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Référence pour ce cas: Déb-Nov-54-Saint-Germain-Lembron.
Merci de citer cette référence dans toute correspondance avec moi en rapport avec ce cas.
En 1956, dans le magazine de son groupe d'ufologie "CIE Ouranos", le premier ufologue français, Marc Thirouin, publiait un article évaluant la possibilité que certains cas de la vague de 1954 s'expliqueraient par des avions avancés secrets.
A cette occasion, il évoque une observation qui aurait été rapportée avec dessin dans le journal La Liberté, du Puy-de-Dôme au début de Novembre 1954 par un correspondant de ce journal qui a été témoin du phénomène.
Marc Thirouin en dit qu'une dizaine de témoins avaient vu au-dessus de Saint-Germain-Lembron dans le Puy-de-Dôme un objet lumineux de forme allongée, qui se découpant nettement sur le ciel à l'avant, présentant des renflements symétriques à la partie supérieure et à la partie inférieure moyennes, et se prolongeant par une longue traînée, également lumineuse, rectiligne, horizontale, dont la fin se fondait dans la nuit en produisant comme des étincelles.
Il dit que les dimensions apparentes de "l'appareil" et sa vitesse au moment de l'observation équivalaient, semble-t-il, à peu près à celles d'un engin de 3 à 5 mètres de long vu à une distance de 500 à 800 mètres et volant à environ 500 km/h. "L'engin" était totalement silencieux.
La trajectoire était Sud-ouest vers Nord-est, dans l'axe Biscarosse (Landes) - Bron (Rhône). Le témoin, avec lequel son correspondant départemental Clément Bigot a pris contact, affirme que l'avant de "l'engin" semblait légèrement dirigé vers le bas.
[Ref. ous1:] MAGAZINE D'UFOLOGIE "OURANOS":
[...]
On a également dit beaucoup de choses sur le tuyau de poële de René Leduc, qui n'est plus un simple projet mais vole. Rappelons qu'il s'agit d'un stato-réacteur (1) muni d'ailes très courtes, montant à la verticale mais ne pouvant décoller seul. Il semblerait que cet engin ait réussi des performances extraordinaires, tenues secrètes, et aurait atteint quelques 6.000 km-h. Il paraîtrait même que certaines constatations paradoxales ont été faites à ces vitesses concernant le "mur de la chaleur..." Ce ne sont là que des bruits dont nous perçu l'écho et que nous nous garderons bien de confirmer.
On peut cependant tenter un rapprochement entre d'éventuels essais de ce genre sur de longs parcours et la série d'observations faites vers la fin de l'année 1954 par une dizaine de témoins au-dessus de St-Germain-Lembron (Puy-de-Dôme). Il s'agirait d'un objet lumineux de forme allongée, se découpant nettement sur le ciel à l'avant, présentant des renflements symétriques à la partie supérieure et à la partie inférieure moyennes, et se prolongeant par une longue traînée, également lumineuse, rectiligne, horizontale, dont la fin se fondait dans la nuit en produisant comme des étincelles. Les dimensions apparentes de l'appareil et sa vitesse au moment de l'observation équivalaient, semble-t-il, à peu près à celles d'un engin de 3 à 5 m de long vu à une distance de 500 à 800 m. et volant à environ 500 km-h.
Un dessin a été publié au début de novembre 1954 dans "La Liberté" du Puy-de-Dôme par un correspondant de ce journal qui fit témoin du phénomène. La forme de l'avant et les renflements peuvent se rapporter aussi bien au bord d'un disque et à ses coupoles et accessoires d'atterrissage qu'au nez d'un "tuyau de poële" suivi du carénage de son propulseur.
La trajectoire était SO-NE, c'est-à-dire à peu près exactement dans l'axe Biscarosse (Landes) - Bron (Rhône). Toutefois, le témoin, avec lequel notre correspondant départemental Clément Bigot a pris contact, affirme que l'avant de "l'engin" semblait légèrement dirigé vers le bas, ce qui s'accorderait avec la théorie du Lt Plantier sur le comportement des S.V. en vol horizontal.
(1) Rappelons aussi que le principe du statoréacteur a été découvert en 1907 par le français Louis
D'autre part, la luminosité à cette faible vitesse ne peut résulter d'un échauffement du au frottement de l'air sur une coque d'avion ou de fusée. Enfin, l'objet était absolument silencieux. L'hypothèse S. V. paraîtra donc plus vraisemblable... à moins qu'il ne faille multiplier par 10 les chiffres précédents et les rapporter à un colossal dérivé du tuyau de poële de Leduc ou tout simplement à une fusée téléguidée.
[...]
Dans son article, Marc Thirouin examinait la possibilité que l'objet vu à Saint-Germain-Lembron ait été le "Tuyau de Poële" de l'ingénieur René Leduc; je veux donc situer les choses aéronautiquement parlant, puisque peu de gens sont au fait des réalisations de René Leduc.
Né en 1898, décédé en 1968, Leduc, ancien de Supélec, dépose un brevet de pulsoréacteur en 1930. C'est un pulsoréacteur qui propulsera les bombes volantes V1 pendant la 2ème guerre mondiale.
En 1933, il dépose le brevet du statoréacteur. Il y aura un premier prototype utilisant ce système dont la construction commence en 1937, le Leduc 010. Mais la guerre interrompt le programme avant que l'engin ne soit prêt à voler.
Aidé par Louis Bréguet, Leduc passe en zone libre avec ses plans et continue le projet dans une petite usine de Montaudran, sans que les allemands ne s'en rendent compte.
