Bernard Heuvelmans (1916 - 2001), scientifique franco-belge qui peut être considéré comme le père de la cryptozoologie, avait cité dans l'un de ses livres vers 1959 ou 1962, une histoire enregistrée pour lui par le professeur Aandé Ledoux de la Faculté des Sciences de l'Université de Toulouse. En 1947, Ledoux était chef du département de zoologie de l'Institut d'Education et de Recherches ("IDERT") à Adiopodoumé, près d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, en Afrique.
En 1947, Ledoux interrogea un garçon qui aurait déclaré avoir été témoin d'un "pygmée" étrange la veille. Ledoux a déclaré que le garçon était bien éduqué et avait un certificat d'études primaires.
Le garçon a déclaré que près de la station météorologique, alors qu'ils effectuaient leurs relevés quotidiens à 8 heures du matin, parmi les racines d'un arbre de soie et coton (Bombox), est soudainement apparu un petit homme avec une longue fourrure rougeâtre et de longs cheveux sur la tête "comme ceux d'un homme blanc" mais également rougeâtres.
Aussitôt, le petit homme rouge et le grand garçon noir prirent la direction opposée: selon la légende, les petits hommes de la forêt portaient malheur.
Ledoux se rendit à l'endroit avec le témoin et remarqua que celui-ci était à l'ombre d'une épaisse forêt, mais n'était pas trop envahi par la végétation, car l'arbre de coton et de soie poussait près d'un chemin. Il était très probable que s'il y avait eu quelque chose là-bas, il aurait été facile à voir.
Ledoux a montré au garçon des images de pygmées centrafricains, et le garçon a insisté sur le fait que sa créature ne leur ressemblait pas.
Ledoux a demandé à être informé immédiatement si une rencontre similaire se reproduisait, mais cela ne s'est jamais produit.
Ledoux a dit qu'il était très incrédule, car il semblait impensable qu'à moins de 12 km d'une grande ville comme Abidjan et à 500 mètres de huttes habitées par 6 Européens et quelque 300 Africains, il puisse y avoir des créatures inconnues dans une forêt très épaisse et vierge. De plus, l'Africain qui assurait avoir vu le mystérieux pygmée ne venait pas de la Basse Côte d'Ivoire, mais de la Côte du Milieu, pays de savane boisée, il n'était donc pas habitué à ce qu'on pouvait voir dans un tel endroit.
Ledoux a laissé entendre que le témoin avait peut-être vu le dos roux d'une antilope parmi les buissons, et que son imagination l'a amené à penser que c'était l'un des "petits hommes poilus" de la légende.
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[Ref. ge1:] GEORGE M. EBERHART:
Observations significatives: un "pygmée" à poils rouges a été vu dans la forêt près d'Adiopo-Doume, en Côte d'Ivoire, en janvier 1947 par un assistant de laboratoire africain travaillant pour le zoologiste André Ledoux. La même année, un petit primate rougeâtre a été tué par Duncke, chasseur d'éléphants, dans la forêt entre Guiglo et Toulepleu. Explications possibles: (1) Population non découverte de peuple forestiers à la taille moyenne, apparentée aux Pygmées Mbenga du Gabon et du Cameroun. (2) Le singe colobe rouge occidental (Piliocolobus badius) a les parties inférieures rouge vif à orange clair et une longueur de corps de 2 pieds (plus une queue de 2 pieds 6 pouces). Cependant, il est principalement arboricole et manque de pouce, ce qui l’empêche de saisir des objets. Sources: Raymond Schnell, "Les traditions relatives aux femmes d'Afrique occidentale", Notes africaines, p. 110. 20 (octobre 1943): 1-2; Raymond Schnell, "La Montagne Nienokoué (Côte d'Ivoire)", Notes africaines, no. 21 (janvier 1944); Bernard Heuvelmans, Sur la piste des animaux inconnus (New York: Hill et Wang, 1958), p. 426-429; Bernard Heuvelmans, Les bêtes humaines d'Afrique (Paris: Plon, 1980), pp. 493-494, 500-508. |
[Ref. is1:] IVAN T. SANDERSON:
