sur le lieu dit "Les deux Passages", leur attention fut attirée par un bruit inaccoutumé. Un sifflement léger et alternatif vrillait l'air de la campagne ensoleillée et sans vent. Les enfants peu rassurés demandèrent à leur maître ce qu'il en était. Celui-ci se trouvait dans l'impossibilité de leur répondre. Le bruit cessa tout à coup. Oubliant cet incident, la jeune classe continua sa promenade studieuse. Environ une demi-heure plus tard, à nouveau le bruit se fit entendre et qu'elle [sic] ne fut pas la stupéfaction de toute la classe que de découvrir que ce bruit provenait du milieu du champ caché par un rideau d'arbres."
"Un engin métallique dont l'apparence métallique d'un rouge foncé, leur fit aussitôt penser à une soucoupe volante. Cet instrument comportait deux parties, la partie inférieure d'environ un mètre à un mètre cinquante de haut, sphérique et garnie de hublots ovales; la seconde, supérieure paraissant être un disque d'environ 0,50 mètres d'épaisseur tournant et émettant un léger sifflement, reposait sur des blocs carrés."
"Monsieur Gustave Rivet put tout à loisirs avec un esprit calme, observer cette étrange vision. Autour de l'appareil il y avait trois formes qui semblaient être les passagers de cette machine. Ces formes étaient composées d'un tronc d'homme à peu près normal muni de deux bras dont les proportions étaient humaines mais terminées par un crochet s'ouvrant et se refermant. Une seule jambe terminée par un socle sphérique permettait des déplacements par petits sauts. La tête, très petite et conique semblait avoir trois yeux situés en triangle et permettant de voir dans toutes les directions à la fois."
"Le point le plus curieux reste leur costume qui semblait être une veste de cuir d'une couleur gris acier. Le jeune Chatelin, 14 ans, fils du marchand de confection d'Ygrande, certifie avoir reconnu un vêtement "Duracuir", la maison qui habille Louison Bobet le champion du monde chic et toujours bien habillé... !!! ?"
Les deux auteurs indiquent que si les ufologues avaient de l'humour au lieu d'être bêtes à cause de leur fanatisme ils riraient à cette lecture.
Ils disent ensuite que cette affaire peut être "éliminée sans aucun doute."
Ils racontent ensuite qu'ils ont fait une enquête sur cette affaire, par des lettres et des coups de téléphones et "quelques journées de travail pour être sûrs que nous ne faisons par d'erreur de jugement."
Ils disent ensuite que c'est un canular et que Mr. Rivet et le jeune Chatelin n'ont pas existé mais que "dans le reste des observations la nature du récit ne permet pas toujours de soupçonner une éventuelle plaisanterie."
[Ref. mf1:] MICHEL FIGUET:
Cet ufologue a noté:
CAS Nr | CLASSIFICATION | DATE | HEURE | LIEU | CODE POSTAL | CREDIBILITE SOURCE |
---|---|---|---|---|---|---|
241 | CE3 | 19 10 1954 | 15.30 | Ygrande | 03160 B4 | E [= Expliqué], (publicité) |
[Ref. mf2:] FRANCAT, MICHEL FIGUET:
Dans sa liste de non-OVNIS, Michel Figuet a noté:
19.10.1954 Ygrande Publicité pour les vêtements "Duracuir". Enquête de M. J. Giraud. Eric Zuercher p. 138. |
[Ref. pr2:] PETER ROGERSON - "INTCAT":
19 octobre 1954. 1500hrs. YGRANDE (ALLIER : FRANCE) Gustav [sic] Rivet, professeur, et 19 écoliers faisaient une promenade botanique à la campagne. A "les deux passages", ils entendirent un léger sifflement qui s’arrêta brusquement. 30 minutes plus tard, ils ont entendu le même bruit et ont vu un objet métallique de couleur rouge foncé. Il se composait d'une partie inférieure sphérique de 1,5 m de diamètre, à hublots ovales, surmonté d'un disque rotatif de 50 cm d'épaisseur, qui produisait le son. Il se tenait sur des blocs carrés. Autour de l'objet se trouvaient trois personnages avec des troncs humanoïdes, mais une seule jambe se terminant par un support sphérique. Ils avaient un crochet comme mains et de petites têtes coniques avec trois yeux en triangle. Ils portaient des vestes en cuir. Alain Gamard citant Le Dauphine Libre [sic] 20 octobre 1954. |
[Ref. gz1:] JULIEN GONZALEZ:
L'auteur indique qu'il y a eu une fausse rencontre rapprochée du troisième type à Ygrande, Allier, 19 octobre 1954, à 15:00:
L'instituteur d'Ygrande, M. Gustave Rivet, se promènait dans la campagne accompagné de sa jeune classe de 19 élèves pour le cours de botanique. Au moment d'arriver sur le lieu-dit "Les Deux Passages", leur attention a été attirée par un bruit inaccoutumé, un sifflement léger et alternatif. Le bruit a cessé tout à coup. Une demi-heure plus tard, le son s'est fait à nouveau entendre et toute la classe a découvert son origine: au milieu d'un champ un engin d'apparence métallique, rouge foncé, composé de deux parties, une partie inférieure d'environ 1 m à 1,50 m de haut, sphérique et garnie de hublots ovales; une partie supérieure discoïdale d'environ 0,50 m d'épaisseur, tournant et émettant un léger sifflement, reposant sur des blocs carrés. Autour de l'appareil il y avait trois formes composées chacune d'un tronc d'homme à peu près normal muni de deux bras de proportions humaines mais terminés par un crochet s'ouvrant et se refermant. Une seule jambe terminée par un socle sphérique leur permettait des déplacements par petits sauts. La tête, très petite et conique semblait avoir trois yeux situés en triangle permettant une vision dans toutes les directions à la fois. Le jeune Chatelain, 14 ans, fils d'un marchand de confection d'Y grande, avait certifié avoir reconnu dans le costume des entités qui semblait être une veste de cuir de couleur gris acier, un vêtement "Duracuir", la maison qui habille Louison Bobet, le champion du monde toujours chic et bien habillé!