Après la Libération, le travail continue et le Leduc 010 vole en 1949. C'est le "tuyau de poële" auquel Marc Thirouin fait allusion. Un Leduc 021 volera au salon du Bourget en 1955. Le Leduc 022 sera le dernier de la série, volant entre 1956 et 1957. L'état annule son soutien et c'est la fin des avions Leduc.
Le principe du réacteur classique est le suivant: avec un petit moteur électrique, on comprime de l'air dans une chambre de combustion dans laquelle on vaporise également du kérosène et on y met le feu. Les gaz produits s'échappent par l'arrière et poussent l'avion, tout en faisant au passage tourner un axe qui entraîne alors le compresseur d'air, on n'a alors plus besoin du petit moteur électrique.
Le statoréacteur est juste un tuyau. On y vaporise le kérosène, et on l'enflamme. Le problème, évidemment, est qu'il n'y a là rien pour compresser l'air, rien pour juste faire entrer de l'air, nécessaire à la combustion, dans le tuyau, et cela ne peut donc pas fonctionner ainsi. En vol, cela fonctionnerait puisque l'air entrerait naturellement dans le tuyau par l'avant. Donc, il faut pouvoir d'abord décoller par un autre moyen. Pour cela, Leduc a conçu deux dispositifs: l'un consistait à faire décoller son engin depuis un autre avion, l'autre moyen était simplement d'ajouter un réacteur classique à l'engin, utilisé juste pour le décollage.
Leduc a réussi cela. Il aboutissait à un engin absolument exceptionnel en terme de rapidité d'interception, un avion qui arrivera sur l'ennemi en un temps record, à une vitesse record. C'est ce qui avait alors intéressé l'Armée de l'Air. Le plus problème était que l'état finançait les avions à réactions classiques (Ouragan, Mystère, puis le célèbre Mirage, sans même parler des engins à décollage vertical et du Nord Griffon à statoréacteur, et qu'il a été conclu qu'il n'y avait pas assez de budget pour poursuivre en plus la voie du statoréacteur Leduc. Un autre problème était que les avions Leduc étaient certes incroyablement rapides, mais de très faible autonomie, épuisant leur carburant encore plus vite que les avions de chasse à réaction classique.
Ci-dessus: Le Leduc 010 sur son avion porteur Bréguet Languedoc.
Ci-dessus: Le Leduc 021.
Je veux tout de suite faire un sort à la rumeur évoqué par Marc Thirouin assurant que le "tuyau de poële" "aurait atteint quelques 6.000 km-h". Pure fantaisie; le plus rapide des avions Leduc atteindra "seulement" Mach II (~2.400 km/h), ce qui est tout à fait considérable à ce moment.
Si à l'époque on ne savait pas trop ni quand ni où ces avions auraient pu voler, on le sait maintenant. Il y a eu 774 vols (dont une bonne partie s'est faite sans largage, avec le "Leduc" restant accroché à son avion porteur). Tous les vols à partir de 1951 avaient lieu au-dessus de la base d'Istres, exceptés des convoyages d'avions Leduc accrochés à leur avion porteur.
(Les avions Leduc n'étaient toutefois pas "secrets", on les voyait avant 1954 déjà dans des magazines comme Science et Vie).
Il y a eu deux Leduc 010. Le premier a effectué des vols uniquement entre le 19 novembre 1946 et le 25 juillet 1952, et s'écrase le 25 novembre 1951. Le deuxième fait ses essais entre le 14 mars 1950 et le 27 novembre 1951, et s'écrase le 27 novembre 1951.
Le Leduc 016 (Similaire au Leduc 010 mais avec deux turboréacteurs d'appoint) sera construit en un seul exemplaire, et fera ses essais entre 1951 et 1954.
Le Leduc 021, capable d'atteindre la vitesse du son, sera construit en deux exemplaires, ils sont essayés en vol entre 1953 et 1956, présentés au Salon du Bourget en 1955, et mis à la ferraille.
Le Leduc 022, unique, capable de voler à Mach II, est le seul ne nécessitant pas un avion porteur - il est équipé d'un réacteur classique additionnel au statoréacteur et peur décoller par ses propres moyens, Mais il sort de l’usine d’Argenteuil le 5 juin 1956, et n'a donc pas volé en 1954.
En fait, en 1954, il n'y eut que deux vols:
On comprendra donc que les avions Leduc n'expliquent pas un seul cas de la "vague" de soucoupes volantes de 1954...
Vous pouvez voir un Leduc 016 transformé en Leduc 010 et un Leduc 022 au Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget près de Paris:
Conseil: regarder "dans" la tuyère de ces engins: il n'y a aucun axe, aucun compresseur, aucune ailette; les avions Leduc étaient bien des "tuyaux de poële".
Ci-dessus: Le Leduc 016-02 réparé et re-transformé en "Leduc 010 03". Photo en 2014 par l'auteur de ce site web.
Ci-dessus: Le Leduc 022-01. Photo en 2014 par l'auteur de ce site web.
Il suffit de lire la description pour se rendre compte qu'elle est parfaitement semblable à la description d'un passage de météore.
(Ces mots clés sont uniquement destinés à aider les recherches et ne préjugent pas des faits.)
Saint-Germain-Lembron, Puy-de-Dôme, lumineux, traînée, engin, multiple, allongé, renflements, rectiligne, horizontal, étincelles
[----] indique des sources que je n'ai pas encore pu consulter.
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1.0 | Patrick Gross | 19 juin 2019 | Première publication. |