[...] Des rapports sur ce qui semble être des types pygmées d'ABSM [Abominable Homme des Neiges] apparaissent à l'ouest et à l'est du continent, à l'extrémité sud du massif de la Guinée et à l'est de la principale zone de hautes terres autour du Tanganyika et du Mozambique. Ceux du premier groupe consistent en une seule série de déclarations faites à Bernard Heuvelmans par un correspondant scientifique qui a enquêté sur certains rapports de ce qui était autrefois la Côte d'Ivoire. Comme ils sont originaux et uniques, j'ai demandé la permission de les reproduire ici dans leur intégralité. En dehors d'eux, je n'ai que de vagues récits folkloriques de la région nigériane sur l'existence antérieure de pygmées dans ce pays. En Côte d'Ivoire, presque à l'extrémité opposée de l'Afrique, il existe une légende de nains au poil rougeâtre, identique en tous points à ceux du Tanganyika, d'après des informations privées fournies gracieusement par le professeur A. Ledoux de la Faculté des Sciences de l'Université de Toulouse. En 1947, il dirigeait le département de zoologie de l'Institut d'Education et de Recherches d'Adiopodoumé, qui se formait alors à 12 miles d'Abidjan. Un soir, un jeune africain qui travaillait dans son laboratoire est venu le voir après le dîner et de manière détournée lui a posé la question simple de savoir s'il y avait des pygmées en Afrique. Le professeur lui a dit qu'ils se trouvaient en Afrique centrale et équatoriale et lui a prêté un livre sur le sujet. Néanmoins, il était intrigué par ses manières de conspirateur et lui demanda pourquoi il voulait le savoir. Parce que, répondit l'Africain, un de ses collègues d'un autre département scientifique de l'Institut en avait vu un non loin de là la veille. Le professeur leva les sourcils. "Un pygmée, ici?" "Oui, à environ 500 mètres d'ici." Le professeur faillit tomber de sa chaise avec surprise. L'institut était 187 |
entouré par la forêt, mais même si elle était épaisse par endroits, elle était très connu et les autochtones le traversaient constamment. L'histoire semblait très suspecte. "Pourquoi votre ami n'est-il pas venu me le dire tout de suite?" a-t-il demandé avec méfiance. Le jeune homme a expliqué que, puisque les Blancs ne croyaient pas aux rumeurs sur les pygmées dans le quartier, son ami avait répugné à ce que l'on se moque de lui ou qu'on le prenne pour un fou. Mais il connaissait suffisamment l'homme pour savoir qu'il ne l'avait pas inventé. Il a donc décidé de se renseigner lui-même. Le professeur Ledoux était de plus en plus intrigué et insistait pour que le témoin oculaire vienne le voir. Il a promis qu'il ne se moquerait pas de lui et ne raconterait son histoire à personne. Le lendemain (m'a dit le professeur), j'ai reçu la visite du garçon responsable de l'observation. Il était bien éduqué et avait un certificat d'études primaires. Je lui ai posé des questions sur les circonstances dans lesquelles il avait vu le "pygmée". Cela s'est passé près du poste météorologique alors qu'ils effectuaient leur relevé quotidien à 8 heures du matin. Parmi les racines d'un arbre de coton et de soie (Bombox), apparut soudain un petit homme avec une longue fourrure rougeâtre et de longs cheveux sur la tête - "comme l'homme blanc" - mais aussi rougeâtres. (Les cheveux longs sur la tête, comme ceux d'un Européen, ont été rapportés par tous les Africains interrogés par le professeur Ledoux. Cette caractéristique ne pourrait évidemment pas s'appliquer aux vrais pygmées.) Immédiatement, le petit homme rouge et le grand homme noir prirent la fuite dans des directions opposées. Selon les légendes, les petits hommes de la forêt portaient malchance. Vous ne les voyiez qu'une fois dans votre vie et vous deviez être seul. Je suis allé sur les lieux avec mes deux informateurs. Il se trouvait à l'ombre d'une épaisse forêt, mais n'était pas trop envahi par la végétation, car l'arbre de coton et de soie poussait près d'un chemin. Il était très probable que s'il y avait eu quelque chose là-bas, il aurait été facile à voir. J'ai demandé à être informé immédiatement si une rencontre similaire avait à nouveau lieu, mais cela ne s'est jamais produit. Le professeur Ledoux admet qu'il était alors très incrédule. Il semblait impensable qu'à moins de 12 miles d'une grande ville comme Abidjan et à 500 mètres de huttes habitées par six Européens et quelque 300 Africains, il puisse y avoir des créatures inconnues dans une forêt épaisse et vierge. En outre, l'Africain qui prétendait avoir vu le mystérieux pygmée ne venait pas de la Basse-Côte d'Ivoire, mais de la Côte centrale, pays de savane boisée. Peut-être que la grande forêt, qui 188 |