Les sources sont indiquées comme Le Dauphiné Libéré du 20 octobre 1954.
Julien Gonzalez note qu'après contre-enquête, Mr. Jean Giraud a conclut qu'il n'y a jamais eu aucun Gustave Rivet instituteur à Ygrande; qu'il n'y a jamais eu aucun Chatelain, marchand de confection à Ygrande et qu'aucun lieu-dit "Les Deux Passages" n'existe sur la commune d'Ygrande.
La source pour cette explication est donnée comme INFO-OVNI n° spécial "Catalogue d'atterrissages en Auvergne".
En tant qu'ufologue, donc "bête" et "sans humour" selon Gérard Barthel et Jacques Brucker, j'ai néanmoins ri, mais de Jacques Barthel et Gérard Brucker plutôt que des ufologues.
En effet, la lecture seule du dernier paragraphe de l'article de journal qu'ils reproduisent suffit à comprendre qu'il s'agit d'une publicité pour les vêtements Duracuir, présentés sous forme de récit d'atterrissage de martien, comme cela se faisait à cette période.
Il semble que Gérard Barthel et Jacques Brucker prennent leur monde pour imbécile en racontant ensuite qu'ils ont fait une enquête comprenant "quelques journées de travail."
Premièrement, il n'y avait aucun risque "d'erreur de jugement" avec cette histoire-là: une veste Duracuir, comme celle qui habille le très élégant champion cycliste Louison Bobet!
Deuxièmement, il n'y a pas la moindre raison d'insulter les gens qui seraient "sans humour", "fanatiques" et "bêtes". Ce cas, quand il figure dans la littérature ufologue, n'est évidemment pas cité comme un cas de soucoupe volante! La seule mention de ce cas que j'ai trouvée est celle de Michel Figuet qui indique bien "Publicité pour les vêtements Duracuir."
Quand à Gustave Rivet "qui n'existe pas", il était en réalité un politicien républicain décédé depuis longtemps, qui avait eu des fonctions dans l'enseignement, chef de cabinet du secrétaire d'Etat à l'Instruction publique en 1879, et dont le nom a été donné à un certain nombre de places et de rues de France, d'où probablement l'inspiration de l'auteur de la publicité.
Quant au champion cycliste Louison Bobet, vainqueur du tour de France trois fois consécutives en 1953, 1954 et 1955, il était effectivement un homme élégant, il a été réellement le premier sportif français qui avait été sollicité pour faire de la publicité.
Enfin, voici le panneau publicitaire de l'époque associant Louison Bobet et les vestes "Dura-Cuir":
Un point intéressant dans cette affaire est celle de la prétendue morphologie inventée par le publicitaire: elle est totalement incongrue en comparaison de celles décrites dans les affaires plus sérieuses.
Id: | Sujet: | Sévérité: | Noté le: | Soulevé par: | Noté par: | Description: | Proposition: | Statut: |
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Aucun. |
Non-RR3. Publicité.
* = Source dont je dispose.
? = Source dont l'existence m'est signalée mais dont je ne dispose pas. Aide appréciée.
Auteur principal: | Patrick Gross |
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Contributeurs: | Aucun |
Reviewers: | Aucun |
Editeur: | Patrick Gross |
Version: | Créé/changé par: | Date: | Description: |
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0.1 | Patrick Gross | 16 avril 2007 | Création, [bb1], [mf1]. |
0.2 | Patrick Gross | 16 avril 2007 | Première publication. |
1.0 | Patrick Gross | 15 août 2013 | Addition [pr1]. |
1.3 | Patrick Gross | 11 janvier 2019 | Additions [io1], [mf1]. Dans les Point à Considérer, ajout de "Enfin, voici le panneau publicitaire..." et de l'image au-dessous. |