Trois Alsaciens passionnés par les ovnis ont créé la Fédération française d'ufologie. Rencontre.
«AU DEPART, je m'y suis intéressé pour démontrer que les ovnis n'existent pas. Mon objectif était d'éclairer le mystère de façon scientifique», dit Patrick Gross. Cet informaticien domicilié à Brunstatt est le président de la, Fédération française d'ufologie, qui existe depuis un peu plus d'un an. Lucien [X], originaire de Wittelsheim, est passionné depuis de longues années par les objets volants non identifiés, les ovnis. Depuis précisément le jour où il a été lui-même témoin d'un de ces phénomènes qui provoquent chez certains un scepticisme profond et chez d'autres une fantasmagorie. Au sein de la FFU, il est responsable de la commission traduction et enquêtes. Comme aussi E[] [X], de Staffelfelden et secrétaire de l'association, ils n'ont rien de cet aspect fanatique plein de prosélytisme que l'on retrouve souvent chez les croyants dans les choses paranormales.» Pour beaucoup, ovni égale extraterrestres. Pour nous pas du tout. Les ufologues que nous sommes ne sont pas des chasseurs de petits hommes verts. Mais quand des témoins crédibles évoquent des observations étranges comme des trucs de la taille d'un porte avions qui flottent sans faire de bruit au-dessus des toits avec des losanges bleus et des lumières; des choses qu'on ne peut pas expliquer rationnellement avec nos connaissances, cela nous perturbe», remarque Patrick Gross.
Un rapport remis au président Chirac
Et, constate Lucien [X], les ufologues ne sont pas les seuls: «Des anciens hauts responsables des armées françaises et des scientifiques, agissant à titre privé ont étudié des observations et ont remis leur rapport au président Jacques Chirac en 7999. Ce rapport Cometa conclut à l'existence des ovnis. Mais quand M. Chirac a envoyé l'année dernière une commission d'enquête aux Etats-Unis, elle s'est fait éconduire pour des motifs de secret. En France, c'est la gendarmerie qui est chargée d'enquêter sur les observations d'ovnis et qui transmet ses rapports au Sepra, le service d'expertise des phénomènes de rentrées atmosphériques.
Il existe en France entre 150 et 200 associations ou clubs de gens passionnés par l'ufologie, sans compter ceux qui s'y intéressent seuls dans leur coin, ce qui était d'ailleurs plus ou moins le cas de nos trois Alsaciens. Ils se sont rencontrés sur internet avec d'autres passionnés d'ovnis, dont P[] [X], de Marseille, et F[] [X], de [X]. L'idée leur est venue de créer la fédération française d'ufologie (ce qui a été fait en juillet 2001). Pourquoi? «Pour créer un réseau d'alerte entre les associations et diffuser efficacement les observations et les témoignages. Souvent, les témoins ne savent pas à qui s'adresser. Chaque association a sa façon d'aborder le problème. Notre but n'est pas de les avaler mais de les aider. On est là pour rassembler et pas pour diviser«. répondent Patrick Gross et Lucien [X]. Les outils que s'est donnée la FFU sont multiples: un site internet (http://www.ffu.fr.stl) avec des informations sur l'actualité dans le domaine, les conférences, les réunions, les publications ... , une revue trimestrielle (Ovni-France), la collecte des observations, la traduction de documents étrangers, et la formation des enquêteurs.
95 % de méprises
Quand un phénomène lui est signalé dans telle région de France, elle transmet les témoignages à l'association membre de la FFU présente dans la région et qui effectue alors une enquête. Dans la région mulhousienne, la seule association d'ufologie étant la FFU, c'est elle-même qui enquête localement sur les cas signalés, comme celui décrit par un automobiliste, le soir du 5 juillet dernier sur l'autoroute A 35 près de la croix de la Hardt. Un énorme objet volant, un triangle formé par trois lumières blanches et une lumière rouge en cercle au milieu, qui se déplaçait lentement et sans bruit. «Je n'avais rien bu et je ne me drogue pas. C'est la première fois que je vois un tel phénomène et je suis sûr de ne avoir rêvé», avait précisé l'automobiliste.
«L'enquête se fait toujours à deux et la FFU a aussi des enquêteurs», explique Lucien [X]. Comment se font ces investigations? «On cherche d'autres témoins, par exemple à travers des avis dans la presse. On va sur les lieux en se mettant à la place des témoins. On prend des photos, on recoupe, on vérifie avec les éphémérides, la cartographie, les conditions météo, la position des étoiles, les trajectoires d'avions ... Il y a aussi une grosse part d'évaluation psychologique. Et on s'adresse encore à spécialistes. A la FFU, nous avons des pilotes de lignes, et un contre-amiral». Et Lucien [X] d'ajouter: «L'explication de l'observation de juillet à Mulhouse, nous ne l'avons toujours pas. Mais on sait qu'après enquête, 95 % des faits signalés sont des méprises. Parfois, on n'arrive pas à conclure et alors tout est possible...»
JEAN-MARIE STOERCKEL
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Secrétariat de la Fédération française d'ufologie,
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