est très impressionnant, avait surexcité son imagination. Et dans ses promenades solitaires dans la forêt, le professeur avait souvent dérangé des boucs sauvages. Si l'Africain avait vu l'arrière roux de ces antilopes parmi les arbustes, il n'était pas impossible que son imagination l'ait amené à penser que c'était l'un des "petits hommes poilus" des légendes. Quoi qu'il en soit, lorsque le professeur lui a montré un livre contenant des images de pygmées centrafricains, il a insisté sur le fait que sa créature ne leur ressemblait pas. En dépit de son scepticisme, le professeur Ledoux a décidé de se renseigner discrètement sur les légendes autochtones et sur leurs fondements. Il a interrogé plusieurs Africains qui lui faisaient confiance et a prétendu qu'il croyait pleinement en leurs histoires, les mettant ainsi à l'aise et obtenant des informations beaucoup plus détaillées. Il vint ainsi visiter la plupart des villages voisins. En termes de faits, je n'ai obtenu aucune information importante, car même s'il y avait beaucoup d'hommes qui les "avaient vus" (?), ils étaient réticents à ce sujet, concluant toujours qu'ils avaient probablement fait des méprises parce que toutes les rencontres qu'ils avaient eues avaient eu lieu à la nuit tombée. C'est assez vraisemblable. [...] |
[Ref. go1:] GODELIEVE VAN OVERMEIRE:
1947. COTE D'IVOIRE, Adiopodoumé Un jeune Africain vit aux abords de l'Institut d'Education et de Recherche, implanté près de la forêt, un petit homme avec de la fourrure rousse sur le corps et de longs cheveux sur la tête. Cette créature sortit d'entre les arbres, mais constatant qu'elle n'était pas seule, elle battit en retraite dans la forêt. (Janet et Colin BORD: "Modern Mysteries of the World" - Guild Publishing Londres 1989, p. 198) |
[Ref. pr1:] PETER ROGERSON:
1947. 0800hrs. ABIDJAN (ABIDJAN : COTE D'IVOIRE) Un ouvrier en train de lire au Jardin Botanique d'Adiopodoume, à environ 19 km du centre-ville, a soudainement rencontré un nain à la fourrure rouge et aux cheveux noirs. L'homme et la créature s'enfuirent dans des directions opposées. Heuvelmans 1962 p426 |
[eb1] note que le témoin travaillait pour le Pr. Ledoux; mais il travaillait pour les météorologues locaux.
Janet et Colin Bord, cités par Overmeire [go1] comme source, sont des auteurs britanniques de nombreux livres sur les "mystères" rassemblant toutes sortes de récits de créatures présumées, fantômes, fées, lutins du monde entier. Ils fournissent certes de nombreux rapports, mais il n'y a aucune recherche d'explication au cas par cas et aucun effort pour trier différents types de rapports.
Bernard Heuvelmans (1916 - 2001), cité comme source dans [pr1], était un scientifique, un explorateur et un auteur franco-belge. Il était le fondateur de ce qui est devenu connu sous le nom de cryptozoologie, la recherche d'animaux auparavant inconnus. Son travail n'a bien sûr rien à voir avec des ovnis ou des extraterrestres.
Les bibliographies de Heuvelmans ne répertorient pas de livre pour 1962. La référence [pr1] à "Heuvelmans 1962 p426" est plutôt une réédition de "Sur la piste des animaux inconnus" de Heuvelmans, publié en 1959.
Maintenant, à propos de ce "cas", il y a tant à dire...
Pour être juste, Rogerson [pr1] a bien expliqué pourquoi il avait inclus de telles histoires dans son catalogue INTCAT: c'était pour montrer que les inventions et l'imagination avaient toujours existé, donnant lieu à des rapports de fées, de fantômes, d'animaux étranges, tous des méprises ou des canulars, de sorte que les rapports d'observation d'occupants d'OVNIS doivent en être également.
Pour ce cas, il n'y a pas d'explication prosaïque prouvée, mais on peut partager la réflexion du Pr. Ledoux sur les interprétations erronées possibles d'animaux ordinaires mal perçus dans l'obscurité. Quelle que soit la valeur de cette explication, ce cas n'a évidemment rien à voir intrinsèquement avec les OVNIS et leurs occupants.
Une alternative serait celle d'un singe colobe rouge (voir ici).
Une note au passage: certains cryptozoologues suggèrent que les petits hommes roux de la région, appelés "Agogwe" par les habitants, seraient des humains de l'ancienne espèce Australopithecus.
Id: | Sujet: | Sévérité: | Noté le: | Soulevé par: | Noté par: | Description: | Proposition: | Statut: |
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Possible antilope ou colobe, sans rapport avec les OVNIS.
* = Source dont je dispose.
? = Source dont l'existence m'est signalée mais dont je ne dispose pas. Aide appréciée.
Auteur principal: | Patrick Gross |
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Contributeurs: | Aucun |
Reviewers: | Aucun |
Editeur: | Patrick Gross |
Version: | Créé/changé par: | Date: | Description: |
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0.1 | Patrick Gross | 12 octobre 2018 | Création, [ge1], [ia1], [ov1], [pr1]. |
1.0 | Patrick Gross | 12 octobre 2018 | Première publication. |